Pharaon dénonce les « monopoles » sur certains portefeuilles

Le ministre d’État sortant à la Planification, Michel Pharaon, a critiqué hier le « monopole » exercé par des communautés sur certains ministères, indiquant que cette pratique était « contraire à l’entente nationale et à la Constitution ».
M. Pharaon s’exprimait lors du dîner annuel du Conseil supérieur grec-catholique jeudi au Casino du Liban, sous le patronage et en présence du patriarche grec-catholique Youssef Absi, du ministre sortant de la Justice, Salim Jreissati, qui représentait le chef de l’État, le président du Parlement et le Premier ministre, du patriarche maronite Béchara Raï, des députés Nicolas Sehnaoui, Georges Okais, Michel Daher, Nehmat Frem, Farid Boustany et Antoine Habchi, et du secrétaire général du Conseil, Louis Lahoud.
« Concernant la formation du gouvernement, il est étrange de voir un ancrage de la pratique qui consiste à partager les portefeuilles entre régaliens et non régaliens », ainsi que le monopole par une confession sur un ministère donné ou la mise à l’écart dans la répartition d’autres portefeuilles, a lancé M. Pharaon. « Il s’agit d’une invention contraire à l’entente nationale et à la Constitution, au moment où nous faisons face à des défis et des dangers sur les plans politique, économique, social et financier qui menacent le Liban entier, sans oublier la corruption qui ravage l’État ainsi que le danger que représente la crise des réfugiés syriens », a-t-il ajouté.
« La communauté grecque-catholique a joué un rôle essentiel dans l’indépendance du Liban, la défense de sa souveraineté et de son unité, et le renforcement de la coexistence », a-t-il ajouté.
Même son de cloche chez le patriarche Absi qui a demandé que la communauté grecque-catholique puisse pleinement participer à la vie politique du pays. « Nous voulons être présents sur la scène libanaise et avoir la possibilité et les mécanismes qui nous permettront de renforcer notre présence, notamment à travers la participation totale à l’État libanais et à ses institutions, et ce à tous les niveaux », a dit le patriarche lors de l’événement.