La France a appelé lundi l'Union européenne à envisager de nouvelles sanctions contre l'Iran pour son implication dans la guerre en Syrie et pour la poursuite de son programme balistique tout en essayant de convaincre les Etats-Unis de ne pas remettre en cause l'accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien.
Donald Trump a donné aux signataires européens de cet accord jusqu'au 12 mai pour "réparer les affreuses erreurs" de ce texte ratifié par l'administration de Barack Obama, faute de quoi il refusera de prolonger l'assouplissement des sanctions américaines contre la république islamique.
Face à cette pression américaine, la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne ont proposé dans un document confidentiel de nouvelles sanctions européennes pour le soutien qu'apporte Téhéran au gouvernement de Bachar el-Assad et pour son programme de missiles balistiques.
"Nous sommes déterminés à nous assurer que l'accord de Vienne est respecté", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian devant la presse avant des entretiens avec ses homologues européens à Bruxelles. "Mais nous ne pouvons pas exclure la responsabilité de l'Iran dans la prolifération de missiles balistiques, ni son rôle très discutable au Proche et au Moyen-Orient", a-t-il dit. "Cela doit aussi être discuté pour parvenir à une position commune". Le document confidentiel cite "des transferts de missiles et de technologies balistiques" vers la Syrie et les alliés de l'Iran comme les rebelles houthis au Yémen ou le Hezbollah au Liban.
Si l'UE se prononçait en faveur de nouvelles sanctions, il s'agirait des premières dispositions punitives depuis la levée des sanctions économiques après l'accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien conclu entre Téhéran et le groupe P5+1 (USA, Chine, Russie, France, Grande-Bretagne et Allemagne). De nouvelles sanctions ne pourraient être approuvées qu'à l'unanimité des 28 Etats membres de la communauté dont certains sont enclins à renouer des partenariats économiques avec un pays qui fut autrefois un allié commercial privilégié.
"Nous devons examiner toutes les mesures envisageables afin d'avoir le même type de pression que nous avons eue dans le dossier nucléaire", a commenté Didier Reynders, le ministre belge des Affaires étrangères.
Federica Mogherini, en charge de la diplomatie européenne, qui présida les derniers tours de table sur l'accord nucléaire, a pour sa part indiqué qu'il n'y avait pas de position officielle de l'UE sur de nouvelles sanctions.
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commentaires (4)
Ce qui me gène................. au moment où Afrine tombe, la barbarie turque s'empare d'une ville kurde, déplace les populations de cette importante zone urbaine, tue les civils et ses combattants officiels ou officieux, tous pillent la ville ... Notre cher Jean-Yves Le Drian nous parle de son amertume envers l'Iran ! Allez comprendre le sens des priorités que nos dirigeants s'octroient ! Après on se demande pourquoi le monde va mal
Sarkis Serge Tateossian
18 h 34, le 19 mars 2018