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Culture - Conférence de presse

Et si l’on votait pour l’alléchant programme de Baalbeck...

Photo Michel Sayegh

« Je m’étais promis de ne pas lancer de festival avant les élections, mais sous l’insistance de madame la présidente Nayla de Freige, je n’ai pu que me plier à ses souhaits et me voici présent », a lancé d’emblée le ministre du Tourisme Avédis Guidanian lors de la conférence de presse, hier à l’hôtel Monroe, pour annoncer le programme du Festival de Baalbeck qui déroule cette année sept spectacles du 8 juillet au 18 août.

« Nous avons accueilli cinquante entreprises françaises cette année, a-t-il poursuivi, et tous les invités voulaient voir Baalbeck. C’est dire combien ce lieu est magique et séduisant. Une mauvaise nouvelle pourtant pour la présidente et qui va ternir cette joie, c’est que le budget alloué à tous les festivals sera réduit de 20 %. » Une annonce qui a naturellement déçu Nayla de Freige, qui a évoqué la lourdeur des taxes et le combat que mènent les festivals chaque année. Elle a pourtant essayé de garder un ton badin, pour que rien n’efface la joie et la satisfaction du travail bien fait qui se lisaient dans les yeux des personnes présentes. Et plus que tout, « cette confiance infaillible en une saison meilleure qui drainera un public venu de tous les coins du monde », promettra même Nayla de Freige. 

Leila Solh Hamadé, vice-présidente de la Fondation humanitaire Al-Walid ben Talal, le général Hussein Lakkis, président de la municipalité de Baalbeck, Lynn Téhini Kassatly, conseillère et représentante du ministre de la Culture, Joanna Baloglou, responsable de la communication institutionnelle à la SGBL ainsi que la représentante de la Banque libano-suisse ont à leur tour pris la parole afin de féliciter le comité ainsi que la municipalité de Baalbeck pour les formidables efforts réalisés chaque année, pour aplanir les obstacles, et mettre sur pied un festival à la hauteur des colonnes de Baalbeck.

En effet, le programme annoncé est digne des beaux jours de l’ancien Liban. Panaché, varié et de qualité, il fait de ce festival un phare pour la culture et l’art. Après un concert-ciné de Khaled Mouzannar le 8 juillet, l’ouverture officielle aura lieu le 20 juillet avec le concert Baalbeck se souvient d’Oum Kalsoum. Sept spectacles sont au programme de cette 62e édition qui sera clôturée par un concert du grand Ben Harper – son premier spectacle au Moyen-Orient. Entre-temps, et à la fin du mois de mai, une rencontre avec les habitants de Baalbeck sera organisée pour répondre à leurs attentes et coordonner avec eux le travail et la promotion sur le terrain.

Nayla de Freige a aussi remercié les agents de la sécurité «qui font un travail plus que louable», ainsi que tous les sponsors et mécènes, anonymes ou non. « Selon un proverbe libanais, une main ne peut applaudir toute seule. Merci à toutes les mains qui se sont jointes à nous pour applaudir ce festival. »



Trois questions à Nayla de Freige


Comment réussissez-vous à survivre économiquement ? Est-ce que l’État tient ses promesses de subventions ?
Nous avons trois sources de revenus : la billetterie, l’argent privé qui provient de sociétés ou d’individus (mécènes, sponsors et partenaires) et l’argent public (subventions de l’État). La difficulté est de planifier le budget de l’année en cours et de s’engager dans un programme en signant les contrats avec les artistes et les fournisseurs, sans avoir suffisamment de visibilité à l’avance sur l’intention des sponsors et partenaires et sur le montant que l’État va payer et avec quel retard. De plus, les nouvelles taxes alourdissent les coûts. C’est donc une gestion délicate avec des prises de risque. Mais nous avons toujours l’espoir de ne pas avoir trop de baisse dans les recettes. Nous voulons garder un niveau culturel digne de notre réputation, sans tomber dans des choix commerciaux qui ternissent l’image du Festival de Baalbeck, tout en nous adaptant aux exigences du public. C’est un travail d’équilibriste.

