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Lifestyle - Un peu plus

La métamorphose (de l’autre)

La rédemption de Darth Vader. Photo D.R.

On nous dit souvent que les gens ne changent pas. On nous martèle cet adage populaire : De2 l’may, may. On a beau taper l’eau, elle restera eau. Même si elle se transforme en vapeur ou en glace, elle sera toujours eau. Sous n’importe quelle configuration. Pourtant, on nous dit aussi qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, et que ceux qui ne peuvent pas changer leur esprit ne peuvent rien changer.
L’eau est mobile. Au fil de ses pérégrinations, elle se charge de minéraux, de microbes, de saleté, de terre. Elle change. Un peu, certes, mais elle change. Même si les expressions sont pour la plupart du temps très justes, probablement que Confucius était plus proche de la vérité : Qui veut être constant dans le bonheur ou dans la sagesse doit savoir changer souvent. Et donc oui, les gens changent. Comme/avec le temps. En mieux, en pire : nous changeons tous. La vie nous polit, nous bonifie, nous endurcit, nous apprend. On grandit, on évolue, on s’assagit, on se libère. Lorsqu’on se regarde dans le miroir, on ne peut que constater que nous ne sommes pas le/la même qu’il y a 10, 20 ou 30 ans. Évidemment, il y a des constantes, des qualités qui subsistent, des défauts qui persistent.
Peu le comprennent. Peu comprennent que la personne qu’ils ont connue des années auparavant n’est plus vraiment la même. Celle qu’ils ont épousée il y a 15 ans n’est plus à 40 ce qu’elle était à 25. Et c’est souvent là que le bât blesse. C’est souvent lorsque ce constat survient que les choses se brisent. Surtout quand on a passé du temps à essayer de modeler l’autre pour qu’il ou elle soit l’image qu’on voudrait qu’il ou elle devienne. Ça ne sert à rien de tenter de changer l’autre, il le fera tout seul. Mais pas forcément dans la voie qu’on lui avait pavée. Nombreux sont ceux qui ne reconnaissent pas l’autre. Cet autre qu’ils ont aimé(e). C’est normal. Il faut juste savoir s’adapter aux bouleversements de tout un chacun. Il faut intégrer cette métamorphose, même si elle est brutale. Il faut la digérer ensuite. C’est valable pour tous ceux qui nous entourent. Nos amis, nos collègues, nos proches, nos parents. Nos enfants surtout. Un jour, ce petit qu’on a allaité n’a plus besoin de nous pour tenir sa fourchette, ni pour se déplacer. Il n’est plus petit ni dépendant. Il ne tolère plus les ordres et cause ainsi un grand désordre dans notre vie. Là aussi, il faut apprendre, comprendre et accepter. Et il y a ceux qui pensent que se corriger consiste à changer de défauts, comme disait Voltaire. C’est vrai. Ils ont choisi le côté obscur. Ils ont pourri avec l’âge au lieu de se bonifier. Au lieu de devenir un grand cru, ils ont tourné au vinaigre. C’est généralement à cet instant qu’ils quittent notre vie. Et rebelote. On doit une fois de plus l’accepter. Accepter qu’ils s’en aillent sans cracher sur ce qu’ils ont été.
Et enfin, il y a ceux qui s’améliorent. Qui laissent sortir le meilleur d’eux-mêmes. Abandonnent leurs excès, tordent leurs complexes, affrontent leurs démons, se (re)construisent, deviennent courageux. Qui quittent leur boulot, leur conjoint, leur pays, leur vie. Deviennent ce qu’ils ont toujours rêvé d’être. Ceux qui mûrissent et saisissent que leur attitude n’était pas la bonne, leur comportement blessant. Ceux qui deviennent délicats, ouverts, tolérants, attentionnés. Et qui sortent grandis de cette mue. Tant pour eux-mêmes que pour les autres. Il est souvent difficile de les croire, de ne pas penser à cette eau que l’on tape, de craindre un retour de ce bâton justement, de ne pas laisser suinter la cicatrice parfois. La seule façon de se dire que les mensonges sont devenus des vérités, que les preuves d’amour ou d’amitié ne sont pas intéressées, que les gestes sont sincères, les paroles, vraies ; c’est de regarder en arrière et de découvrir que nous ne sommes plus le/la même. Et que c’est ça, exactement ça, les relations humaines : deux personnes qui changent. Pour le pire, mais aussi pour le meilleur.

On nous dit souvent que les gens ne changent pas. On nous martèle cet adage populaire : De2 l’may, may. On a beau taper l’eau, elle restera eau. Même si elle se transforme en vapeur ou en glace, elle sera toujours eau. Sous n’importe quelle configuration. Pourtant, on nous dit aussi qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, et que ceux qui ne peuvent pas...

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Un brin de nostalgie d'un émigré : Les deux refrains d'une chanson de Tino Rossi "Mon pays" tirée du film-comédie corse "L'Âne de Zigliara" 1970 : - C'est mon pays que je sens vivre C'est le pays où je suis né Où je me sens un homme libre Où je respire en liberté. - C'est mon pays que je sens vivre C'est le pays où je suis né Où je veux vivre en homme libre Où si Dieu le veut, je mourrai.

Un Libanais

16 h 45, le 24 mars 2018

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Commentaires (2)

  • Un brin de nostalgie d'un émigré : Les deux refrains d'une chanson de Tino Rossi "Mon pays" tirée du film-comédie corse "L'Âne de Zigliara" 1970 : - C'est mon pays que je sens vivre C'est le pays où je suis né Où je me sens un homme libre Où je respire en liberté. - C'est mon pays que je sens vivre C'est le pays où je suis né Où je veux vivre en homme libre Où si Dieu le veut, je mourrai.

    Un Libanais

    16 h 45, le 24 mars 2018

  • UN BON ARTICLE SUR LE CARACTERE DE L,ANIMAL DIT HOMME !

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 47, le 24 mars 2018

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