Dans une école de l'Unrwa du camp palestinien de Beddaoui, au Liban-Nord. Photo Unrwa
En juillet dernier, l’Unrwa, qui emploie 20 000 personnes au Proche-Orient, annonçait le licenciement de 250 employés à Gaza et en Cisjordanie occupée. Et ce après la forte réduction de l’aide américaine qui a chuté de 360 millions de dollars en 2017 à seulement 60 millions pour l’année 2018. Résultat, le 8 août, des employés de l’agence onusienne occupaient partiellement le QG de l’organisation à Gaza, un mouvement qualifié de « mutinerie » par la direction locale de l’Unrwa. Ces développements surviennent après les révélations du magazine américain Foreign Policy, le 4 août, sur le contenu d’un courriel envoyé le 11 janvier dernier par Jared Kushner, conseiller et gendre du président américain Donald Trump, au représentant spécial du président américain pour les relations internationales, Jason Greenblatt, et à d’autres diplomates américains actifs sur les dossiers du Proche-Orient : « Il est important de poursuivre un effort sincère et honnête pour interrompre les activités de l’Unrwa », disait-il, poursuivant que « cette agence perpétue le statu quo, (qu’)elle est corrompue, inefficace et n’aide pas à la paix ».
Quel est le budget annuel du bureau régional de l’Unrwa basé au Liban avant et après la décision américaine ? Quel est le budget de l’agence pour le Liban ? Qui sont les principaux donateurs actuels ?
Avant la Conférence ministérielle extraordinaire tenue à Rome le 15 mars 2018 (de soutien à l’Unrwa, NDLR), le déficit cumulé total était de 446 millions de dollars. Nos efforts globaux et notre campagne « Dignity is Priceless » (La dignité n’a pas de prix) ont permis à l’Unrwa d’obtenir un soutien supplémentaire considérable. De mars à juin 2018, l’Unrwa a réuni 238 millions de dollars de nouveaux fonds et avec la clôture de la conférence des donateurs de New York le 25 juin, le déficit de 446 dollars a été ramené à 217 millions de dollars. Une réalisation monumentale, mais nous sommes toujours en crise. Nous poursuivons nos efforts pour combler le déficit financier et assurer le financement nécessaire pour nos opérations en 2019. Et ce compte tenu que les principaux donateurs de l’Unrwa pour l’année 2018 sont l’Union européenne (100 millions USD), l’Arabie saoudite (100 millions USD), la Suède (65 millions USD), les États-Unis (60 millions USD), les Émirats arabes unis (50 millions USD) et le Qatar (50 millions USD).
Quel est l’impact de la décision américaine sur le bureau, les activités et le personnel local et régional de l’Unrwa au Liban ?
L’Unrwa a donc pris des mesures d’austérité. Au Liban, si l’effectif global du personnel a été maintenu, en dépit de la fermeture d’une centaine de postes liés à des projets, les augmentations de salaires du personnel de l’Unrwa ont été reportées. À l’échelle régionale, les employés retraités n’ont pas bénéficié d’extension de leur mandat. Les postes vacants n’ont pas été pourvus. Et les déplacements sont désormais limités.
Combien de réfugiés palestiniens dépendent de l’Unrwa aujourd’hui, au Liban et dans la région ? Cette aide est-elle menacée ? Quel est l’impact de la crise sur les réfugiés ?
À plus large échelle, le manque de financement met en péril tous les services fournis par l’Unrwa et pourrait avoir un impact considérable sur la vie quotidienne de millions de réfugiés palestiniens vulnérables en Jordanie, en Syrie, au Liban, à Gaza et en Cisjordanie, incluant Jérusalem-Est. À commencer par l’accès à l’éducation de base pour 526 000 garçons et filles dans 711 écoles de l’organisation. Sont également menacés l’aide alimentaire d’urgence et financière à 1,7 million de réfugiés palestiniens extrêmement vulnérables, ainsi que l’accès aux soins de santé primaires et prénataux pour 3 millions de réfugiés. Sans oublier que cette crise représente une atteinte à la dignité et la sécurité humaine de 5,3 millions de réfugiés qui ont enduré 70 ans d’injustice et d’incertitude.
L’Unrwa est-elle en danger aujourd'hui ?
En juillet dernier, l’Unrwa, qui emploie 20 000 personnes au Proche-Orient, annonçait le licenciement de 250 employés à Gaza et en Cisjordanie occupée. Et ce après la forte réduction de l’aide américaine qui a chuté de 360 millions de dollars en 2017 à seulement 60 millions pour l’année 2018. Résultat, le 8 août, des employés de l’agence onusienne occupaient...
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