"Le blocage de Telegram" ordonné lundi par un tribunal de Téhéran "ne fait qu'alourdir le passif déjà chargé des autorités iraniennes en matière de liberté d'expression", écrit l'ONG dans un communiqué publié à Beyrouth.
HRW accuse la République islamique d'étouffer "une nouvelle fois la liberté d'information pour se débarrasser de ses problèmes" et ajoute que "la censure ne devrait jamais être utilisée pour soustraire des dirigeants au contrôle de leurs administrés".
La justice iranienne a ordonné lundi le blocage de Telegram, réseau de messagerie le plus populaire du pays auquel Téhéran reproche d'héberger des groupes d'oppositions armés ou violents et de ne pas coopérer avec les autorités en matière de lutte contre le terrorisme.
L'application restait encore facilement utilisable mercredi à Téhéran.
Telegram revendique quelque 40 millions d'utilisateurs en Iran, soit prêt d'un habitant sur deux.
La question du blocage de cette messagerie cryptée a mis en lumière des divergences entre d'un côté le gouvernement, favorable à un Internet plus ouvert en Iran, et de l'autre, les ultraconservateurs qui dominent les services de sécurité et l'Autorité judiciaire et qui sont favorables au statu quo, voire à un filtrage plus fort de l'Internet par la censure.
Cité mardi par l'agence Isna, le ministre des Télécommunications iranien Mohammad Javad Azari Jahromi a affirmé sur Twitter qu'il était "impossible de barrer l'accès des citoyens à l'information".
"Même si l'on empêche l'utilisation d'un logiciel, d'autres logiciels seront trouvés et l'information recommencera à circuler librement", a-t-il ajouté.
Faisait référence aux difficultés rencontrées ces dernières semaines par la Russie pour bloquer Telegram, M. Azari Jahromi a affirmé que "ces problèmes pourraient se poser en Iran aussi".
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