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Liban - Hommage

La place Édouard Honein inaugurée dans la simplicité et la sobriété près du Palais de justice

Une place publique au nom de feu Édouard Honein, avocat, plusieurs fois député et ministre, secrétaire général du Bloc national dans les années 60 puis du Front libanais (coalition de personnalités et des partis chrétiens, formée au début de la guerre pour faire face à la présence armée palestinienne dans les années 70), a été inaugurée samedi à proximité du Palais de justice de Beyrouth et de l’ordre des avocats. Ce lieu, d’une superficie de 600 mètres carrés, a été choisi à bon escient par la famille pour mettre en relief le parcours de l’homme de loi qu’était Édouard Honein.
L’inauguration a eu lieu en présence des amis et proches du grand disparu et de ses enfants, Liliane, Jihad, l’ancien député Salah Honein, et Mireille qui a sculpté la statue ornant désormais la place et qui a pris en charge l’aménagement du site. Le président de la municipalité de Beyrouth, Jamal Itani, était également présent. La cérémonie s’est déroulée dans une atmosphère simple et sobre, comme Édouard Honein, modeste de caractère, l’aurait souhaité.
Grand intellectuel et homme de pensée, Édouard Honein a joué un rôle de premier plan dans la vie politique aussi bien à l’époque du « Amid » du Bloc national, feu Raymond Eddé, que durant la guerre libanaise (voir L’Orient-Le Jour du 22 juin 2018). Pour refléter cet élément de sa personnalité, sa fille Mireille a choisi de mettre en place sur le site une « Allée des écritures » dans laquelle plusieurs de ses citations mémorables sont gravées. On retient une célèbre phrase qu’il a souvent répétée : « Quel est l’intérêt pour un Libanais de gagner le monde et de perdre le Liban ? »
Exposant sa conception de l’aménagement de la place, Mireille souligne qu’elle a retenu « l’option d’un module apaisant et serein, mais rythmé à la fois au niveau du développé au sol, des matériaux et des couleurs ». « Une trame de bandes alternées de béton strié, de gravier peigné et d’un calepinage de basalte, chaque matériau portant une tonalité de gris, assure à l’ouvrage une grande sobriété et une forte présence », relève la fille du grand disparu.
Et d’ajouter : « Pour souligner le lien entre cet espace de rectitude et d’ouverture, en accord avec la personnalité d’Édouard Honeïn, et le contenu le plus signifiant de ses engagements dans sa vie politique, nous nous sommes appuyés sur ses propres mots : “L’écriture est l’expression la plus proche de moi dans mon combat”. Dès lors, une “Allée des écritures” s’est imposée. Elle remonte du bas de la place et longe l’un des bords jusqu’à rejoindre le cercle dans lequel s’implantent trois totems, également porteurs d’écrits. La signification du totem a migré de l’anthropologie comme “objet rituel” vers diverses disciplines, “dispositif signalétique” en urbanisme, “mat sculpté” en art, pour désigner communément le symbole de l’unité, ce que les différences complémentaires apportent à l’infrastructure d’une nation. »

Témoignages
Plusieurs personnalités qui ont connu Édouard Honein, contactées par L’Orient-Le Jour, ont apporté leurs témoignages. L’ex-secrétaire général du 14 Mars, Farès Souhaid, décrit notamment Édouard Honein comme un « homme politique populaire et intellectuel contrairement à d’autres politiciens populistes et non intellectuels ». Salim Salhab, ancien député et président de l’assemblée du BN lorsque Raymond Eddé était exilé à Paris, souligne pour sa part que Honein a « beaucoup sacrifié pour le Liban et a largement participé au succès du BN lorsqu’il en faisait partie ». M. Salhab conclut en relevant qu’une personnalité de cette envergure mérite certainement une place en son nom.
Quant à Dory Chamoun, président du Parti national libéral (PNL), qui a connu Édouard Honein lors de la formation du Front libanais, il décrit le disparu comme un « vieil ami » à son père (l’ancien président de la République Camille Chamoun) et un vrai homme politique.

Une place publique au nom de feu Édouard Honein, avocat, plusieurs fois député et ministre, secrétaire général du Bloc national dans les années 60 puis du Front libanais (coalition de personnalités et des partis chrétiens, formée au début de la guerre pour faire face à la présence armée palestinienne dans les années 70), a été inaugurée samedi à proximité du Palais de justice...

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