Afghanistan : les médias visés car les jihadistes sont affaiblis, affirme Mattis

Les jihadistes commettent des attentats contre les journalistes an Afghanistan car ils sont affaiblis et ils ont besoin qu'on parle d'eux pour déstabiliser le processus électoral afghan, a affirmé lundi le ministre américain de la Défense Jim Mattis.

"C'est le truc normal des gens qui ne peuvent pas gagner dans les urnes : ils se tournent vers les bombes", a déclaré M. Mattis questionné, au cours d'une rencontre impromptue avec les journalistes au Pentagone, sur la série d'attentats ayant fait des dizaines de morts, dont 10 journalistes lundi en Afghanistan.

"Ils ont besoin que les médias internationaux racontent tout ça, de façon à affaiblir, avec ce genre d'attaques, ce qui les a manifestement mis sur la défensive, diplomatiquement et militairement", a-t-il ajouté. Il reprend ainsi un argument maintes fois avancé par les Occidentaux depuis qu'ils ont chassé les talibans du pouvoir en 2001, quand les insurgés réussissent une action spectaculaire.
Après le lancement de la nouvelle stratégie pour l'Afghanistan du président Donald Trump et les coups portés aux finances des talibans, "nous avions prévu qu'ils feraient de leur mieux pour introduire des bombes dans Kaboul même", a poursuivi M. Mattis. 

Le double attentat-suicide qui a fait au moins 25 morts dont le chef photographe de l'AFP à Kaboul, Shah Marai, 41 ans, a été revendiqué par le groupe Etat islamique (EI), mais "l'EI cherche aussi à profiter" de la destabilisation du pays, a continué le chef du Pentagone.

"Vous pouvez les séparer en termes d'organisations mais leur but est de déstabiliser", a-t-il conclu. "Il faut s'attendre à ce genre de choses. C'est leur truc".

La multiplication des incidents violents visant les centres d'inscription sur les listes électorales pour les législatives d'octobre inquiète les autorités afghanes et l'Otan, qui envisage de contribuer à la sécurité des élections.

Les talibans, qui ont regagné beaucoup de terrain depuis le retrait de la coalition internationale sous bannière de l'OTAN fin 2014 et ont porté des coups très durs aux forces afghanes, ont rejeté l'offre de négociations de paix lancée en février par le président Ashraf Ghani et lancé mercredi leur offensive de printemps.