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Liban - Législatives 2018 - Circonscriptions

À Zahlé, un tableau toujours brumeux...

Les Kataëb et les Forces libanaises s’allient et forment une liste complète qu’ils annonceront dimanche.

À douze jours du 26 mars, date limite du dépôt des listes pour les législatives prévues le 6 mai prochain, la situation à Zahlé est encore brumeuse. Même si certaines alliances sont déjà définies. La lenteur sur ce plan pourrait s’expliquer par l’importance de la compétition pour les sept sièges de la circonscription. Ceux-ci sont répartis comme suit : deux grecs-catholiques, un maronite, un sunnite, un chiite, un grec-orthodoxe et un arménien orthodoxe.

La bataille électorale dans cette circonscription revêt une importance dans la mesure où elle devrait se dérouler entre les formations chrétiennes majoritaires (le Courant patriotique libre, les Forces libanaises, les Kataëb et le Tachnag), le courant du Futur, le tandem chiite, mais aussi des personnalités indépendantes tels que l’ancien député Nicolas Fattouche et la présidente du Bloc populaire, Myriam Skaff.

Les regards sont d’abord braqués sur les choix électoraux du courant du Futur. Et pour cause : la formation du Premier ministre, Saad Hariri, dispose du plus grand bloc d’électeurs dans la circonscription, ce qui fait d’elle un électeur décisif, d’où l’importance des alliances qu’elle pourrait tisser.

Les réunions tenues récemment entre le ministre de la Culture, Ghattas Khoury (conseiller politique de Saad Hariri), et le chef des FL, Samir Geagea, ont donné l’impression qu’un rapprochement électoral entre les deux partis semble de plus en plus probable, notamment à Zahlé. Sauf que M. Hariri s’est montré sceptique lundi en déclarant avoir « besoin d’un voyant » pour comprendre ce que désirent les FL.

En dépit de ce constat, les haririens sont optimistes. Forts de leur présence massive à Zahlé, ils gardent toutes leurs options ouvertes, comme le souligne à L’Orient-Le Jour Assem Araji, député haririen de Zahlé.  Mais à la faveur du compromis politique qui a donné le coup d’envoi à la présidence de Michel Aoun, il est très probable de voir le Futur se présenter côte à côte avec le CPL à Zahlé. C’est d’ailleurs sur cette base que Assem Araji fait état de « négociations avancées avec les aounistes », notant que cet accord inclut aussi le Tachnag. Mais il confie toutefois que les choses restent peu sûres, au vu notamment des minutieux calculs politiques dictés par la nouvelle loi électorale. « C’est pour cela que rien n’est encore tranché », indique M. Araji, qui n’exclut pas que les haririens mènent la course seuls.

Cette même prudence est également de mise dans les milieux du CPL. Les aounistes temporisent toujours sur leurs choix électoraux à Zahlé, en attendant la journée du 24 mars, date de l’annonce des candidats du parti, soit deux jours avant l’expiration du délai de dépôts des listes conformément au nouveau code électoral. À L’OLJ, une source proche du courant aouniste confirme que les pourparlers avec le parti de Saad Hariri se poursuivent et que des négociations sont également en cours avec le Tachnag. Pour ce qui est des candidats, la source cite les noms suivants : Michel Daher et Michel Skaff (cousin de l’ancien député Élie Skaff) pour les deux sièges grecs-catholiques, Assaad Nakad (grec-orthodoxe), Salim Aoun (maronite, CPL), Assem Araji (sunnite, courant du Futur), Nizar Dalloul (chiite, courant du Futur) et Georges Bouchikian (Tachnag).


(Lire aussi : Législatives 2018 : les « fils de » & Cie en campagne)


L’alliance FL-Kataëb
Le rapprochement entre les aounistes et les haririens n’a laissé aux FL que le choix de se joindre à leurs alliés traditionnels, les Kataëb, à Zahlé. Les formations de Samy Gemayel et Samir Geagea ont donc réussi à outrepasser toutes leurs divergences autour de la ligne politique actuelle, dans la mesure où ils convergent sur « des principes souverainistes », comme l’a indiqué hier à l’agence al-Markaziya l’ancien ministre Kataëb de l’Économie, Alain Hakim. La liste complète ainsi formée (qui devrait être annoncée dimanche) regroupera donc : le député Kataëb sortant Élie Marouni (maronite), Georges Okaïs et Michel Fattouche (grecs-catholiques), César Maalouf (grec-orthodoxe), Boghos Borjian (arménien orthodoxe), Mohammad Mita (sunnite indépendant) et Amer Sabbouri (chiite indépendant).

Répondant aux accusations lancées contre son parti, et selon lesquelles Samy Gemayel aurait rompu avec son discours d’opposant radical, Élie Marouni rappelle que M. Gemayel « a clairement souligné que les Kataëb s’allieront à toutes les parties qui leur ressemblent ». « Cela s’applique aux FL, même si nous avons divergé sur quelques positionnements politiques », précise-t-il à L’OLJ, insistant sur le caractère symbolique de Zahlé dans la mémoire collective des FL et des Kataëb.

C’est d’ailleurs à partir de cette dimension qu’un cadre FL contacté par L’OLJ justifie l’alliance de son parti avec celui de Samy Gemayel à Beyrouth I (Achrafieh, Rmeil, Saïfi, Medawar), aussi. Le député Kataëb sortant Nadim Gemayel fera donc partie de la liste liant les FL au ministre d’État à la Planification, Michel Pharaon, et plusieurs autres personnalités. « À Zahlé, comme à Beyrouth I, une histoire commune lie les deux partis », rappelle le cadre FL, faisant état d’une « convergence objective » entre eux, autour de l’alliance à Zahlé. Il va même jusqu’à faire savoir que les négociations se poursuivront afin de pouvoir s’allier aux Kataëb dans la circonscription de Jbeil-Kesrouan et à Baabda.

De son côté, le député sortant Nicolas Fattouche entend mener bataille avec le tandem Amal-Hezbollah. Quant au Bloc populaire de Myriam Skaff, ses sources indiquent à L’OLJ qu’il est ouvert à tous les protagonistes, mais qu’il n’exclut pas la possibilité de former sa propre liste.



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