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Liban - Liban-Arabie

Le départ de l’ambassadeur saoudien ouvre la parenthèse des législatives

L’ambassadeur Walid Yaacoub aux côtés de Saad Hariri à Riyad, en novembre dernier. Photo d’archives

L’ambassadeur d’Arabie, Walid Yaacoub, a été rappelé à Riyad, où il devrait être assigné à de nouvelles fonctions. Il sera remplacé par Walid Boukhari, ministre délégué auprès de l’ambassade, jusqu’à ce qu’un nouvel ambassadeur soit désigné. Reçu hier au palais Bustros, M. Boukhari reprendra sa mission de chargé d’affaires qu’il avait remplie depuis août 2016, après le départ à la retraite de l’ambassadeur Ali Awad Assiri, jusqu’à la nomination de M. Yaacoub en novembre 2017.

Le départ de ce dernier, quelques mois après son arrivée à Beyrouth, et à deux mois des législatives, renvoie un signe d’un changement de la politique saoudienne au Liban, à l’égard notamment du Premier ministre Saad Hariri. « Une nouvelle page s’ouvre dans les rapports bilatéraux, qui est dans l’intérêt de M. Hariri », selon une source proche du royaume. La décision aurait été prise de ménager ce dernier durant la période des législatives. En effet, en sa qualité de président du Conseil, il s’est imposé en interlocuteur officiel de l’Arabie. En outre, ayant réussi plus ou moins à s’autonomiser (économiquement et politiquement) du royaume, il n’aurait plus rien à perdre dans ses rapports avec Riyad. L’Arabie, de son côté, a réduit son intérêt pour le Liban au cadre minimum des « bonnes relations bilatérales », selon des sources proches du royaume. Celle-ci n’ambitionnerait rien pour le Liban à court terme, à part la sauvegarde de relations diplomatiques normales.
Il a été toutefois jugé bon de ne pas lâcher complètement Saad Hariri, en dépit de sa préférence avérée pour une alliance électorale avec le Courant patriotique libre, au détriment des Forces libanaises. L’assouplissement saoudien à son égard, outre que de se faire par défaut de substitut à Saad Hariri, serait un moyen de garder toutes les options de Riyad ouvertes.

S’il a été décidé de « laisser-faire » les législatives, fussent-elles à l’avantage du Hezbollah, le lendemain des législatives pourrait ouvrir une nouvelle phase dans les rapports libano-saoudiens. Mises à part quelques candidatures s’appuyant sur un discours souverainiste, la dynamique de lutte contre le Hezbollah est mise en veilleuse. À défaut d’une volonté interne de se battre pour un État souverain, aucune force, régionale ou internationale, n’aurait intérêt à s’engager dans une surenchère vis-à-vis des Libanais pour ce qui est de leurs rapports avec la milice chiite.

On notera enfin que Walid Yaacoub gravite dans l’orbite du ministre saoudien Thamer Sabhane, adepte d’une politique agressive à l’égard de l’Iran, qui s’est traduite au Liban par la démission forcée de Saad Hariri. Certains estiment que le départ de M. Yaacoub met fin à cette approche, en faveur d’une diplomatie plus ou moins désengagée. Sa mission avait commencé au lendemain de la démission de M. Hariri. Pour d’autres, c’est sa venue au Liban qui avait signalé le début d’une décrispation des rapports bilatéraux. Ceux qui défendent cet avis confient que l’ex-ambassadeur pourrait se voir confier dans les prochains mois la mission diplomatique saoudienne à Paris.


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