Imaginez que vous soyez une artiste. Avec quel spectacle iriez-vous en tournée ?
Une création du Festival de Baalbeck qui montre la richesse artistique de nos jeunes talents et notre diversité culturelle. Quelque chose qui symbolise le dialogue des cultures. Je me vois plutôt réalisatrice ou productrice, car je ne sais ni chanter ni danser (sourire).

Quel est votre souhait le plus cher concernant le festival que vous dirigez ? Et ce que vous craignez le plus ?
Mon souhait est d’assurer le développement et la continuité pour garantir la pérennité du festival. Assurer aussi la relève. C’est ce que nous essayons de faire en renouvelant et diversifiant les membres de notre association qui deviendront ensuite les nouveaux membres du comité exécutif. À un niveau national, il faudrait classifier les festivals, et trouver à chacun sa spécificité et son rôle. Je plaide pour une association des festivals qui repense tout le secteur.
Je crains que les financements baissent et rendent la mission de plus en plus difficile. L’argent est le nerf de la guerre, et les premières coupes budgétaires atteignent généralement la culture d’abord. Ce qui est bien dommage, car la culture encourage l’ouverture d’esprit, la richesse des échanges et l’acceptation de l’autre.

Ce qu’ils ont dit


- Nayla de Freige : « Sur nos réseaux sociaux, nous recevons de très nombreux messages des Libanais de l’étranger qui souhaitent organiser leur voyage en fonction des dates du festival. Les applaudissements des spectateurs et leurs encouragements sont le baromètre le plus précis de l’amour porté à ce festival. Ce dernier est en effet un des plus importants drapeaux culturels du Liban. Il est à chacun de nous. Hâtons-nous de le soutenir. »

- Leila Solh Hamadé : « Avec la Fondation Al-Walid ben Talal, nous avons toujours appuyé ce festival. Aujourd’hui, plus que tout, nous sommes présents pour confirmer notre soutien indéfectible au festival de Baalbeck, ambassadeur du pays du Cèdre. J’en profite aussi pour assurer notre appui au ministère du Tourisme en faisant la promesse que la fondation réaménagera la salle de verre du ministère. »

- Lynn Téhini, représentante du ministère de la Culture : « Je remercie le comité de Baalbeck, qui nous offre chaque année un programme au-dessus de toute attente. Mais aussi la presse, qui prend le temps de couvrir l’art et d’en faire la vitrine du Liban. Au nom du ministère de la Culture, je fais aussi une promesse à Nayla de Freige : de parrainer la numérisation des archives de Baalbeck. Un projet qui lui tient à cœur depuis longtemps. »

- Le président de la municipalité de Baalbeck, Hussein al-Laqis : « Cette année, les festivaliers auront une très belle surprise en arrivant à Baalbeck. Des travaux de réaménagement de la ville ont été faits au cours de l’année et c’est un Baalbeck dans de nouveaux atours qui vous accueillera. Par ailleurs, nous tenons à remercier la société italienne qui a pris en charge la maintenance du temple de Jupiter. Sans quoi, les célèbres colonnes auraient été les victimes de graves conditions géographiques qui auraient altéré leur existence. »

Le top 3 de la rédaction


Khaled Mouzannar, ciné-concert


Khaled Mouzannar.


Une soirée de soutien au Festival international de Baalbeck avec un ciné-concert live de Khaled Mouzannar. Accompagnant la projection d’extraits de films, un orchestre et des solistes interpréteront les œuvres du musicien compositeur qui sera au piano.
Les spectateurs découvriront en avant-première de longs extraits du nouveau film Capharnaüm de Nadine Labaki, sélection officielle en compétition du Festival de Cannes 2018, en présence de la réalisatrice et des acteurs principaux. Cette soirée avait été organisée avant même de savoir que la réalisatrice était sélectionnée pour la Palme d’or.
Ce ciné-concert sera suivi d’un dîner à l’Acropole.
Dimanche 8 juillet


