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Liban - Décryptage

Le régime Aoun et les fausses rumeurs

Les milieux proches de la présidence de la République sont désormais convaincus que la multiplication des rumeurs désobligeantes lancées au sujet du chef de l’État et de certains responsables du pays n’est pas une pure coïncidence. Le président et le régime actuel en général feraient donc face à un plan systématique visant à les affaiblir et les dénigrer... sans doute pour pousser le président de la République à faire des concessions.

Selon ces milieux, il y a eu ainsi d’abord la lenteur voulue dans le processus de formation du gouvernement qui reste inexplicable, sachant que des divergences plus importantes avaient été surmontées au cours de la formation de précédents gouvernements, sous d’autres mandats, sans provoquer une contestation présidentielle au sein du cabinet, ni des accusations adressées au président d’entraver la formation du gouvernement lorsqu’il réclamait pour une personnalité de son choix le portefeuille de la Défense ou la vice-présidence du Conseil. Pour les milieux précités, il est clair que la lenteur voulue dans la formation du gouvernement vise, d’une part, à stopper l’élan du régime après la tenue des élections législatives, et, d’autre part, à pousser le chef de l’État à faire des concessions sur ses parts pour aboutir à un gouvernement qui ressemble fort à l’actuel cabinet chargé d’expédier les affaires courantes, autrement dit qui passerait une bonne partie de son temps à bloquer les projets. Ceux qui se tiennent derrière ce plan misent sur le fait que le président n’a pas intérêt à perdre du temps et qu’il finira par céder, en raison de la grogne populaire et des critiques grandissantes qui lui sont adressées. De toute façon, selon eux, ce temps perdu contribue à montrer aux Libanais les limites de l’action présidentielle et faire de Michel Aoun un président comme les autres, alors qu’il se présentait comme l’homme du changement.

C’est d’autant plus possible, aux yeux de ceux qui ont conçu ce plan, que le temps mort est alimenté par une succession de rumeurs désobligeantes, lancées sur les réseaux sociaux et qui, faute d’une actualité plus importante, deviennent le sujet principal des informations. Il y a eu ainsi la nouvelle fabriquée sur la fortune présumée du chef de l’État, selon un magazine américain spécialisé, qui s’est avérée fausse. Il y a eu ensuite l’affaire du voyage présidentiel à New York pour participer à la session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies et l’incident qui aurait eu lieu avec le préjudice causé aux voyageurs à destination du Caire. En même temps, il y a eu également les rumeurs sur l’état de santé du gouverneur de la Banque du Liban, qui sont, elles aussi, non fondées et destinées à susciter un vent de panique chez les citoyens. À chaque fois, les rumeurs s’amplifient et deviennent le sujet préféré des Libanais avant de s’avérer inexactes. Mais elles n’en laissent pas moins des traces au niveau de l’opinion publique.

Dans l’affaire du voyage présidentiel à New York, qui a connu plusieurs épisodes, la première fausse information concerne le nombre des membres de la délégation présidentielle, certainement la plus réduite depuis l’adoption de l’accord de Taëf. Même à l’époque où il était boycotté par son Premier ministre et par une bonne partie des dirigeants de la planète, le président Émile Lahoud emmenait avec lui à New York une délégation beaucoup plus importante (près de 85 personnes, alors que dans le cas présent il n’y en a qu’une quarantaine).

La seconde fausse information porte sur la réquisition de quatre avions de la MEA pour le voyage présidentiel. En réalité, la délégation, personnes et équipements compris, a utilisé un seul avion de long-courrier car le chef de l’État se rend en général aux États-Unis sans faire d’escale. Concernant le second avion, qui selon la rumeur aurait été réquisitionné à la dernière minute et ses passagers pour l’Égypte évacués de façon peu élégante, c’est aussi une fausse information. Pour des raisons de sécurité, le chef de l’État, quel qu’il soit, et l’équipe chargée de sa sécurité ont recours à « un avion fantôme » au moment du décollage pour détourner les radars de surveillance de l’avion initial. C’est un procédé utilisé partout dans le monde et l’équipe du Premier ministre y a eu recours. Une fois que l’avion présidentiel prend de la hauteur, la mission de « l’avion fantôme », qui lui reste au sol prêt à toute éventualité, se termine. En général, « l’avion fantôme » doit être préparé comme s’il allait décoller et accomplir le parcours de l’avion présidentiel. C’est pourquoi le jet en question avait été rempli d’une quantité de fuel suffisante pour le mener jusqu’à New York. Mais comme il n’a pas décollé, la MEA a jugé bon de l’utiliser pour le trajet Beyrouth-Le Caire, avant de se rendre compte qu’il avait trop de fuel pour un si court trajet. Ce qui l’alourdissait trop. Il a donc fallu vider une partie du carburant. Ce qui a causé le retard dans le décollage pour Le Caire. L’affaire est donc simple, lorsqu’on prend la peine d’en comprendre les détails. Et s’il y a une faute, elle n’est certes pas celle du président et de son équipe de sécurité, sachant que les voyages présidentiels (sauf ceux causés par des développements imprévus) sont planifiés et préparés à l’avance, et les mesures de sécurité, à quelques différences près – chaque équipe ayant sa vision particulière –, sont pratiquement les mêmes pour tous les présidents. Il n’y avait donc pas lieu de lancer cette polémique. Mais, comme par hasard, les réseaux sociaux se sont emparés de l’affaire, avant même d’en connaître les détails.

