Le gouvernement expulse vers l’Algérie un imam salafiste

Un influent imam salafiste de Marseille (Sud-Est), accusé par le ministre français de l’Intérieur de prêches haineux et extrémistes, a été expulsé hier matin vers son pays, l’Algérie. L’arrêté d’expulsion d’El Hadi Doudi, placé en centre de rétention administrative mardi, a été exécuté hier, au lendemain du rejet d’un recours qu’il avait déposé devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). L’imam âgé de 63 ans était de longue date dans le viseur de la police marseillaise, qui le considérait comme une « référence » du salafisme en France, notamment sur internet, et s’inquiétait de son influence radicale. Sa mosquée, As-Sounna, l’une des cinq plus vastes de Marseille, avait été fermée fin 2017 par la préfecture de police. En cause, des discours tenus par l’imam qui « appellent à la défaite et à la destruction des mécréants », « incitent à l’application de la loi du talion à l’encontre de ceux qui combattent Dieu et son Prophète et à l’égard desquels la sentence de Dieu est la mort ou la crucifixion », pointait alors la préfecture.
Elle évoquait aussi des propos qui « présentent les juifs comme des impurs, les frères des singes et des porcs, et incitent à prononcer la formule “Allah akbar” dans les lieux publics pour effrayer les mécréants ». Plusieurs fidèles de la mosquée auraient rejoint l’Irak et la Syrie.