Matthieu Chedid

Matthieu Chedid. Photo Vincent Le Gallic

M, alias Matthieu Chedid, est l’artiste français le plus récompensé aux Victoires de la musique avec 13 trophées. Fils du musicien Louis Chedid et petit-fils de l’écrivain Andrée Chedid à qui il rendra hommage, le multi-instrumentiste et guitariste hors pair est révélé au grand public en 1997 avec son premier album Le Baptême. On découvre alors un vrai showman à l’allure de super-héros, aussi excentrique que talentueux. Depuis, il multiplie les prestations scéniques truculentes. Il a collaboré avec de grands noms tels que Vanessa Paradis et Johnny Hallyday et composé des bandes originales de films pour lesquelles il a obtenu de nombreuses récompenses. Sur les marches du temple de Bacchus, il interprétera ses plus grands succès. Un grand spectacle spécialement conçu pour Baalbeck avec la participation de la famille Chedid, Louis, Anna et Joseph, ainsi que du trompettiste Ibrahim Maalouf et d’autres invités-surprises.
Samedi 4 août


Ben Harper & The Innocent Criminals

Ben Harper. Photo Gavin Conaty

C’est son premier concert dans un pays du Moyen-Orient et ses aficionados l’attendaient depuis des années. Ce concert sur les marches du temple de Bacchus, avec son groupe fétiche The Innocent Criminals, sera certainement un moment spécial, empreint d’émotion et servi par de ferventes interprétations de ses plus grands titres.
Repéré par le label Virgin Records, sur lequel il enregistre l’album Welcome to the Cruel World en 1994, Ben Harper enchaîne dès lors les concerts, les collaborations musicales et les tubes comme Burn One Down,  Another Lonely Day, Waiting on an Angel, Jah Work, Excuse Me Mr. ou encore Don’t Give Up on Me Now. L’auteur-compositeur-interprète engagé, grand militant pour les droits de l’homme, est un touche-à-tout qui puise autant dans le blues que dans le gospel, le funk, le reggae, la soul ou le rock, et excelle dans l’art de la slide guitar. Son talent indiscutable, sa discographie auréolée de succès et ses concerts à guichet fermé à travers le monde en font l’un des plus grands artistes de la scène musicale internationale.
Samedi 18 août


Le programme, dans son intégralité

Dimanche 8 juillet
Soirée de soutien au festival : ciné-concert live de Khaled Mouzannar : des extraits en avant-première du long-métrage Capharnaüm de Nadine Labaki.
Temple de Bacchus.
Ce ciné-concert sera suivi d’un dîner à l’Acropole.


Vendredi 20 juillet
Baalbeck se souvient d’Oum Kalsoum, avec Marwa Nagy et Maï Farouk, accompagnées de l’Orchestre national libanais de musique arabe-orientale. Distribution et orchestration : Hisham Gabr.
Marches du temple de Bacchus.


Vendredi 27 juillet
Stabat Mater de G. Rossini, avec Joyce el-Khoury (soprano),
Daniela Barcellona (mezzo), Paolo Fanale (ténor) et Krzysztof Bączyk (basse) accompagnés de Toufic Maatouk (chef d’orchestre) et de chœurs.
Temple de Bacchus.


Samedi 4 août
Matthieu Chedid.
Marches du temple de Bacchus.
Un spectacle conçu pour Baalbeck avec la participation de la famille Chedid – Louis, Anna et Joseph – ainsi que du trompettiste Ibrahim Maalouf et d’autres invités-surprises.


Vendredi 10 et samedi 11 août
Illa Iza... The Musical par Georges Khabbaz.
Marches du temple de Bacchus.


Vendredi 17 août

Du tarab au jazz, avec Jahida Wehbé et le pianiste compositeur Élie Maalouf.
Temple de Bacchus.


Samedi 18 août
Ben Harper & The Innocent Criminals.
Marches du temple de Bacchus.


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« Je m’étais promis de ne pas lancer de festival avant les élections, mais sous l’insistance de madame la présidente Nayla de Freige, je n’ai pu que me plier à ses souhaits et me voici présent », a lancé d’emblée le ministre du Tourisme Avédis Guidanian lors de la conférence de presse, hier à l’hôtel Monroe, pour annoncer le programme du Festival de Baalbeck qui...

commentaires (1)

Une si belle affiche, un programme digne des plus grands festivals au monde, et quel lieu, quel cadre et quel décor ... Féérique.

Sarkis Serge Tateossian

11 h 51, le 01 mai 2018

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Commentaires (1)

  • Une si belle affiche, un programme digne des plus grands festivals au monde, et quel lieu, quel cadre et quel décor ... Féérique.

    Sarkis Serge Tateossian

    11 h 51, le 01 mai 2018

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