Cet empressement à lancer la polémique est suspect aux yeux des milieux proches du président, qui sont convaincus que toutes ces affaires artificiellement lancées visent essentiellement à faire pression sur le chef de l’État. Mais ces milieux s’empressent d’ajouter : c’est vraiment mal le connaître...

Les milieux proches de la présidence de la République sont désormais convaincus que la multiplication des rumeurs désobligeantes lancées au sujet du chef de l’État et de certains responsables du pays n’est pas une pure coïncidence. Le président et le régime actuel en général feraient donc face à un plan systématique visant à les affaiblir et les dénigrer... sans doute pour...

commentaires (24)

RELECTURE DU DECRYPTAGE - je cite ""Cet empressement à lancer la polémique est suspect, et vise essentiellement à faire pression sur le chef de l’État. mais C VRAIMENT MAL LE CONNAITRE "" fin de citation (quoique 1 peu editee pour racourcir slt) a sa relecture donc de je realise que s hadad a emis une Verite ( transcrite en majuscule ci-haut ) , un peu editee, juste pour racourcir le texte( jure,promis ) : TOUS connaissant tres bien pres. Aoun, meme si certains auront oublie des traits de sa personalite, Aurait elle voulu par la lancer une menace voilee ? RAPPELER au peuple une verite qu’il aura oubliee ? on est en droit de poser la question pas vrai ?

Gaby SIOUFI

10 h 39, le 28 septembre 2018

Tous les commentaires

Commentaires (24)

  • RELECTURE DU DECRYPTAGE - je cite ""Cet empressement à lancer la polémique est suspect, et vise essentiellement à faire pression sur le chef de l’État. mais C VRAIMENT MAL LE CONNAITRE "" fin de citation (quoique 1 peu editee pour racourcir slt) a sa relecture donc de je realise que s hadad a emis une Verite ( transcrite en majuscule ci-haut ) , un peu editee, juste pour racourcir le texte( jure,promis ) : TOUS connaissant tres bien pres. Aoun, meme si certains auront oublie des traits de sa personalite, Aurait elle voulu par la lancer une menace voilee ? RAPPELER au peuple une verite qu’il aura oubliee ? on est en droit de poser la question pas vrai ?

    Gaby SIOUFI

    10 h 39, le 28 septembre 2018

  • Quand je lis les articles signes de Mme Haddad,j'ai l'impression de lire la Pravda a l'epoque de l'URSS.

    Rossignol

    16 h 55, le 27 septembre 2018

  • OUBLIONS L'AVION LISEZ LE DERNIER ENTRETIENT DU PRESIDENT AVEC LE FIGARO EST VOUS SAUREZ QUI EST NOTRE PRESIDENT ET CE QU'IL PENSE VRAIMENT PAS DE COMMENTAIRES SUPPLEMENTAIRES ET NULS N'A BESOIN DE FAIRE DES COMMENTAIRES DESOBLIGEANTS POUR CONNAITRE LE VRAI GENERAL AOUN PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE LIBANAISE A VOUS DE JUGER

    LA VERITE

    16 h 15, le 27 septembre 2018

  • Je laisse passer les vraies et les fausses rumeurs, la fortune du Chef, le vol Beyrouth-Le Caire, l'avion fantôme, le fuel etc... Mais je ne laisse pas passer la délégation libanaise de 40 membres pour un pays de 4 millions d'habitants. La population chinoise est 5.400 fois celle du Liban. Par comparaison la délégation chinoise devrait être 5400x40= 216.000 membres. La délégation d'Emile Lahoud était de 80 membres, celle de la Chine devrait être alors de 432.000 membres. Remarque : Les quarante membres de la délégation libanaise ont tous prononcé des discours à l'ONU ?

