Le philosophe australien Peter Singer a écrit un livre qui sortira en français à la rentrée : L’altruisme efficace. Une journaliste du Temps, Lucie Geoffroy, lui a notamment demandé de donner un exemple emblématique de l’altruisme efficace : « Il y a une dizaine d’années, un des étudiants de mon cours d’éthique à l’Université de Princeton, Matt Wage, a calculé combien de vies il pourrait sauver s’il donnait 10 % de son revenu à la Fondation Against Malaria, qui lutte contre le paludisme, cause majeure de mortalité infantile. Matt était un étudiant brillant promis à une belle carrière universitaire. Alors qu’il était admis en doctorat de philosophie à Oxford, il a consciemment choisi de se faire embaucher par un cabinet de finance à Wall Street parce qu’il avait calculé qu’il pourrait donner bien plus encore en pourcentage et en valeur absolue à des associations caritatives efficaces et, ainsi, sauver encore plus de vies. L’altruisme efficace, c’est exactement ça : la rationalisation du don. »
C’est ça ! Engageons-nous tous dans des cabinets de finance pour empocher le maximum de pognon afin de faire le maximum de dons rationnels.
Il n’est pas venu à l’idée de ce « fameux » philosophe australien que son « altruisme efficace » est le meilleur moyen d’entretenir le néolibéralisme, responsable en partie des inégalités et des injustices sur la planète. Ne vaudrait-il pas mieux plutôt donner à la fois pour changer le monde et pour soulager la souffrance ?
Montréal-Québec
Nos Lecteurs ont la Parole - Sylvio LE BLANC
« Altruisme efficace », mon œil
OLJ / le 18 août 2018 à 00h00
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