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Liban - Conférence - législatives 2018

Souhaid met en garde contre toute atteinte à la convivialité à Jbeil

Le secrétaire général du 14 Mars invite le candidat du Hezbollah à un débat télévisé.

Farès Souhaid a invité les forces actives de Jbeil à « réfléchir dès aujourd’hui sur les moyens de mettre en place, à l’instar de leurs aïeux, un filet de sécurité pour préserver la convivialité » dans la région.

Le secrétaire général du 14 Mars et cofondateur de l’Initiative nationale, Farès Souhaid, candidat à l’un des sièges maronites de Jbeil-Kesrouan, a prononcé un véritable plaidoyer en faveur du vivre-ensemble dans la région de Jbeil. Il a souligné la menace que fait peser sur cette formule ancestrale la décision du Hezbollah de désigner au siège chiite de cette circonscription un de ses cadres de la sécurité, Hussein Zeaïter, originaire de Baalbeck, et a appelé les différents leaderships de la région à mettre en place un filet de sécurité de nature à préserver la convivialité islamo-chrétienne jbeiliote.

Devant une salle comble au Eddé Sands, Farès Souhaid a donné samedi une conférence sur le thème « Le vivre-ensemble à Jbeil-Kesrouan : les perspectives d’avenir, une responsabilité commune ». Une initiative pour laquelle il a opté, au lieu des meetings électoraux traditionnels, explique-t-il d’emblée devant quelques centaines de personnes – parmi lesquelles plusieurs notables sunnites et chiites de Jbeil –, afin de mettre en lumière les enjeux liés au scrutin du 6 mai. 

Celui-ci, devait-il notamment avertir, risque de consacrer, voire aggraver « une tendance politique qui s’est manifestée après la révolution du Cèdre de 2005 et qui s’est exprimée par une forte polarisation politique et un clivage communautaro-confessionnel, nés de l’émergence de deux lignes politiques : la ligne souverainiste qui milite pour l’édification d’un État au vrai sens du terme et l’axe syro-iranien qui ne reconnaît pas l’existence d’un État », faisant primer son propre agenda. « Depuis 2005, jusqu’à aujourd’hui, Jbeil n’a pas pu échapper à la polarisation qui a mis en danger son vivre-ensemble », a-t-il déploré au terme d’un exposé historique, au cours duquel il a mis en relief tous les aspects de ce vivre-ensemble qui a été, pendant des siècles, l’une des principales caractéristiques de la région. « Même aux pires moments de la guerre, Jbeil a réussi à préserver la convivialité islamo-chrétienne », a-t-il fait valoir. Et de rappeler, documents à l’appui, qu’en septembre 1975, soit cinq mois après le début des accrochages, sous l’impulsion du Bloc national, les moukhtars de la région avaient tenu une réunion à Annaya et signé un pacte d’honneur dans lequel ils s’étaient engagés à « préserver l’unité et la solidarité jbeiliotes, loin des divisions communautaires et partisanes ». Un an plus tard, sous l’impulsion des différents partis et forces actives de la région, après le tristement célèbre samedi noir, ce sont les représentants des partis politiques et des communautés de la région qui devaient sceller ce même engagement dans un document cosigné par l’ensemble des forces actives de Jbeil chez l’ancienne députée Nouhad Souhaid.

Pas une minorité

Pour Farès Souhaid, on est aujourd’hui loin de cet esprit « parce que le conflit politique est associé à des tiraillements confessionnels » dont il attribue « la responsabilité à l’Iran, à travers le Hezbollah qui se pose comme l’unique représentant des chiites du Liban ». « Le Hezbollah n’est pas le seul à suivre cette politique, partagée également par tous les partis politiques communautaires qui prétendent monopoliser les communautés auxquelles ils appartiennent », a-t-il critiqué, en insistant sur le fait que « la priorité aujourd’hui reste la préservation de la convivialité à Jbeil », et que les chiites « représentent une des composantes fondamentales de la région et sont partie intégrante de son identité sociale, culturelle et nationale ». « Nous n’acceptons pas qu’ils soient présentés comme étant une minorité, comme le CPL essaie de le faire, ou comme une colonie, voire une consigne, relevant d’une partie ou d’une puissance étrangère, à l’instar de ce que le Hezbollah tente de montrer, tout comme nous n’acceptons pas que les chrétiens soient présentés comme tels ailleurs », a encore souligné M. Souhaid, qui a invité les chrétiens et les chiites de Jbeil à réagir pour « un retour à l’authenticité de la région ».

Il a surtout appelé les différentes forces actives musulmanes et chrétiennes à « réfléchir dès aujourd’hui sur les moyens de mettre en place, à l’instar de leurs aïeux, un filet de sécurité pour préserver la convivialité jbeiliote et éviter la confrontation qui risque de se produire si jamais le candidat du Hezbollah est élu ». Farès Souhaid n’a pas contesté le droit du Hezbollah de choisir Hussein Zeaïter, mais il a reproché au parti de Hassan Nasrallah de ne pas avoir tenu compte des spécificités de la région, d’autant que de nombreux dossiers conflictuels, notamment fonciers (Lassa, Akoura…), qui avaient alimenté à un moment donné une tension chiito-chrétienne restent en suspens. Il a conclu en invitant Hussein Zeaïter à un débat télévisé, « non pas dans un souci de confrontation, mais pour dégager des assurances pour la région ».

 T. A.



Le secrétaire général du 14 Mars et cofondateur de l’Initiative nationale, Farès Souhaid, candidat à l’un des sièges maronites de Jbeil-Kesrouan, a prononcé un véritable plaidoyer en faveur du vivre-ensemble dans la région de Jbeil. Il a souligné la menace que fait peser sur cette formule ancestrale la décision du Hezbollah de désigner au siège chiite de cette circonscription un...

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Farès Soueid est en colère parce que le Hezbollah a décidé de parachuter Hussein Zéaïter originaire de Baalbeck dans la circonscription de Jbeil... Pourquoi aucun "Farès Soueid" ne s'était manifesté au Kesrouan en 2005 lors de l'auto-parachutage de Michel Aoun originaire de Haret-Hreik ? Pourquoi aucun 'Fares Soueid" ne s'est manifesté au Kesrouan en 2018 lors de l'auto-parachutage de Chamel Roukoz originaire du caza de Batroun ?

Un Libanais

13 h 43, le 19 mars 2018

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Commentaires (1)

  • Farès Soueid est en colère parce que le Hezbollah a décidé de parachuter Hussein Zéaïter originaire de Baalbeck dans la circonscription de Jbeil... Pourquoi aucun "Farès Soueid" ne s'était manifesté au Kesrouan en 2005 lors de l'auto-parachutage de Michel Aoun originaire de Haret-Hreik ? Pourquoi aucun 'Fares Soueid" ne s'est manifesté au Kesrouan en 2018 lors de l'auto-parachutage de Chamel Roukoz originaire du caza de Batroun ?

    Un Libanais

    13 h 43, le 19 mars 2018

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