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Liban - Grille des salaires

Cri d’alarme de Raï : Des écoles privées et gratuites commencent à fermer

« Des décisions de fermeture de certaines écoles dans des zones rurales ou périphériques ont commencé à parvenir au siège de Bkerké », a mis en garde hier le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï. « D’autres établissements scolaires en difficulté ont lancé des avertissements en ce sens », a-t-il ajouté dans son homélie dominicale qui reprenait un premier appel lancé la veille, au 60e anniversaire de la fondation d’une école de la Sainte-Famille maronite, à Majdlaya (Zghorta).

Le patriarche a exprimé « (sa) déception » de constater que les responsables n’ont pas tenu compte de ses précédentes demandes et prévu dans le projet de budget 2018 en cours d’examen les quelque 200 millions de dollars d’aides aux écoles privées. Il a affirmé qu’il ne voulait pas désespérer et qu’il était encore possible au gouvernement, qui doit approuver le projet de budget 2018, de faire marche arrière et d’y introduire cet amendement. Le montant demandé, précise-t-on, couvre non pas toutes les augmentations obtenues, mais uniquement le montant équivalent à l’octroi de six échelons aux enseignants.

Les difficultés financières, a rappelé le patriarche Raï, sont dues à l’entrée en vigueur de la loi 46/2017 sur l’adoption d’une nouvelle grille des salaires dans le secteur public, dont les dispositions sont applicables dans l’enseignement privé. Et de rappeler qu’en la matière, le patriarcat s’exprimait au nom de toutes les écoles privées ou gratuites chrétiennes et musulmanes rassemblées sous la bannière de la fédération des institutions pédagogiques. Ces dernières se sont réunies à la mi-février à Bkerké pour examiner cette situation délicate.

 « L’école privée est un service public au même titre que l’école publique », a répété le patriarche Raï. « Les écoles ne peuvent pas dans certains cas – ni ne veulent d’ailleurs – faire assumer ces majorations aux parents, dont le fardeau est déjà assez lourd, et même si certains sont financièrement capables de le faire, car elles ne veulent pas que l’école catholique se transforme en une école pour riches, ce qui lui ferait perdre sa mission et sa raison d’être », a insisté le patriarche. « Il est donc du devoir de l’État de sauvegarder l’école privée pour le rôle culturel unique qu’elle assume à l’égard des générations montantes », a-t-il relevé.

Par ailleurs, le patriarche a expliqué que si, par extraordinaire, les élèves des écoles privées ou gratuites qui ferment leurs portes peuvent s’inscrire ailleurs, il n’en demeure pas moins que les membres du corps enseignant et administratif de ces écoles vont se retrouver au chômage et probablement être acculés à l’exode rural. « Va-t-on réaliser, dans les milieux politiques grisés par la bataille électorale, la gravité de la crise pédagogique et sociale qui couve, et la prévenir avant qu’il ne soit trop tard ? » s’est interrogé Mgr Raï.

« Des décisions de fermeture de certaines écoles dans des zones rurales ou périphériques ont commencé à parvenir au siège de Bkerké », a mis en garde hier le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï. « D’autres établissements scolaires en difficulté ont lancé des avertissements en ce sens », a-t-il ajouté dans son homélie dominicale qui reprenait un...

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