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À La Une - crise

En Iran, le rial continue de sérieusement dévisser

La monnaie iranienne a perdu 18% de sa valeur en deux jours.

Mardi 31 juillet 2018, il fallait 119.000 rials pour obtenir un dollar américain sur le marché parallèle, soit une baisse de 18% de la devise par rapport à dimanche AFP PHOTO/ATTA KENARE

La monnaie nationale iranienne, le rial, a encore dévissé mardi face au dollar, perdant 18% de sa valeur en deux jours, avant la réimposition, le 6 août, des sanctions américaines contre l'Iran. Depuis le début de l'année, le rial a perdu près des deux tiers de sa valeur.
Mardi, il fallait 119.000 rials pour obtenir un dollar américain sur le marché parallèle, soit une baisse de 18% de la devise par rapport à dimanche où un dollar s'échangeait contre 100.000 rials. Le 1er janvier 2018, il suffisait de 42.900 rials pour obtenir un dollar. 

Dans ce contexte de crise monétaire aiguë, le président iranien Hassan Rohani, un modéré, a remplacé la semaine dernière le gouverneur de la Banque centrale iranienne, Valiollah Seif, par Abdolnasser Hemati. La Banque a estimé lundi que la volatilité de la devise nationale était due à "la conspiration des ennemis" et promis de nouvelles mesures "dans les jours qui viennent" pour contrer cette chute. 

Le gouvernement avait tenté d'enrayer la baisse du rial en avril en établissant un taux officiel fixe de 42.000 rials pour un dollar tout en menaçant d'agir contre les cambistes officiant sur le marché noir. Mais les banques refusant de vendre leurs dollars à ce taux artificiellement bas, les autorités ont dû assouplir leur position, laissant davantage de flexibilité pour certains importateurs. 

La fébrilité de la monnaie nationale est liée au retrait unilatéral des Etats-Unis de l'accord international visant à éviter que l'Iran ne se dote de l'arme atomique. Conclu en juillet 2015 entre les grandes puissances et Téhéran, cet accord prévoyait la levée des sanctions internationales pesant contre l'Iran en échange d'une limitation de son programme nucléaire. Selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), les autorités iraniennes respectent les termes de l'accord.
Le président américain Donald Trump, très critique sur ce compromis, a décidé d'en faire sortir les Etats-Unis et de rétablir les sanctions contre l'Iran en deux étapes, le 6 août puis le 4 novembre. Les Européens, la Russie et la Chine restent eux engagés dans l'accord.


La réponse à Trump
Mardi, un conseiller du président iranien a déclaré que tous pourparlers avec les Etats-Unis devaient commencer par une réduction des hostilités et un retour à l'accord sur le nucléaire. "Le respect de la grande nation iranienne, la réduction des hostilités, le retour des Etats-Unis dans l'accord nucléaire... Cela ouvrira le chemin chaotique du moment", a écrit Hamid Aboutalebi sur Twitter.
Il répondait à une déclaration du président américain, lundi, selon laquelle il était prêt à rencontrer les dirigeants iraniens "quand ils veulent", sans conditions préalables. "J'imagine qu'ils voudront me rencontrer, je suis prêt à les rencontrer quand ils veulent", a déclaré M. Trump lors d'une conférence de presse à la Maison-Blanche, une semaine à peine après avoir échangé des menaces belliqueuses avec M. Rohani.

M. Aboutalebi a déclaré que l'Iran avait montré son ouverture au dialogue par le passé, en particulier avec l'appel téléphonique entre Rohani et le prédécesseur à Donald Trump, Barack Obama, en 2013. Ce dialogue était "basé sur l'idée de mesures de confiance et l'accord sur le nucléaire était une réalisation de cet effort et cela doit être accepté", a écrit M. Aboutalebi.

Toutefois, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Bahram Ghasemi a déclaré lundi, avant la déclaration de Trump, que les pourparlers avec l'administration américaine actuelle étaient impossibles. "Etant donné les mesures hostiles des Etats-Unis envers l'Iran après son retrait du JCPOA (le sigle officiel de l'accord, ndlr) et le rétablissement des sanctions économiques, il n'y a aucune possibilité de pourparlers et Washington révèle sa nature indigne de confiance jour après jour", a déclaré M. Ghasemi à des journalistes, selon l'agence de presse iranienne Mehr.


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COMME QUOI LES SANCTIONS ONT PORTE LEURS FRUITS. ET CE N,EST QUE LE DEBUT !

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 14, le 31 juillet 2018

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Commentaires (1)

  • COMME QUOI LES SANCTIONS ONT PORTE LEURS FRUITS. ET CE N,EST QUE LE DEBUT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 14, le 31 juillet 2018

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