Navires-centrales : le pouvoir ne veut pas tenir compte de l'avis de la DDA, selon Joumblatt

Le leader druze libanais Walid Joumblatt a critiqué jeudi le pouvoir en place sur sa gestion du dossier des navires-centrales producteurs d'électricité, qui a fait l'objet la veille d'une controverse au sein du Conseil des ministres.

"Les navires-centrales turcs reviennent à nouveau en force car l'alliance du pouvoir central ne veut pas prendre en compte l'avis de la Direction des adjudications (DDA). Si le cahier des charges avait été respecté il y a un an, nous aurions aujourd'hui une centrale électrique ou plus", a déclaré M. Joumblatt sur son compte Twitter, suggérant que "la caisse koweïtienne de développement pourrait constituer une solution" sur ce dossier. 

Sujet de polémique par excellence depuis près d’un an, la location des navires-centrales, un projet temporaire permettant d’assurer la production d’un complément de courant en attendant la finalisation des usines de production, continue de diviser le gouvernement. L’appel d’offres lancé en 2017 à la demande du Conseil des ministres dans ce cadre a en effet été jugé non conforme par la Direction des adjudications (DDA), tandis que plusieurs voix ont dénoncé un cahier des charges sur mesure favorisant leur location à l’opérateur turc Karadeniz.

Mercredi, le chef de l’État avait dénoncé une "tergiversation qui coûte cher aux citoyens et au Trésor". Le président faisait notamment allusion au front d’opposition constitué par les FL, le PSP, les Marada, Amal et le Hezbollah qui ont critiqué plus ou moins ouvertement l’absence de transparence au niveau de ce marché public.

Hier, les ministres FL sont revenus à la charge, rappelant que leur solution consiste à effectuer un appel d’offres transparent avec un cahier des charges qui assure une concurrence loyale, un processus qui devrait être confié, selon eux, à la DDA. Le ministre de l’Énergie, le aouniste César Abi Khalil, a riposté en pointant du doigt "une politique d’obstruction incessante". 

Le chef des FL, Samir Geagea, s'est ensuite adressé au chef de l’État, estimant que la solution "consiste à confier à la DDA la tâche d’apporter les modifications nécessaires au cahier des charges établi par EDL et de lancer ensuite un appel d’offres transparent".