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Liban - Liban

Législatives : les observateurs de l’UE appellent à mettre en place un quota féminin « temporaire »

La chef de la délégation Elena Valenciano entourée de Paul Anderson et José Antonio de Gabriel, mardi, au Mövenpick. Photo EU EOM Lebanon 2018

La délégation de l’Union européenne pour l’observation des élections (EU EOM Lebanon 2018) a rendu son rapport final, deux mois après la fin des législatives, lors d’une conférence de presse à l’hôtel Mövenpick, tenue par la chef de la délégation, la députée européenne Elena Valenciano, le chef adjoint, José Antonio de Gabriel, et le responsable média Paul Anderson. Il en ressort en tout vingt-cinq recommandations pour les futures élections qui tablent principalement sur la nécessité d’assurer une meilleure représentation des femmes au Parlement et dans la vie politique en général. Le rapport plaide également en faveur davantage d’équité au niveau de l’accès des candidats à la publicité et aux médias.
Ce rapport fait suite à une observation des législatives sur le terrain avant, pendant et après les élections par des observateurs européens déployés aux quatre coins du pays. Un rapport préliminaire avait été présenté peu après les élections, suivi de la version finale présentée cette semaine.
 « Les législatives de 2018 ont été témoin d’une augmentation du nombre de candidates, mais seules 6 d’entre elles ont été élues (…) Il est possible de remédier à la sous-représentation des femmes dans la vie en politique en adoptant des mesures temporaires telles le quota féminin sur les listes électorales. Cette mesure peut être étendue aux services décisionnels principaux », souligne le rapport qui fait une centaine de pages. « Cette situation place le Liban au bas de l’échelle au niveau de la représentation féminine parlementaire au Moyen-Orient (184 sur 194) », ajoute le rapport. Il recommande par ailleurs que l’âge minimal du vote soit porté à 18 ans.
Le rapport dénonce ensuite l’augmentation des frais de candidature non remboursables de 2 millions à 8 millions de livres, « un chiffre élevé qui pourrait constituer un obstacle pour les candidats aux capacités financières limitées ». « Le haut plafond des dépenses électorales ainsi que les tarifs élevés pour apparaître dans les médias ont porté atteinte au principe d’équité et d’égalité des chances lors de la compétition. Ce problème a pris de l’ampleur avec les tarifs des panneaux publicitaires, la rémunération des délégués et le transport des électeurs, tous permis par la loi, mais pouvant être considérés comme une façon d’influer sur la décision des électeurs », poursuit le texte.


(Lire aussi : La commission d’observation de l’UE remet son rapport)

Élections  « pacifiques »
« Les élections ont été pacifiques de manière générale, malgré certains accrochages qui ont été rapidement circonscrits par les Forces de sécurité intérieure et l’armée », poursuit la délégation. « Durant la période de la campagne électorale de trois mois, les partis et les candidats ont généralement joui d’une liberté d’expression, de circulation et de réunion. Malgré cela, dans certaines circonscriptions, des candidats indépendants ont rapporté avoir été empêchés d’atteindre les électeurs ou de tenir des réunions dans les quartiers contrôlés par des partis politiques », ajoute le rapport.
 « Lors de ces élections, les grandes lignes de séparation entre le 8 et le 14 Mars se sont peu à peu dissipées. Plusieurs cas de nouvelles alliances qui ont remis en cause les bases traditionnelles ont émergé ainsi que des cas d’opposition entre alliés de longue date au sujet de certains sièges », peut-on encore lire dans le rapport, qui se félicite de « l’émergence de nouveaux candidats de la société civile qui se présentent aux législatives pour la première fois, après avoir fait leur entrée dans la vie publique avec les municipales de 2016 ».
Concernant l’accès des personnes à besoins spécifiques aux bureaux de vote, le rapport note que beaucoup de progrès reste à faire dans ce domaine. « La nouvelle loi électorale comporte certaines mesures qui visent à améliorer la participation des personnes aux besoins spécifiques (…) Toutefois, seuls 47 % des bureaux de votes observés par la délégation de l’UE étaient accessibles à ces personnes-là », souligne enfin l’EU EOM.


Pour mémoire

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La délégation de l’Union européenne pour l’observation des élections (EU EOM Lebanon 2018) a rendu son rapport final, deux mois après la fin des législatives, lors d’une conférence de presse à l’hôtel Mövenpick, tenue par la chef de la délégation, la députée européenne Elena Valenciano, le chef adjoint, José Antonio de Gabriel, et le responsable média Paul Anderson. Il en...

commentaires (1)

Je trouve que ce n'est pas la tâche de la UE (Union européenne) de vérifier ou observer les élections en Turquie, Liban ou autre pays en dehors de la UE. Comme je vois la UE, c'est une union qui devrait offrir des services aux états membres, qui librement adhèrent ou peuvent librement quitter cette union; et ou la législation de l'état membre prend priorité sur la léglisalation européenne. Comme les Anglais avec raison ont toujours argumenté. Il y a un danger que la UE devienne une sorte d'institut supra-national qui ne suit que sa propre logique bureaucratique.

Stes David

09 h 27, le 19 juillet 2018

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Commentaires (1)

  • Je trouve que ce n'est pas la tâche de la UE (Union européenne) de vérifier ou observer les élections en Turquie, Liban ou autre pays en dehors de la UE. Comme je vois la UE, c'est une union qui devrait offrir des services aux états membres, qui librement adhèrent ou peuvent librement quitter cette union; et ou la législation de l'état membre prend priorité sur la léglisalation européenne. Comme les Anglais avec raison ont toujours argumenté. Il y a un danger que la UE devienne une sorte d'institut supra-national qui ne suit que sa propre logique bureaucratique.

    Stes David

    09 h 27, le 19 juillet 2018

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