Rechercher
Rechercher

Liban - Pollution

Yacoubian : Le dossier des déchets rapporte 100 000 dollars par jour à certains politiques

Paula Yacoubian reçue par Mohammad Raad, en compagnie de Maurice Gemayel. Photo ANI

Dans une réunion centrale du parti « Sabaa » auquel elle est affiliée, la députée Paula Yacoubian a abordé, comme elle l’a fréquemment fait depuis son élection, le dossier des déchets. Elle a affirmé « donner la priorité à la question de l’environnement parce que c’est celle qui a le plus d’impact sur les différents aspects de notre vie ». « Le dossier des déchets rapporte 100 000 dollars par jour à certains hommes politiques, à un moment où le Liban est l’un des pays où le taux de cancer est le plus élevé chez les moins de 40 ans », a-t-elle poursuivi.
La députée a annoncé que le parti Sabaa comptait organiser des mouvements dans la rue très prochainement, afin de poursuivre le lobbying médiatique et politique à ce sujet.
C’est du dossier des déchets, mais aussi de celui de la participation de la femme en politique et notamment dans le gouvernement, qu’a discuté hier Mme Yacoubian avec le chef du bloc du Hezbollah, le député Mohammad Raad. Elle l’a informé de son action dans le dossier des déchets, et il a été convenu de poursuivre les discussions à ce propos.

La réponse de Dany Khoury
Par ailleurs, une réponse aux multiples déclarations de Mme Yacoubian sur la question des déchets, plus particulièrement le fonctionnement de la décharge de Bourj Hammoud, a été publiée hier par le bureau de Me Marc Habka, avocat de la société Khoury, qui est l’entrepreneur en charge de cette décharge. Un projet du gouvernement qui, rappelons-le, englobe la réhabilitation de l’ancienne décharge sauvage, fermée depuis 1997.
La société a, de prime abord, dénoncé le fait que Mme Yacoubian accuse son président « de distribuer des parts à de grands responsables », la menaçant « d’une action en justice pour diffamation ». Le texte dément que la société « jette les déchets à la mer, comme l’affirme Mme Yacoubian », rappelant que le projet est celui de l’État, et qu’elle le met en place « conformément à un cahier des charges » qui est mentionné plusieurs fois dans le texte. La société entre par ailleurs dans le détail du brise-lames exécuté « pour empêcher la fuite de pollution dans la mer », expliquant l’avoir construit avec une couche isolante, comme précisé dans ledit cahier des charges. Rappelons que même de l’aveu du ministre de l’Environnement, ce brise-lames n’a pas été complété en raison d’un litige avec les compagnies pétrolières, dont les canalisations passent dans la mer à cet endroit.
Répondant aux déclarations de la députée selon lesquelles les déchets sont enfouis tels quels dans la mer, la société indique que les nouveaux déchets, d’un volume de 1 400 tonnes par jour, parviennent à la décharge dans des ballots, et sont enfouis dans des cellules « comportant trois couches isolantes », soulignant que « le lixiviat (liquide se dégageant des déchets) est acheminé à travers des canalisations vers des stations d’épuration ». Le texte précise que des échantillons analysés ont été présentés, conformément au cahier des charges, et qu’« ils ont été approuvés ».
En réponse à une autre inquiétude exprimée par la députée (et par de nombreux experts sur la question), la société a insisté sur le fait « qu’il n’y a pas de barils de matières radioactives dans l’ancienne décharge », arguant que des directives ont été données en cas de telles découvertes, mais que des analyses ont été faites par le CNRS à la demande du Conseil du développement et de la reconstruction, et qu’elles « ne montrent pas la présence de pareils déchets dans l’ancienne montagne ». Ces barils de déchets toxiques et radioactifs avaient été introduits frauduleusement au Liban durant la guerre civile, et on soupçonne qu’une partie se serait retrouvée dans la décharge qui desservait alors le Mont-Liban.

Dans une réunion centrale du parti « Sabaa » auquel elle est affiliée, la députée Paula Yacoubian a abordé, comme elle l’a fréquemment fait depuis son élection, le dossier des déchets. Elle a affirmé « donner la priorité à la question de l’environnement parce que c’est celle qui a le plus d’impact sur les différents aspects de notre vie ». « Le...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut