Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Violation des sanctions contre l'Iran: un banquier turc condamné à 32 mois de prison

Le banquier turc Mehmet Atilla, reconnu coupable en janvier d'avoir aidé à contourner les sanctions américaines contre l'Iran au grand dam d'Ankara, a été condamné mercredi à 32 mois de prison.

La peine infligée à M. Atilla, 47 ans, par le juge fédéral de Manhattan Richard Berman est relativement légère. L'accusation avait plaidé pour qu'il écope jusqu'à 20 ans de prison.
Mais elle risque de susciter une fois de plus l'ire de Recep Tayyip Erdogan. Le président turc a dénoncé à de nombreuses reprises les poursuites américaines contre Atilla, ex-directeur général adjoint de la banque publique turque Halkbank, comme un "complot" contre la Turquie ourdi par son ennemi Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis.

Lundi encore, dans des déclarations citées par la presse turque, Erdogan qualifiait Atilla d'"innocent".
"Si Atilla devait être déclaré criminel, cela reviendrait presque à déclarer que la République turque est criminelle", a-t-il affirmé.

M. Atilla avait été reconnu coupable le 3 janvier de fraude bancaire et conspiration pour violer les sanctions américaines, au terme de plus de trois semaines d'audiences à Manhattan suivies avec passion par la presse turque.

Les avocats de la défense l'avaient présenté, eux, comme le bouc-émissaire d'un complexe schéma de contournement des sanctions américaines contre l'Iran échafaudé par l'homme d'affaires turco-iranien Reza Zarrab, dont Atilla n'aurait été que le consciencieux exécutant.
Ils avaient fait valoir qu'Atilla n'avait pas personnellement bénéficié de ce trafic, plaidant pour une peine limitée à quelques années de prison tout au plus.

M. Zarrab, une célébrité en Turquie qui a pris Ankara par surprise en acceptant de coopérer avec la justice américaine après son arrestation, moyennant une peine plus clémente, a été le témoin-star du procès.
Il a décrit en détail l'instauration, à partir de 2012, d'un juteux trafic d'or entre l'Iran, la Turquie et Dubaï: il a permis à l'Iran, alors étouffé par les sanctions internationales, de percevoir malgré tout des milliards en devises en échange de ses hydrocarbures.
Zarrab a raconté comment le ministre turc de l'Economie d'alors, Zafer Caglayan, et le directeur général de la banque l'avaient aidé dans ce trafic, avec la bénédiction d'Erdogan, alors Premier ministre.

Au total, neuf personnes - dont Zarrab et Caglayan - ont été inculpés par la justice américaine dans cette affaire, mais seul Atilla s'était retrouvé au banc des accusés.
Le banquier turc Mehmet Atilla, reconnu coupable en janvier d'avoir aidé à contourner les sanctions américaines contre l'Iran au grand dam d'Ankara, a été condamné mercredi à 32 mois de prison. La peine infligée à M. Atilla, 47 ans, par le juge fédéral de Manhattan Richard Berman est relativement légère. L'accusation avait plaidé pour qu'il écope jusqu'à 20 ans de prison. ...