    Un Libanais

    14 h 46, le 27 septembre 2018

  • Si ma mémoire est bonne, il n'y a pas si longtemps un autre président (lui aussi un ancien général) avait embarqué dans son avion présidentiel deux étudiantes qui n'avaient pas pu se procurer des billets. Donc ces voyages présidentielles destination New York sont une belle occasion pour les médias et leurs commenditaires pour faire la promotion ou pour discrediter un président. Toi aussi L'Orient le Jour?

    Viken Hannessian

    13 h 58, le 27 septembre 2018

  • Les lecteurs de l'OLJ par le web ont cet énorme avantage de pouvoir commenter les délicieux articles de Madame Haddad. Mais les pauvres lecteurs du journal papier ne peuvent que pester et de faire le poing dans la poche.

    Shou fi

    13 h 36, le 27 septembre 2018

  • Chère Scarlett … quoique vous fassiez pour démontrer le grand complot contre le Liban et son président ourdi par des gens antidémocratique qui n’acceptent pas la défaite électorale, vous ne pourrez pas les convaincre car comme disait le grand poète Elias Abou Chabkeh dans un de ses plus beaux vers : Les gens sont composés de deux types différents : l'aveugle qui as un esprit clairvoyant et le voyant qui a un esprit aveugle ; malheureusement il y a plein de gens du deuxième type.

    Joseph Zoghbi

    13 h 22, le 27 septembre 2018

  • ces derniers temps les cafouillages des chantres de la moumanaa sous tous ses volets et associes deviennent tres courants. pourtant ces memes chantres ne tarissent pas d'eloges pours ces accomplissements de cette nouvelle ere, nouveau pouvoir . deviennent moins tolerants tout a coup ? ou alors ne l'etaient ils pas de ttes facons ?

    Gaby SIOUFI

    13 h 00, le 27 septembre 2018

  • votre article est bourré de contradictions. vous êtes vous seulement relu ? l'avion fantôme qui détourne les radars en restant au sol ??? serieusement ? et quand bien même le fil des événement se serait passée comme vous décrivez, les radars modernes ne peuvent traquer qu'un seul appareil a la fois ?! quant au Vol 205 pour le caire, l'avion en question était destiné a couvrir ce trajet et les passagers avaient deja ete alloues une gate.

    Lebinlon

    11 h 42, le 27 septembre 2018

  • on n'assume jamais la responabilite on imagine plutot des complots, des plans sournois etc...

    EL KHALIL ABDALLAH

    11 h 11, le 27 septembre 2018

  • Un article on ne peut plus clair qui donne une vue tres precise sur cet incident a l,Aeroport dont beaucoup de points, mal expliques dans les Medias, n'ont pas fini de semer des doutes de tous genres.Merci et Bravo

    Kanaan Gabriel

    10 h 44, le 27 septembre 2018

  • Dans cette saga aux multiples rebondissements, meme la credibilite du journaliste est mise a l’epreuve ... Quand cessera t on de prendre le lecteur pour un C.. !

    Cadige William

    10 h 36, le 27 septembre 2018

  • Les agissements du général-président Aoun relèvent du « coup d’Etat permanent ». Il est prêt à tout pour éliminer ses adversaires, comme lors de sa guerre contre les Forces Libanaises en 1989. Il a été élu après avoir bloqué avec ses alliés du Hezbollah pendant deux ans et demi l’élection présidentielle. Et aujourd’hui lui-même et son gendre sont responsables du retard dans la formation du gouvernement

    Tabet Ibrahim

    10 h 29, le 27 septembre 2018

  • Les agissements du géneral Aoun relèvent du " coup d'Etat permanent" (formule inventée par Francois Mitterrand). Il est prêt a tout pour détruire ses adversaires comme le montre la guerre d'élimination fratricide qu'il a menée contre les Forces Libanaises en 1989. Il est parvenu a Baabda après avoir bloqué pendant deux ans et demi l'élection présidentielle.Et aujourd'hui lui-meme et son gendre sont responsables du retard dans la formation du gouvernement

    Tabet Ibrahim

    10 h 01, le 27 septembre 2018

  • P.S. L'argument de l'avion-fantôme rempli d'une quantité de fuel etc. etc., est peu crédible et à la limite du ridicule. Puisque vous écrivez que ces procédés sont routiniers concernant tous les voyages présidentiels, et que ce n'est pas la première fois que le président voyage à New York ou ailleurs ! Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 43, le 27 septembre 2018

  • C'est clair comme l'eau qui coule dans nos robinets, tout le monde n'a qu'une idée... nuire à un président qui, lui, ne procure que du bien au pays depuis 2 ans, où tout va si bien: l'économie est des plus florissantes, la corruption a disparu et notre réputation est de plus en plus brillante auprès de la Communauté internationale ! Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 18, le 27 septembre 2018

  • Concernant cette désinformation, est ce que la fin justifie les moyen? Vous connaissez la réponse c’est risible et bien triste car il y a manifestement une volonté de chaos.

