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Liban - Biodiversité

Nouvelle étude de l’USJ : 3 % du territoire libanais abrite 79 % de sa flore !

La carte des zones très importantes pour la flore au Liban : elle montre principalement la rareté des ZIP protégées par la loi et l’exiguïté des territoires qui abritent le plus grand nombre d’espèces (en sombre) et qui devraient être urgemment protégées. Carte accompagnant l’étude de l’USJ

La première étude visant à identifier les zones importantes pour les plantes au Liban, celles qui ont une richesse botanique exceptionnelle, a été publiée dans le Journal of Nature Conservation en mars 2018. 

Une carte définissant 31 zones importantes pour les plantes (ZIP) révèle aujourd’hui les zones prioritaires pour la conservation de la biodiversité. Elle constitue un outil de première importance pour protéger les zones menacées et développer des stratégies rationnelles pour la conservation au Liban. Cet outil est mis à la disposition des conservateurs, des municipalités et de toutes les autorités concernées.

Cette étude, dirigée par Magda Bou Dagher Kharrat, chef du département des sciences de la vie et de la terre à la faculté des sciences de l’Université Saint-Joseph (USJ), et financée par le « Critical Ecosystem Partnership Fund », a débuté en 2013 et a rassemblé 57 582 observations sur les espèces végétales au Liban. C’est la base de données la plus complète disponible à ce jour à l’échelle nationale.

Le Liban, considéré comme un point chaud de la biodiversité du bassin méditerranéen, se caractérise par une richesse floristique estimée à 2 612 espèces végétales, dont 108 sont endémiques (uniquement au Liban et nulle part ailleurs dans le monde). Cependant, l’urbanisation anarchique de la période de reconstruction post-guerre (1975-1991) ainsi que l’augmentation sans précédent de 30 % de sa population entre 2011 et 2013 ont largement contribué à la perte de biodiversité. 

« Il est de notre responsabilité civique de protéger notre patrimoine naturel unique », a déclaré Magda Bou Dagher Kharrat. Dans un premier temps, son équipe a développé une méthodologie personnalisée pour cartographier les ZIP dans la mosaïque des paysages du Liban. Leur approche combinait trois indicateurs : la richesse spécifique ; la valeur de conservation des espèces, y compris l’endémisme et la rareté ; et la valeur de la conservation de l’habitat. Magda Kharrat a souligné la découverte inattendue et frappante de l’étude. « Les 31 ZIP recensées ne couvrent que 3 % de la superficie du Liban, mais hébergent 79 % de sa flore et 80 % de ses espèces endémiques », dit-elle.

Les données collectées comprenaient des données historiques et récentes. Les données historiques étaient principalement extraites de spécimens d’herbiers collectés avant 1980 et rapportés dans la flore du Liban et de la Syrie par Paul Mouterde. L’Herbier du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN, Paris) a contribué avec plus de 9 000 enregistrements pour la flore libanaise datant de 1828 à 1972. Certaines des données récentes ont été extraites de La flore illustrée du Liban par Tohmé et Tohmé, ainsi que de la base de données en ligne sur la flore libanaise  (http://www.lebanon-flora.org) qui rassemble les observations de 30 contributeurs bénévoles. Dans le cadre de ce projet, 18 925 nouvelles données d’observation des plantes ont été ajoutées grâce aux explorations sur le terrain de Hicham el-Zein, coordinateur de ce projet.

Seules 26 % des ZIP recensées sont déjà désignées comme zones protégées. Mme Kharrat souligne le fait que de nombreuses zones ne profitent d’aucune protection gouvernementale légale et que des mesures de conservation doivent donc être prises urgemment car ces zones naturelles font face à une menace imminente d’urbanisation non réglementée.

La première étude visant à identifier les zones importantes pour les plantes au Liban, celles qui ont une richesse botanique exceptionnelle, a été publiée dans le Journal of Nature Conservation en mars 2018. Une carte définissant 31 zones importantes pour les plantes (ZIP) révèle aujourd’hui les zones prioritaires pour la conservation de la biodiversité. Elle constitue un outil...

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