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Nos Lecteurs ont la Parole - Lamia SFEIR DAROUNI

Nous sommes tous des « Ziad »

À l’époque du sanglant attentat de Charlie Hebdo, et quelques années après la tuerie et le massacre de Nice, le peuple français et le monde entier s’étaient révoltés contre ces massacres et cette injustice en lançant leurs fameux slogans « Je suis Charlie », « Je suis Nice ». Non pas parce qu’ils habitent la France, ou connaissent l’équipe de Charlie Hebdo, mais parce qu’ils se sont sentis tous attaqués, menacés, agressés. Ils ont senti que leur vie ne tenait plus qu’à un fil, qu’ils étaient à la merci de fous qui agissaient en toute liberté au nom de leur Dieu ou de leurs idéologies, que leur vie pouvait basculer à tout moment pour une parole, un dessin, un acte, parce qu’ils n’étaient plus en sécurité dans leur propre pays.
Aujourd’hui, nous sommes tous des « Ziad » potentiels, en danger dans notre propre pays, parce que nous sommes à la merci d’une faute judiciaire qui nous traînerait en justice sans aucun scrupule, parce que nous sommes à la merci d’une vengeance personnelle qui nous humilierait sans aucun ménagement, parce que nous sommes à la merci d’un tweet ou d’un retweet lancé à l’encontre de ceux qui nous gouvernent et qui se prennent pour des sacro-saints intouchables. Parce que notre liberté d’expression, d’agir, de penser, si sacrée à ce peuple, est de nouveau menacée et muselée, parce que la justice au Liban est aujourd’hui un mot qui se conjugue au moins-que-parfait et que notre liberté dépend des désirs des uns et des besoins des autres.
Aujourd’hui, ce n’est pas au peuple de présenter ses excuses à Ziad Itani (le comble de l’insulte), ce n’est pas au peuple de présenter ses excuses à Ziad Doueiry (qui porte haut les couleurs et le talent des Libanais à travers le monde), c’est aux ministres et à cette classe politique d’avouer leurs incompétences, d’admettre leurs fautes et de présenter leurs excuses, non seulement aux « Ziad », mais à tout le peuple libanais, tous ces jeunes qui gardent encore l’espoir dans ce pays, tous ceux qui se sentent bafoués, insultés, tous ceux qui luttent et se battent pour préserver leur liberté d’expression et leur liberté de vivre. Aujourd’hui, nous sommes tous des « Ziad » potentiels en danger dans notre propre pays, en attente d’un mot, d’une excuse et d’une explication qui nous permettraient de reprendre confiance en ceux qui nous gouvernent, en ceux que nous avons élus pour nous protéger.

À l’époque du sanglant attentat de Charlie Hebdo, et quelques années après la tuerie et le massacre de Nice, le peuple français et le monde entier s’étaient révoltés contre ces massacres et cette injustice en lançant leurs fameux slogans « Je suis Charlie », « Je suis Nice ». Non pas parce qu’ils habitent la France, ou connaissent l’équipe de Charlie...

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