Un tribunal turc ordonne la libération de deux soldats grecs arrêtés en mars à la frontière

Un tribunal turc a ordonné mardi de remettre en liberté deux soldats grecs arrêtés à la frontière en mars, dans l'attente de leur procès, a rapporté l'agence étatique de presse Anadolu.
Les deux hommes avaient été arrêtés à Edirne (nord-ouest de la Turquie) après avoir franchi la frontière avec la Grèce et être ainsi entrés, par mégarde selon eux, en "zone militaire interdite". La justice turque les a accusés de "tentative d'espionnage", tendant fortement des relations déjà houleuses avec Athènes. 

Au cours d'une audience mardi dans le cadre de leur procès, le tribunal d'Edirne a décidé de lever leur maintien en détention, à la demande de leurs avocats, selon Anadolu. Le tribunal avait auparavant à plusieurs reprises rejeté de telles demandes. Il n'était en revanche pas précisé s'ils faisaient ou non l'objet d'une interdiction de sortie du territoire.  

Les deux soldats soutiennent qu'ils sont entrés en Turquie par erreur pendant une patrouille à la frontière par mauvais temps.

Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, a salué "un acte de justice" après la décision du tribunal mardi.

Le sujet avait contribué au raidissement des relations entre Ankara et Athènes, déjà houleuses du fait du refus de la justice grecque d'extrader huit officiers turcs ayant fui en Grèce quelques heures après le coup d'Etat manqué contre le président turc Recep Tayyip Erdogan, le 15 juillet 2016. Ils sont accusés par Ankara d'y avoir participé.
La question avait notamment été abordée par les présidents de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et du Conseil européen Donald Tusk avec M. Erdogan au cours d'un sommet en Bulgarie en mars. 

Cette décision survient au moment où une grave crise diplomatique entre la Turquie et les Etats-Unis, également alliés au sein de l'OTAN, menace l'économie turque, faisant notamment s'effondrer la monnaie nationale.