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Culture - Musique

Menura, Libano-Suisses sous influences

Le groupe, formé par Chadi Messmer, Youmna Saba, Félix Fivaz et Bilal Bitar, est en tournée à travers le Liban.

De gauche à droite : Chadi Messmer, Félix Fivaz, Youmna Saba et Bilal Bitar.

Le ménure est une espèce d’oiseau qui traîne à sa suite une longue queue dont les plumes latérales, recourbées vers l’extérieur, évoquent la forme d’une lyre. Qu’il entende pourtant un bruit de tronçonneuse ou de gyrophare, il se mettra aussitôt à le reproduire avec une ressemblance confondante, l’intégrant à son chant habituel. Ce répertoire composite, qu’il élabore à partir des variations de son environnement, c’est celui qu’entend développer le groupe qui lui emprunte son nom latin, Menura, formé par Chadi Messmer, Youmna Saba, Félix Fivaz et Bilal Bitar.
Musiciens partagés entre la Suisse et le Liban, ils se sont rencontrés au détour d’internet l’été dernier et se retrouvent aujourd’hui dans le Chouf, près de Mazboud, pour une résidence de création d’une semaine, qui aboutit à une tournée de concerts au Liban du 9 au 13 juillet*. « C’est une aventure, on avance sur un terrain vierge, sans attentes particulières, et on va essayer de trouver à quel endroit se rejoignent nos différentes sensibilités musicales : on parle tous une langue qui est la musique, mais on a tous un accent différent », raconte Chadi Messmer, à l’origine du projet.

Ce projet, c’est celui d’une musique expérimentale, qui va s’élaborer pas à pas au cours de cette semaine. Dans leurs valises, les musiciens apportent basse et contrebasse, oud et guitare, batterie et percussions, qanun, nûn et santur : autant d’instruments qui témoignent d’horizons différents, amenés à s’entremêler. Si Messmer a fait ses débuts dans un groupe de métal, il est passé au hip-hop puis au jazz, qu’il étudie actuellement à la Haute École de jazz de Lucerne, en Suisse : « J’ai grandi avec Feyrouz dans l’oreille, mais je n’ai jamais joué ce type de musique », dit-il, plein d’attentes. Fivaz, avec qui il a déjà collaboré par le passé, notamment dans le groupe République atypique, navigue, lui, entre hip-hop, jazz, rock et reggae. Ces univers se croiseront avec ceux issus de la tradition classique arabe que partagent Saba et Bitar, l’une par son chant, l’autre avec son quanun. « Dans la musique arabe, l’improvisation est un élément fondamental. On est entraînés à produire instantanément quelque chose d’harmonieux avec ce qui se passe autour de nous : on est toujours influencés par le contexte dans lequel nous nous trouvons », explique Bilal Bitar, qui ajoute : « C’est un projet de “on verra”. »

L’expérimentation, sinon l’incertitude, semble être le fin mot du projet. Pour lancer la machine, les musiciens ont prévu d’apporter chacun quelques proverbes libanais, suisses romands, suisses allemands et tessinois (NDLR : du Tessin, canton suisse italophone), qui font partie de leur quotidien : un point de départ qui se veut déjà point de rencontre, puisant sa source dans la sagesse populaire qui rythme la vie sociale. Quant au rythme de Menura, ils devraient le trouver dans l’échange de leurs bagages et de leurs souvenirs : « La musique est quelque chose de très complexe. Tout ce que tu fais dans ta vie t’influence : la langue que tu parles, ta culture, l’endroit où tu vis... Parfois, l’architecture influence la musique, la philosophie, l’art aussi, détaille Messmer. J’ai appris tellement de choses en préparant ce projet que pour moi, c’est déjà mission accomplie. On a beaucoup investi dans un paquet surprise : je n’arrive pas du tout à me représenter comment va être la musique dans une semaine. Si on refait l’interview à la fin de la résidence, ce sera complètement différent. » À voir, donc – et surtout à entendre.

https://www.facebook.com/menuraband
*Après Kaslik, Tripoli et Saïda, Menura joue ce vendredi soir à l’Onomatopoeia the Music Hub (Beyrouth) et lundi 16 juillet au Red House Session, Tafla (Batroun).

Le ménure est une espèce d’oiseau qui traîne à sa suite une longue queue dont les plumes latérales, recourbées vers l’extérieur, évoquent la forme d’une lyre. Qu’il entende pourtant un bruit de tronçonneuse ou de gyrophare, il se mettra aussitôt à le reproduire avec une ressemblance confondante, l’intégrant à son chant habituel. Ce répertoire composite, qu’il élabore à...

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BONNE CHANCE A LA DAME ET AUX MESSIEURS !

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 52, le 13 juillet 2018

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  • BONNE CHANCE A LA DAME ET AUX MESSIEURS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 52, le 13 juillet 2018

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