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Liban - Trois questions à

Ibrahim Kanaan : La réconciliation interchrétienne, une réussite dont tout le monde parle

Le député Ibrahim Kanaan, membre du bloc du Changement et de la Réforme depuis 2005, est de nouveau candidat à l’un des quatre sièges maronites dans la circonscription du Metn.

Ibrahim Kanaan.

Président sortant de la commission des Finances et du Budget, qui a étudié deux budgets de l’État ces six derniers mois, Ibrahim Kanaan est député membre du bloc du Changement et de la Réforme depuis 2005. Fort de ses convictions, qui n’ont pas été ébranlées depuis son entrée au Parlement, il est de nouveau candidat à l’un des quatre sièges maronites dans la circonscription du Metn. Il dresse dans les lignes qui suivent, dans le cadre de notre couverture de la bataille électorale, le bilan de son action.

Dans quel domaine particulier avez-vous principalement axé votre activité parlementaire au cours de votre mandat ?
Au Parlement, j’ai principalement travaillé sur deux plans : la législation et le contrôle parlementaire. Au niveau du contrôle parlementaire, nous avons pu dévoiler beaucoup de lacunes dans les affaires des finances, de la Constitution et de la loi de la comptabilité publique, qui régissent le travail des finances publiques. Au niveau de la législation proprement dite, j’ai notamment travaillé, en ma qualité de président de la commission des Finances, sur deux budgets de l’État, qui ont été adoptés après douze ans de retard. J’ai aussi travaillé sur la question de la clôture des comptes. Avant 2009 et ma nomination à la tête de la commission, personne ne savait ce qu’étaient les comptes publics. Maintenant, tout le monde en parle. Au sein de la commission des Finances, nous avons également travaillé sur 37 recommandations pour des réformes radicales et sérieuses. C’est la mise en application de ces réformes par l’État libanais qui est réclamée par la communauté internationale, notamment la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, comme condition à toute coopération avec le pays du Cèdre. À ces deux niveaux, beaucoup a été réalisé, mais de nombreuses choses doivent encore être faites. Sur le plan politique, j’étais en charge de plusieurs dossiers, dont le plus important à mes yeux était la réconciliation avec les Forces libanaises. Nous sommes parvenus à la réconciliation interchrétienne, aux accords de Meerab et de Rabieh, une réussite dont tout le monde parle, et j’espère que nous continuerons sur cette voie.

Dans quelle mesure avez-vous réussi à établir une coopération avec des députés de blocs adverses ?
Je suis parvenu à établir une coopération avec les députés de tous les blocs et ce, à plusieurs niveaux. Je cite à titre d’exemple la loi de l’octroi de la nationalité libanaise aux Libanais de la diaspora. Cette loi dormait dans les tiroirs du Parlement depuis 2001-2002 et des députés de tous les blocs ont joint leurs efforts pour qu’elle soit adoptée. J’ai aussi travaillé pendant près de dix ans au sein d’une commission constituée de dix-sept parlementaires issus de tous les blocs, ce qui exigeait de ma part un grand effort de coopération pour parvenir à étudier et faire adopter de nombreux projets de loi. J’ai également été amené à coopérer, avec plus ou moins de réussite, avec les autres blocs parlementaires dans le développement de la soixantaine de projets de loi que j’ai moi-même présentés à l’Assemblée.

Dans quelle mesure votre longue expérience parlementaire a-t-elle eu pour conséquence de modifier ou de faire évoluer quelque peu votre perception de la situation dans le pays et votre position par rapport au camp adverse ?
Le plus important, c’est que mon mandat de parlementaire n’a en rien affecté mes convictions et ma détermination à faire évoluer les choses. Une volonté qui vit toujours en moi depuis 2005, malgré les moments difficiles de ces dernières années. Je suis persuadé qu’on peut faire bouger les choses et je pense qu’actuellement, les chances sont du côté du Liban. Mon expérience au Parlement m’a permis de développer mes capacités et d’acquérir une certaine maturité politique et une meilleure compréhension non seulement du camp adverse, mais aussi de mes collègues au sein du bloc. Si j’ai la chance d’être réélu, je vais, grâce à cette expérience, donner beaucoup plus encore qu’avant.

La question du lecteur : êtes-vous convaincu de votre alliance avec le Hezbollah ? 
Les alliances ne doivent jamais violer la Constitution et les lois ou mettre en péril l’existence du Liban. Dans le cadre de ces impératifs, de ces lignes rouges, je suis en faveur de toute entente avec d’autres composantes libanaises. Le CPL est parvenu à des ententes avec les FL, avec le courant du Futur, avec le Hezbollah, mais jamais je n’approuverai un accord qui serait en contradiction avec mes convictions, à savoir la souveraineté et l’unité du Liban. Je suis républicain et je crois en la République et en l’État libanais dans toutes ses composantes, notamment l’armée. Il m’importe que la logique de l’État soit respectée, plus que la logique du pouvoir. Lorsque l’on conclut des alliances visant uniquement le pouvoir, c’est le Liban qui se retrouve perdant. Alors que lorsque les alliances visent à préserver la stabilité et l’unité du Liban, c’est tout le pays qui sort gagnant.

Président sortant de la commission des Finances et du Budget, qui a étudié deux budgets de l’État ces six derniers mois, Ibrahim Kanaan est député membre du bloc du Changement et de la Réforme depuis 2005. Fort de ses convictions, qui n’ont pas été ébranlées depuis son entrée au Parlement, il est de nouveau candidat à l’un des quatre sièges maronites dans la circonscription du...

commentaires (2)

L,AVEUGLE VOIT SON AVEUGLEMENT COMME DE LA LUMIERE !

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 54, le 11 avril 2018

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Commentaires (2)

  • L,AVEUGLE VOIT SON AVEUGLEMENT COMME DE LA LUMIERE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 54, le 11 avril 2018

  • SERIEUSEMENT ? RÉCONCILIATION INTER CHRETIENNE RÉUSSIE ? TROUVE T ON ENCORE QUELQU'UN QUI Y CROIT ? - je veux dire mis a part les partisans de aoun et de bassil ? Geagea, les indépendants et les autres , eux certainement PLUS ! PS. mais y avaient ils jamais cru ?

    Gaby SIOUFI

    09 h 29, le 11 avril 2018

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