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Moyen Orient et Monde - Conflit

Quel engagement de la France au Yémen ?

Avec son soutien militaire et logistique en faveur de la coalition arabe, Paris s’implique de plus en plus dans la guerre contre les houthis.

Une colonne de forces progouvernementales yéménites arrive dans le district d’al-Dourayhimi, à environ neuf kilomètres au sud de l’aéroport international de Hodeida, le 13 juin 2018. Nabil Hassan/AFP

Si le soutien de la France à la coalition arabe sunnite menée par l’Arabie saoudite au Yémen n’est plus un secret, il semble se renforcer ces derniers mois. Dans son édition du samedi 16 juin, le quotidien Le Figaro a relayé le témoignage de deux sources militaires françaises attestant que des membres des forces spéciales françaises sont présents dans la ville portuaire de Hodeida, au bord de la mer Rouge. Cette cité est, depuis mercredi, le théâtre d’intenses affrontements entre les forces loyalistes soutenues par la coalition arabe contre les houthis, soutenus eux par Téhéran. Cet envoi de forces françaises à Hodeida a également été confirmé par une source parlementaire française auprès de l’agence de presse Reuters. Mais apparemment, ces soldats seraient déjà sur place depuis « plusieurs mois, avant donc l’offensive contre Hodeida des forces progouvernementales yéménites soutenues par les Émirats (arabes unis) et l’Arabie saoudite », a tweeté samedi dernier Georges Malbrunot, grand reporter au Figaro.

La mission des militaires français consisterait en des opérations de déminage dans le port de Hodeida, prochain objectif de la coalition, après l’annonce de la prise de l’aéroport de la ville par les forces loyalistes, où de durs combats continuent d’être menés contre les houthis. « Une action de déminage des accès au port de Hodeida après la fin des opérations militaires est donc actuellement à l’étude », a déclaré vendredi le ministère français des Armées, confirmant une information donnée la veille par un responsable des Émirats arabes unis. « Elle aurait pour but de faciliter l’acheminement, en sécurité, de l’aide humanitaire à la population de la ville », a-t-il ajouté. Le port et l’aéroport de Hodeida représentent des points stratégiques de premier plan. C’est en effet par là que sont acheminées les aides humanitaires pour les victimes de cette guerre qui fait rage depuis mars 2015.

Mais si le soutien de Paris à Abou Dhabi et à Riyad semble clair dans ce conflit, le ministère français des Armées a néanmoins tenu à clarifier la situation et à affirmer que la présence de forces spéciales françaises sur place ne signifiait pas pour autant que Paris était engagée militairement au sein de la coalition arabe.


(Lire aussi : Combats sporadiques près de Hodeida, poursuite de la mission de l'ONU)


Paris, acteur du conflit ?
 « Il n’y a pas d’action militaire française aujourd’hui dans la région de Hodeida, et la France ne fait pas partie de la coalition qui est engagée sur ce théâtre », a déclaré le ministère des Armées. Ce dernier réagissait aux propos rapportés par le Wall Street Journal selon lequel la France, à la demande des Émirats, a accepté d’envoyer du matériel pour aider la coalition arabe anti-houthis à déminer le port de Hodeida, après un refus américain de fournir une telle aide aux forces loyalistes prorégime.

Mais si le ministère français des Armées se veut clair, la question du rôle de la France dans le conflit n’en est pas moins oubliée. Dans cette guerre, Paris soutient les forces sunnites, à qui elle a livré des armes à de multiples reprises. Un soutien important qui se base sur l’intensité du partenariat stratégique que la France noue avec les deux monarchies du Golfe depuis ces dernières années. Mais compte tenu de la situation actuelle au Yémen et de ce que subissent les civils depuis le début de la guerre et de l’entrée de la coalition arabe, le soutien de la France à Riyad et Abou Dhabi fait l’objet de critiques de la part de certaines ONG.

