Markit intègre le Liban dans son indice sur les CDS des pays émergents

La société américaine d’information économique Markit a intégré depuis le 20 mars dernier le Liban dans son indice mesurant l’évolution des Credit Default Swap (CDS) couvrant les titres de dettes souveraines dans les pays émergents, a rapporté cette semaine le Lebanon this Week de Byblos Bank.
Les CDS, ou contrats d’échange sur le risque de défaut, ont vocation à couvrir les créanciers contre le risque de défaut de paiement d’une entité, publique ou privée. L’indice de Markit, le CDX EM Index, mesure l’évolution de la valeur de ceux qui couvrent les détenteurs de titres de dette souveraine émis par les États.

Augmenter la visibilité
Les prix des CDS augmentent au fur au fur et à mesure que le risque de défaut de paiement est important. Les CDS libanais avaient par exemple bondi de plusieurs dizaines de points en novembre dernier, suite aux incertitudes sur la stabilité de la situation financière du Liban provoquées par la démission, sur fond de tensions régionales entre l’Arabie saoudite et l’Iran, du Premier ministre Saad Hariri sur laquelle il était revenu un mois plus tard.
L’indice développé par Markit, le CDX EM Index, mesure de son côté l’évolution moyenne de la valeur des contrats couvrant les titres avec des maturités de cinq et de dix ans de quinze pays dont le Liban, qui compte pour 3 % de sa valeur, tout comme l’Argentine, le Chili, la Malaisie, le Panama, le Pérou et les Philippines. Les autres pays intégrés dans le calcul de l’indice sont le Brésil (qui représente 15 % de sa valeur), la Turquie (14 %), le Mexique (13 %), la Chine (11 %), la Russie (9 %), l’Afrique du Sud (9 %), la Colombie (4 %) et enfin l’Indonésie (4 %). Selon les estimations du marché, la valeur totale des CDS sur les obligations libanaises atteint 650 millions de dollars. Enfin, les modalités de calcul de l’indice sont généralement revues deux fois par an, en mars et en septembre.
« L’intégration du Liban dans le calcul du CDX EM Index va augmenter la visibilité des performances du Liban sur le marché mondial des CDS, qui est très opaque », explique à L’Orient-Le Jour le directeur du département de recherche de Byblos Bank, Nassib Ghobril. « Les informations concernant les prix des CDS nous parviennent soit de Thomson Reuters, soit de Bloomberg, avec des différences sensibles sur les chiffres, même si les tendances restent identiques », ajoute-t-il. « Un second avantage à cette intégration est que nous pourrons désormais comparer les performances des CDS libanais par rapport à la moyenne du CDX EM Index, ce qui renforcera la transparence vis-à-vis des investisseurs », conclut M. Ghobril.

P.H.B.