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Nos Lecteurs ont la Parole - Eddy TOHMÉ

Bachir et les « chabeb »

« When the true king’s murderers are allowed to roam free a thousand magicians arise throughout the land. » Ce n’est pas de moi mais de William Shakespeare, et je dois m’expliquer. Lorsque la guerre civile a éclaté le 13 avril 1975, les fedayin palestiniens et leurs alliés libanais ont surnommé les jeunes combattants chrétiens « Foufou et Nounou », mettant ainsi en exergue le côté hédoniste qui caractérisait à l’époque une certaine jeunesse chrétienne connue pour son amour de la java. « Des noceurs et des playboys... ils ne tiendront pas deux jours », avait dit Yasser Arafat à Kamal Joumblatt et Ibrahim Koleilat, « el-Kataëb badda yawmein »... Mais les Kataëb ont tenu, tenu longtemps même, et ces jeunes que rien ne préparait au martyre ont montré au monde que s’ils savaient vivre, ils savaient aussi mourir. Ils se sont battus d’étage en étage dans le Holiday Inn en feu et sur les cimes enneigées de Zaarour, ils ont tenu dans le centre-ville et pris le camp de Tell el-Zaatar. Ils se sont battus avec un courage tel qu’ils ont forcé l’admiration de leurs ennemis et du monde, mais ils ont surtout tenu car ils étaient tenus, ils étaient commandés, ils avaient un chef, et ce chef s’appelait Bachir. Ils l’ont suivi, l’aventure qu’il leur proposait était à la taille de leur rêve et surtout le projet de pays qu’il proposera plus tard était, lui, à la taille de leur sacrifice et de leurs espoirs. Ils suivront Bachir, jusqu’à la présidence, jusqu’au martyre... car Bachir est mort assassiné, et avec lui l’idée d’un Liban fort et indépendant. Ce n’est pas l’histoire qui est clémente avec le jeune président comme elle l’a toujours été et le sera toujours avec les martyrs et ce n’est pas le mythe qui l’emporte sur la réalité, Bachir fut président pendant 21 jours, et ces trois semaines ont donné à la postérité une idée de ce que serait devenu le Liban si Bachir avait eu le temps de gouverner. Mais il ne fallait pas que Bachir gouverne, il fallait qu’il meure et que le Liban meure avec lui... Il fallait surtout que, selon l’expression chère à l’homme de Stratford, des milliers de magiciens surgissent de la terre, ce qui a été le cas après le 14 août 1982... et les « chabeb » ne seront plus commandés.


« When the true king’s murderers are allowed to roam free a thousand magicians arise throughout the land. » Ce n’est pas de moi mais de William Shakespeare, et je dois m’expliquer. Lorsque la guerre civile a éclaté le 13 avril 1975, les fedayin palestiniens et leurs alliés libanais ont surnommé les jeunes combattants chrétiens « Foufou et Nounou », mettant ainsi...

commentaires (3)

Depuis l'assassinat de Bashir bien d'autres ont été assassinés ou souffert d'une tentative d'assassinat et malgré tout les voix se lèvent toujours. Après fakhreddine on a eu des années de misères et puis l'éclaircie... En attendant cet éclaircie il reste le courage et la détermination...

Wlek Sanferlou

19 h 04, le 19 septembre 2018

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Commentaires (3)

  • Depuis l'assassinat de Bashir bien d'autres ont été assassinés ou souffert d'une tentative d'assassinat et malgré tout les voix se lèvent toujours. Après fakhreddine on a eu des années de misères et puis l'éclaircie... En attendant cet éclaircie il reste le courage et la détermination...

    Wlek Sanferlou

    19 h 04, le 19 septembre 2018

  • Mais Malheureusement cher camarade, les Kataeb du temps jadis ne sont plus les mêmes de nos jours. Et les vrais “Foufou et Nounou” sont ou bien tombés en champs de bataille ou plustard ont décidé de déserter. Tu l’as bien décrit, les Chabeb ne seront plus commandés.

    TOUFIC ALEXIS KABBOUCHE

    07 h 11, le 19 septembre 2018

  • Il est bon de rappeler que, au même titre que la foi, l'amour de la patrie peut déplacer les montagnes.

    COURBAN Antoine

    12 h 55, le 18 septembre 2018

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