    L’azuréen

    09 h 17, le 27 septembre 2018

  • D'accord pour l'affaire de l'avion qui relève de la responsabilité de la MEA ou de la direction de l'aéroport. Par contre je comprend mal comment on peut lier la lenteur dans la formation du gouvernement à une intention de saboter le régime actuel. Le principal responsable en étant le propre gendre du président.

    Yves Prevost

    08 h 08, le 27 septembre 2018

  • Rien ne changera....alors tous les propos, prétextes, excuses n'y feront rien. Aoun est comme les autres. Incapable.

    Tabet Karim

    07 h 58, le 27 septembre 2018

  • A vous lire, ce n'est que des "conspiracy theory" à la pelle que vous démontez l'une après l'autre. On est resté près de deux ans et demi sans Président donc on sait de quoi il est capable. Il est à la tête du pays depuis deux ans et ce n''est que maintenant qu'il va se mettre au travail? N'était-il pas préférable qu'il est eu un ministre en moins et un cabinet en action depuis déjà cinq mois? C'est au parlement et au niveau de chaque ministère que le travail se fait et le CPL en avait plusieurs dans le gouvernement sortant: résultats? Nous avons immédiatement besoin d'un gouvernement car la situation économique est très mauvaise. La gauger en fonction de l'état de santé des banques est une erreur honteuse. La part du Président est une invention qui est a surgit suite à l'accord de Doha. Ca n'existe pas dans la constitution "la part du President" et par consequent il ne peut pas s'approprier le nombre de ministres qu'il souhaite au dépend des partis politiques élus par le peuple. Point final. Qu'il signe le décret de la formation d'un gouvernement et qu'on en finisse.

    Zovighian Michel

    07 h 09, le 27 septembre 2018

  • LA PANEGYRIQUE POUSSEE A L,EXTREME AVEC DES TAS DE DIVAGATIONS QUE SEULS LE FANATISME PARTISAN ET LA DESINFORMATION PROGRAMMEE EN SONT L,ENCENS TRES CHERE MADAME SCARLETT HADDAD... TEL EST VOTRE ARTICLE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    06 h 14, le 27 septembre 2018

  • Ça y est ... je sais pas pour les autres mais moi j ai comme l’impresssion qu’on rejeté ses erreurs stratégiques sur les autres !! C’est pas moi c’est lui looool

    Bery tus

    06 h 04, le 27 septembre 2018

  • C’est carrément délirant, cet article, Mme Haddad, et vous tombez dans cette maladie à la mode appelée « la complotite aiguë »... Cela ressemble au phénomène Trump aux US qui ne parle que de « fake news » et de « chasse aux sorcières » et qui se considère plus intelligent et compétent que tout le reste du monde et serait « l’homme du changement » avec son slogan bidon de « make America great again »... En résumé, on ne supporte aucune opposition, on ne fait aucune concession et on blâme tout le monde de ses échecs: c’est hilarant! Quand à cette explication de la raison du manque total de respect pour les passagers de la MEA en partance pour Le Caire utilisés comme avion fantôme, c’est une vraie insulte à l’intelligence des honnêtes gens! Mais pour vous donner le bénéfice du doute, c’est vrai que le Liban est ingouvernable dans sa mouture actuelle, et même le Président Aoun ne pourrait rien changer à moins de finir dans une dictature armée et de museler tous les opposants par la force: prions qu’on n’arrive pas à cette fin.

    Saliba Nouhad

    02 h 29, le 27 septembre 2018

  • Oh! Si cette version de l'épisode de l'avion du Caire est la bonne, j'estime que l'OLJ aurait dû se fendre d'un entrefilet d'excuses pour avoir diffusé une fake news, sans doute pour avoir manqué du temps nécessaire pour vérifier l'info avant de la publier.

    Marionet

    01 h 19, le 27 septembre 2018

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