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À La Une - Ecologie

Une école américaine se dote de la plus grande installation de panneaux solaires au Liban

Les panneaux solaires de l'American Community School.

Après plusieurs années de planification et de construction, 1.018 panneaux photovoltaïques (2.060 mètres carrés) ont été installés sur les toits des huit bâtiments de l’American Community School, à Beyrouth. Ce projet résulte d’une coopération entre l’ACS, l’ambassade des États-Unis à travers l’USAID, et le Centre libanais pour la conservation de l’énergie (LCEC). Il s’inscrit dans le cadre du programme d’énergie renouvelable appliqué par l’école.

L’inauguration a eu lieu hier, au cours d’une cérémonie qui s’est déroulée en présence du chef adjoint de la mission diplomatique américaine au Liban, Ed White, de la représentante du Centre libanais pour la conservation de l’énergie, Patil Mesrobian, ainsi que des responsables de l’USAID, de la direction, du personnel et des élèves de l’ACS.

"En ce jour d’équinoxe de printemps, lumière et obscurité sont à l’équilibre. Dès aujourd’hui (hier), la lumière sera de plus en plus présente dans nos vies, il faut en profiter". Greg MacGilpin J., directeur de l’ACS donne le ton de cette cérémonie. Une installation qui va au-delà d’une réalisation symbolique puisque ces panneaux solaires devraient couvrir à eux-seuls jusqu’à 25% des besoins énergétiques de l’école. L’énergie inutilisée sera acheminée vers le réseau national.

Ce projet se veut être un modèle en étant la plus grande installation de panneaux solaires sur un campus scolaire au Liban. La puissance totale installée, 340 KWp, contribuera à réaliser des économies annuelles de 50.000 dollars sur la facture totale d’électricité, selon les prévisions. L’ACS était connectée au réseau électrique national et avait ses propres générateurs. Avec son nouveau réseau électrique, l’école "espère prendre l’énergie excédentaire générée pendant les week-ends et les vacances et la donner à nouveau au réseau électrique du Liban", a affirmé Greg MagGilpin J. dans son allocution. "Nous allons continuer à penser à la façon de réduire ou de réviser notre consommation d’énergie, à apprendre à nos élèves la signification de tels efforts, et à vivre plus légèrement, plus intelligemment et plus prudemment sur notre terre", a-t-il encore dit.

Interrogé par L'Orient-Le Jour, le directeur de l’ACS précise fièrement que "l’AUB, à son tour, a décidé de mettre en place des panneaux solaires". L’efficacité énergétique est l’un des volets du programme environnemental de l’établissement. Celui-ci comprend également la réduction de la consommation d’eau, la gestion des déchets ou encore le transport durable.

L’installation des panneaux n’a pas été de tout repos. L’entreprise privée en charge de l’exécution du projet, spécialisée dans les technologies vertes, a dû "adapter les installations à chacun des toits, chaque bâtiment ayant sa propre structure". "La corrosion provoquée par la mer et le vent étaient autant de problèmes auxquels il a fallu faire face", ajoute le directeur. Le défi a donc été relevé, et les ingénieurs sont parvenus à synchroniser les panneaux solaires avec le système d’électricité libanais complexe, dépendant à la fois d’EDL et des générateurs.


La nécessité de poursuivre le combat
Bénéficier de fonds américains pour pouvoir lancer un tel projet semblait évident il y a deux ans, lors de la signature de l’accord de Paris sur le climat par les États-Unis sous le gouvernement de Barack Obama. Ed White a précisé lors de son discours que "2,4 millions de dollars ont été investis par les États-Unis dans des projets d’énergie renouvelables au Liban", en plus des 245 millions de dollars débloqués depuis 2015 pour des projets de développement dans plusieurs domaines. Selon lui, ce projet constitue "un nouvel exemple de l’engagement américain à soutenir les énergies renouvelables au Liban".

Aujourd’hui, avec la décision du président Donald Trump de se retirer de ce traité, le doute s’installe cependant. Interrogé au sujet de la continuité d’une politique en faveur de projets environnementaux, le directeur de l’ACS se veut confiant : "Il existe encore aux États-Unis des voix favorables à l’environnement. Il s’agit d’un intérêt qui est encore partagé par différents acteurs américains".

Les financements privés mènent la danse, certes, dans le domaine de l’énergie renouvelable, mais une action publique pour l’environnement se met progressivement en place. Le Centre libanais pour la conservation de l’énergie (LCEC), "le bras technique du ministère de l’Énergie et de l’Eau" d’après Patil Mesrobian, spécialiste de l’environnement au LCEC, fournit son expertise pour des projets écologiques. L’organisme a ainsi conçu un projet pour un éclairage public économe en énergie. Le financement de ces activités bénéficie également d’un soutien public. Le mécanisme d’ "Action nationale pour l'efficacité énergétique et l'énergie renouvelable" mis en place par la Banque du Liban propose des prêts à taux 0 ou 0,6% pour financer des projets d’énergie verte.

Le développement de ce genre de projets doit se poursuivre et Pia Abou Mikhael, jeune étudiante à l’ACS se veut combative : "Vivre au Liban nous rend conscients des problèmes environnementaux. Le désir de changement est bien présent au sein de la population. Il faut désormais des réalisations comme celle-ci", martèle-elle.

Après plusieurs années de planification et de construction, 1.018 panneaux photovoltaïques (2.060 mètres carrés) ont été installés sur les toits des huit bâtiments de l’American Community School, à Beyrouth. Ce projet résulte d’une coopération entre l’ACS, l’ambassade des États-Unis à travers l’USAID, et le Centre libanais pour la conservation de l’énergie (LCEC). Il...

commentaires (3)

Belle initiative Seul bémol, en milieu urbain et dans un pays comme le Liban, ces panneaux peuvent éblouir de manière très gênante le voisinage (immeubles et habitations), à certaines heures de la journée ! Le prix à payer hélas.

Sarkis Serge Tateossian

12 h 35, le 21 mars 2018

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Commentaires (3)

  • Belle initiative Seul bémol, en milieu urbain et dans un pays comme le Liban, ces panneaux peuvent éblouir de manière très gênante le voisinage (immeubles et habitations), à certaines heures de la journée ! Le prix à payer hélas.

    Sarkis Serge Tateossian

    12 h 35, le 21 mars 2018

  • UN EXEMPLE A SUIVRE PAR TOUS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 14, le 21 mars 2018

  • On écrit de cette "énergie soit-disante verte" que "l'énergie inutilisée sera acheminée vers le réseau national" mais justement ce réseau national serait vétuste et la distribution de l'énergie (le réseau) serait un problème d'infrastructure ... L'engagment engagement américain à soutenir le Liban pourrait aussi être en forme de maintenance et renouvelement du réseau. En tous cas, il semble que le président Donald Trump a décidé de se retirer de ce traité - peut-être pas une mauvaise décision.

    Stes David

    10 h 49, le 21 mars 2018

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