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Face aux critiques, Macron tient un discours aux accents sociaux

Le président a justifié les réformes fiscales mises en place depuis un an par la nécessité de renforcer la compétitivité de la France.

Le président français Emmanuel Macron lors de son discours devant les l'Assemblée nationale et le Sénat, à Versailles, le 9 juillet 2018. REUTERS/Charles Platiau

Malmené dans les sondages, le président français Emmanuel Macron s'est défendu lundi devant les parlementaires réunis à Versailles de mener une politique "pour les riches", tentant de faire taire les critiques grandissantes en promettant un "Etat providence du XXIè siècle".

Son discours, qui a duré plus d'une heure, a tracé les grandes lignes de ses projets de réforme pour les mois à venir.
Emmanuel Macron avait décidé d'organiser tous les ans ce rendez-vous inspiré des "discours sur l'état de l'Union" des présidents américains, et ce malgré les critiques brocardant un exercice "monarchique" dans le palais du roi Louis XIV à Versailles (ouest de Paris) et le boycott de certains députés de gauche et de droite. 

Depuis son élection au printemps 2017, le plus jeune président que la France ait connu a multiplié les réformes : assouplissement du marché du travail, allègements fiscaux pour les entreprises et les contribuables les plus riches, réformes du logement et de la compagnie ferroviaire nationale, la SNCF, malgré la ferme opposition des syndicats de cheminots,...
Cette série de mesures lui a valu une étiquette de "président des riches" chez ses opposants, qui lui ont reproché sa saillie sur les aides sociales coûtant "un pognon de dingue" sans pour autant "permettre aux gens de s'en sortir", au moment même où le couple présidentiel passait commande d'un nouveau service de table d'une valeur de 500.000 euros. 

Seul un tiers des Français estime désormais sa politique "juste" (29%) ou "efficace" (34%), selon un sondage Odoxa paru jeudi. "Depuis un an, les Français sont passés de l'espoir au doute car le président n'est pas au rendez-vous de ses promesses", a commenté Bruno Retailleau, le patron des sénateurs de droite, après le discours.

Des critiques sont apparues jusque dans le camp Macron, où certains ont appelé ouvertement à un rééquilibrage dans un sens plus social.
Aussi, M. Macron a assuré lundi dans son discours qu'il n'aimait "ni les castes, ni les rentes, ni les privilèges", et a affirmé vouloir défendre par sa politique "les entreprises" et "non pas les riches". 


(Lire aussi : France : confiance en baisse pour Emmanuel Macron)


L'éducation, "combat du siècle"
Le président a justifié les réformes fiscales mises en place depuis un an par la nécessité de renforcer la compétitivité de la France. Ces réformes, et notamment la suppression de l'impôt sur la fortune (ISF), ont fait l'objet de nombreuses critiques depuis un an, notamment de la part de la gauche française, qui les considère trop favorables aux contribuables aisés. 

Peu centré sur sa politique étrangère, une large partie de son discours a été consacré à évoquer les thématiques sociales. "La solidarité nationale se traduit dans l'aide que nous devons de manière inconditionnelle aux plus fragiles", a déclaré M. Macron, insistant à plusieurs reprises dans son discours sur la notion de "justice". "Je veux une stratégie de lutte contre la pauvreté qui ne permette pas à nos concitoyens pauvres de vivre mieux, mais bien de sortir de la pauvreté une bonne fois pour toute", a-t-il ajouté. 

La "priorité de l'année qui vient" sera de "construire l'État providence du XXIe siècle", a-t-il ajouté, souhaitant un système "émancipateur, universel, efficace" et "responsabilisant", estimant notamment que "des pans entiers de notre population sont trop peu ou trop couverts" par le système de sécurité sociale.

Le président a ensuite estimé que l'éducation était le "combat de notre siècle", qui "libère du déterminisme social".

Le plan pauvreté, reporté à la rentrée par le gouvernement - ce qui suscité déception et critiques des associations - , sera présenté "en septembre" et mis en oeuvre "en 2019", a confirmé le chef de l'Etat, en promettant "un accompagnement réel vers l'activité" pour les personnes "les plus fragiles".

Le président a également évoqué les élections européennes de 2019, estimant que l'affrontement entre les "progressistes" et "nationalistes" serait "au cœur" de ce scrutin. 


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