Gouvernement : Rifi exprime son soutien à Hariri

L'ancien ministre Achraf Rifi, un des rivaux de Saad Hariri sur la scène politique sunnite, a exprimé mercredi son soutien au Premier ministre désigné qui tente sans succès depuis plus de trois mois de former un gouvernement, accusant le camp du 8 mars de vouloir torpiller la Constitution.

"Nous assurons nous tenir aux côtés de Saad Hariri dans son attachement aux prérogatives de la présidence du Conseil des ministres, et son refus de porter atteinte à la Constitution", a déclaré M. Rifi sur son compte Twitter, accusant ses adversaires de "tenter de torpiller la Constitution avec le soutien du proto-Etat armé", en référence au Hezbollah. "La préservation de l'action des institutions est un devoir pour l'ensemble des Libanais et des responsables", a ajouté M. Rifi, qui était en froid avec M. Hariri depuis 2016.

Lundi, M. Hariri a présenté une nouvelle mouture de composition du gouvernement au chef de l'Etat, Michel Aoun, sur laquelle ce dernier a formulé des "remarques". Le lendemain, le bloc parlementaire du "Liban fort", dont le Courant patriotique libre est la principale composante, a vertement critiqué cette mouture. Cette polémique relance le débat sur les prérogatives du président et du chef du gouvernement sortant.

Depuis sa désignation le 24 mai, le Premier ministre, Saad Hariri, a présenté plusieurs formules qui ont toutes été rejetées par les différentes forces politiques. Le processus de formation du gouvernement continue de buter sur plusieurs obstacles, notamment le différend opposant le Courant patriotique libre (CPL) aux Forces libanaises autour de leurs quotes-parts gouvernementales respectives. À cela s’ajoute la querelle entre le chef druze Walid Joumblatt et son principal rival Talal Arslane, le CPL insistant à intégrer ce dernier à la future équipe ministérielle, contrairement à la volonté du leader druze qui veut nommer tous les ministres appartenant à sa communauté au sein du cabinet Hariri. Certains observateurs et responsables politiques attribuent aussi les causes du blocage gouvernemental à la situation régionale.