Grèce : Gay Pride contre la misogynie à Athènes

Des milliers de personnes ont célébré samedi "toutes les formes de féminité" à l'occasion de la 14ème Gay pride d'Athènes, axée sur la lutte contre la misogynie, dans le sillage de la vague #MeToo.

Longtemps confidentielle, boudée par les institutions et harcelée par l'extrême droite, la fête de la fierté homosexuelle se voulait pour cette édition très consensuelle, avec notamment la participation d'une association de policiers LGBT et d'une délégation du grand parti d'opposition de droite, Nouvelle-Démocratie.

Pour la première fois aussi, la façade du Parlement dominant la place Syntagma, centre des festivités, a été illuminée aux couleurs arc-en-ciel, à l'initiative de sa présidence.

La manifestation était placée sous le mot d'ordre "Présente", pour "célébrer toutes les formes de féminité", et rappeler que "la base de l'homophobie est la misogynie et l'approche sociale consistant à opprimer et dévaloriser le féminin", a expliqué à l'AFP le porte-parole du rassemblement, Rafail Bilidas.

Surfant sur la poussée féministe déclenchée internationalement par le mouvement #MeToo, ce slogan s'impose "dans un pays où les préjugés sexistes sont encore largement dominants", a-t-il jugé. Y compris, selon lui, "au sein même de la communauté, (où) des hommes gay ont critiqué le choix" du slogan.

"L'équipe gouvernementale se déclare présente", a pour sa part tweeté le Premier ministre de gauche, Alexis Tsipras.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2015, le pays a élargi le partenariat civil aux couples du même sexe, autorisé le changement de sexe à partir de 15 ans et sans plus d'opération chirurgicale, et le placement d'enfants chez des partenaires civils homosexuels.

Mais l'homosexualité reste un tabou pour la plupart des politiciens - Nouvelle-Démocratie a voté contre toutes ces réformes au Parlement - et est publiquement combattue par nombre de dignitaires de la puissante Église orthodoxe d'État.