D’un côté, la France assure donc ne pas être présente au sein de la coalition et, de l’autre, elle lui fournit du matériel militaire et une aide logistique importante, comme par exemple cette probable opération de déminage. En tout état de cause, ce qui paraît sûr, c’est que l’implication directe ou indirecte de la France dans le conflit yéménite paraît grandissante.

Par ailleurs, cette opération des forces spéciales s’effectuerait à une dizaine de jours de la conférence internationale coorganisée à Paris entre le président français, Emmanuel Macron, et le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammad Ben Salmane (MBS). Elle a été décidée lors de la visite à Paris de l’homme fort de Riyad le 10 avril dernier et doit permettre de faire le point sur les besoins humanitaires du Yémen.



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commentaires (3)

Le compte a rebours contre la présence Iranienne et ses interventions dans les affaires des pays de la région a, semble-t-il, bel et bien commencé. Le fait que la Russie ai enlevé sa couverture aérienne au sud de la Syrie, que les occidentaux soutiennent de plus en plus la coalition au Yémen, que les USA se voit refuser une potentielle intervention contre l'Iran par la Turquie a partir de son territoire, que les sanctions contres toutes personnes ou entités qui collaborent, directement ou indirectement, avec le Hezbollah ou l'Iran, se durcissent et que les forces européennes engagées en Irak et en Syrie renforcent leurs présence le long de l'Euphrate entre l'Irak et la Syrie démontre qu'avec la nouvelle administration américaine il n'y a plus de politique de l'autruche et de compromissions. cette fois ça a l'air d’être sérieux. Une telle situation doit interpeller le Hezbollah afin qu'il limite son allégeance a l'Iran au seul aspect religieux et rentrer dans le giron de l’état sans conditions et tergiversations, pour éviter au pays les déboires et les graves conséquences d'une nouvelles guerre sur notre territoire. Dans le cas contraire le pays est exposé a une tempête sans précédent qui n’épargnera personne.

Pierre Hadjigeorgiou

10 h 43, le 18 juin 2018

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Commentaires (3)

  • Le compte a rebours contre la présence Iranienne et ses interventions dans les affaires des pays de la région a, semble-t-il, bel et bien commencé. Le fait que la Russie ai enlevé sa couverture aérienne au sud de la Syrie, que les occidentaux soutiennent de plus en plus la coalition au Yémen, que les USA se voit refuser une potentielle intervention contre l'Iran par la Turquie a partir de son territoire, que les sanctions contres toutes personnes ou entités qui collaborent, directement ou indirectement, avec le Hezbollah ou l'Iran, se durcissent et que les forces européennes engagées en Irak et en Syrie renforcent leurs présence le long de l'Euphrate entre l'Irak et la Syrie démontre qu'avec la nouvelle administration américaine il n'y a plus de politique de l'autruche et de compromissions. cette fois ça a l'air d’être sérieux. Une telle situation doit interpeller le Hezbollah afin qu'il limite son allégeance a l'Iran au seul aspect religieux et rentrer dans le giron de l’état sans conditions et tergiversations, pour éviter au pays les déboires et les graves conséquences d'une nouvelles guerre sur notre territoire. Dans le cas contraire le pays est exposé a une tempête sans précédent qui n’épargnera personne.

    Pierre Hadjigeorgiou

    10 h 43, le 18 juin 2018

  • On ne parle plus de oudeydah ? Et les 160 mercenaires wahabites captures par les houtis on en dit quoi ? Hier c'était l'aéroport qui était tombé et aujourd'hui silence total ? Bizarre comme traitement de l'info.

    FRIK-A-FRAK

    10 h 28, le 18 juin 2018

  • La France joue avec le feu . Elle passe de mini puissance hostile à l'invasion d'Irak à meneuse de jeu dans cette sale guerre contre le peuple yéménite.

    FRIK-A-FRAK

    09 h 29, le 18 juin 2018

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