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Liban - Trois questions à

Ghassan Moukheiber : Les institutions étatiques sont déficientes

Le député sortant et candidat à l’un des deux sièges grecs-orthodoxes du Metn revient sur son expérience au sein du Parlement.

Ghassan Moukheiber, candidat à l’un des deux sièges grecs-orthodoxes du Metn.

Dans quel domaine particulier avez-vous principalement axé votre activité parlementaire au cours de votre mandat ?
À part les centaines de dossiers législatifs divers que je suivais assidûment au sein de la commission de l’Administration et de la Justice, mon initiative personnelle s’est axée sur le développement de la décentralisation et de la justice, comme sur la prévention et le combat contre la corruption, notamment par la loi votée pour l’accès à l’information, les propositions de lois introduites et votées en commission pour la protection des délateurs de la corruption, une nouvelle mouture de la loi contre l’enrichissement illicite, une instance indépendante contre la corruption et le renforcement des instances de contrôle administratif.
J’ai aussi œuvré pour la protection et la promotion des droits de l’homme, et ce par la conclusion du plan d’action national des droits de l’homme, la création d’une instance indépendante des droits de l’homme, la prévention et la criminalisation de la torture, l’égalité de la femme dans les conseils municipaux et la criminalisation des tirs en l’air. À cela s’ajoutent plusieurs lois et propositions de lois pour l’égalité des sexes et contre les violences à l’égard de la femme, la criminalisation du harcèlement sexuel et la protection des mineurs du mariage précoce.
J’ai également travaillé pour la protection de l’environnement et la gestion des déchets ménagers. Dans ce cadre, j’ai assuré un suivi des projets de lois sur la gestion des déchets et des espaces naturels. Enfin, j’ai œuvré pour le développement de l’efficacité parlementaire. Dans ce cadre, j’ai supervisé l’édition d’un guide de légistique (ensemble des règles, principes et méthodes qui doivent être observés dans la préparation des textes normatifs, NDLR), introduit une proposition de loi modifiant le règlement intérieur, afin de rendre le travail de contrôle parlementaire, presque absent aujourd’hui, plus efficace.

Dans quelle mesure avez-vous réussi à établir une coopération avec des députés de blocs adverses ?
J’ai beaucoup misé sur la collaboration entre tous, chaque fois que celle-ci était possible, car sur beaucoup de questions de fond, les positions parlementaires étaient à géométrie variable. Le travail en commissions était le lieu privilégié de cette collaboration. Les efforts pour aboutir à des consensus étaient en pratique la règle et le vote l’exception au besoin. Mon expérience la plus achevée de collaboration reste le groupe des parlementaires contre la corruption, rassemblant un député de chaque bloc, que j’ai animé et présidé pendant toute la durée de mon mandat et qui a pu produire, en collaboration avec des experts et des associations spécialisées, quatre propositions de lois qui ont toutes passé le cap des commissions, dont la loi sur le droit d’accès à l’information, votée en 2017.

Dans quelle mesure votre longue expérience parlementaire a-t-elle eu pour conséquence de modifier ou de faire évoluer quelque peu votre perception de la situation dans le pays et votre position par rapport au camp adverse ?
Mon expérience n’a fait que me conforter dans mon opinion que les institutions étatiques, y compris le Parlement, sont déficientes dans leurs fonctions diverses, comme un panier ne pouvant retenir l’eau qu’on y met. La réforme législative est donc nécessaire pour corriger ces défauts structurels, de même que la réforme du contrôle parlementaire afin d’effectuer le suivi de l’application des lois et des politiques nécessaires. Je n’ai jamais considéré les autres députés comme un camp adverse, mais un appel à la coopération malgré les divergences, toutes naturelles dans un pays de diversités.

Question du lecteur : Quels devraient être, selon vous, les fondements d’une stratégie de défense ?
En premier lieu, il s’agit pour le Liban de développer la capacité et l’efficacité de ses forces armées (armée et FSI), afin qu’elles puissent devenir les seuls garants de la sécurité de toute personne résidant sur l’ensemble du territoire libanais, y compris les camps palestiniens.
En matière de dangers provenant de la région, la stratégie du Liban devrait se baser sur la neutralité à l’égard des conflits et des axes régionaux, ainsi qu’un renforcement des outils de stabilisation internes, de dialogue et de collaboration internationale contre le terrorisme.
En matière de dangers provenant d’Israël, il faudrait se baser sur l’accord d’armistice, défendre farouchement les frontières internationalement reconnues, y compris maritimes, recouvrer, par les moyens diplomatiques, les territoires encore occupés de Chebaa et s’engager dans tout processus efficace devant assurer une paix juste et durable incluant nécessairement le droit de retour de tous les réfugiés palestiniens.

Dans quel domaine particulier avez-vous principalement axé votre activité parlementaire au cours de votre mandat ?À part les centaines de dossiers législatifs divers que je suivais assidûment au sein de la commission de l’Administration et de la Justice, mon initiative personnelle s’est axée sur le développement de la décentralisation et de la justice, comme sur la prévention et le...

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