Le procès de Stephan Turk, bijoutier de 72 ans d'origine libanaise qui avait mortellement tiré sur un jeune qui venait de braquer sa boutique à Nice, dans le sud-est de la France, en septembre 2013, s'est ouvert lundi devant la cour d'assises des Alpes-Maritimes qui le juge jusqu'à vendredi pour homicide volontaire et détention illégale d'arme.
Le quotidien régional Nice-Matin a publié les temps forts de la première audience au cours de laquelle des images de vidéosurveillance de son magasin ont été projetées. Sur ces images, l'on voit notamment l'ancien commerçant qui, après s'être fait tabasser par ses agresseurs, bondit, armé, avant de s'agenouiller en position de tir et faire feu à trois reprises en direction du scooter sur lequel Antoine Asli, 19 ans, et son complice se trouvaient avec leur butin.
"Je voulais m'arranger avec eux", "récupérer mes affaires", "parler", "l'arme c'était pour équilibrer les forces", a expliqué M. Turk qui plaide la légitime défense. Pour l’accusation, "la légitime défense ne peut s’appliquer lorsque l’agresseur prend la fuite", "la légitime défense des biens ne pouvant jamais justifier un homicide volontaire". Le deuxième braqueur a été condamné à dix ans de prison en appel.
Né à Beyrouth, arrivé en France en 1983 pour fuir la guerre civile puis naturalisé français, Stephan Turk comparaît libre mais encourt 30 ans de réclusion.
"Pourquoi aviez-vous une arme avec de vraies balles de gros calibre dans votre magasin?, questionne le président de la cour. Dans un français approximatif et teinté d'un fort accent, l'accusé répond avoir été victime un an plus tôt d'une équipe de braqueurs, qui s'étaient volatilisés dans la nature avec sa marchandise, une affaire jamais élucidée. Interrogé sur sa connaissance des armes, il renvoie à son passé au Liban : "Jamais en France, j’ai pratiqué les armes. Au Liban, il y en avait partout. Au Liban, même un enfant de 10 ans connaît les armes. [...] Oui, j’en ai déjà utilisé au Liban, c’est normal, mais en France, jamais", poursuit-il.
En 2013, le bijoutier d'origine libanaise avait reçu le soutien d'une partie de l'opinion publique et de la classe politique, qui s'étaient emparées du fait divers pour manifester leur ras-le-bol de la délinquance. A l'occasion de son procès, le Front national a de nouveau fait part de son soutien à M. Turk, tout comme le maire LR de Nice Christian Estrosi.
Depuis 2015, 800 commerçants de Nice ont été équipés d'un bouton d'alerte pour contacter la police, un accessoire courant dans les pays à la criminalité élevée.
Pour mémoire
Un bijoutier libanais enflamme la Toile française
commentaires (10)
vous savez au canada si un voleur rentre dans votre maison pour vous voler et que vous le tabasser ou meme tirer sur lui .... IL A LE DROIT DE PORTER PLAINTE CONTRE VOUS LOOOOL or qu'au USA vous avez le droit de tirer a vue :)
Bery tus
15 h 31, le 30 mai 2018