Rechercher
Rechercher

À La Une - Sécurité

Un groupe jihadiste revendique les attaques de Ouagadougou

Le GSIM affirme avoir agi en représailles à une opération française au Mali.

La porte de l'ambassade de France à Ouagadougou endommagée par des tirs. AFP / Ahmed OUOBA

Le Groupe pour le soutien de l'islam et des musulmans (GSIM) a revendiqué les attaques de vendredi à Ouagadougou, affirmant avoir agi en représailles à une opération française au Mali, rapporte samedi l'agence privée mauritanienne Al Akhbar, citant un communiqué de ce groupe.

Dirigé par le Touareg malien Iyad Ag Ghaly, le groupe affirme avoir mené ces attaques contre l'état-major des forces armées du Burkina Faso et l'ambassade de France à Ouagadougou, qui ont fait 8 morts parmi les militaires, "en réponse à la mort de plusieurs de ses dirigeants dans un raid de l'armée française dans le nord du Mali il y a deux semaines", selon cette source.

Le 15 février, une vingtaine de jihadistes présumés avaient été "tués ou capturés", selon l'état-major français, lors d'une opération aérienne et au sol des forces françaises visant le groupe d'Iyad Ag Ghaly dans le nord-est du Mali, à proximité de la frontière avec l'Algérie. Le GSIM avait déjà revendiqué l'attaque qui a coûté la vie à deux militaires français et blessé un troisième le 21 février dans le nord-est du Mali, une zone frontalière du Niger réputée servir de refuge à des groupes jihadistes que la force conjointe du G5 Sahel s'est donnée pour mission de chasser.

A Ouagadougou, huit membres des forces de l'ordre burkinabè ont été tués vendredi et 12 blessés sont en état d'urgence absolue, selon un bilan officiel. Aucun ressortissant français n'a été tué ou blessé. Huit assaillants ont été tués au cours des attaques.


Un régime plus démocratique a remplacé le gouvernement de l'ex président Compaoré chassé par un soulèvement populaire en octobre 2014 après 27 ans de pouvoir.

Le Premier ministre Paul Kaba Thieba s'est rendu samedi dans la matinée sur les lieux des attaques alors que Ouagadougou a retrouvé un certain calme.
Selon un correspondant de l'AFP, des commerces ont rouvert. Des militaires sont présents autour des lieux des attaques mais on ne note pas de déploiement particulier de forces de sécurité ailleurs en ville, Des badauds se sont rassemblés près de l'état-major, tenus à bonne distance par des soldats.





Interpellations
Deux personnes ont été interpellées près de l'état-major, a indiqué à l'AFP une source sécuritaire sans plus de précisions.
Vendredi soir, le ministre de la Sécurité, Clément Sawadogo, avait déclaré que l'attentat visait "peut-être" une réunion militaire de la force multinationale antijihadiste du G5-Sahel (Mali, Burkina, Niger, Tchad et Mauritanie), qui devait se tenir dans une salle été dévastée par l'explosion d'une voiture piégée. Cette réunion entre le chef d'état-major et des officiers a été changée de salle au dernier moment, évitant un carnage.

(Pour mémoire : A Ouagadougou, les commerces rouvrent la peur au ventre après l'attentat)


'Crescendo'  
Le Burkina Faso est depuis 2015 la cible d'attaques jihadistes, qui ont déjà frappé sa capitale, sans jamais toutefois atteindre un tel niveau d'organisation avec deux groupes d'hommes armés opérant simultanément dans deux endroits du centre-ville de Ouagadougou et utilisant un véhicule piégé avant de lancer l'assaut à l'état-major.
Les attaques ont commencé vers 10H (locales et GMT) vendredi, et se sont terminées entre 14H et 15H.
"Le mode opératoire des attaques évolue crescendo. Après des cibles molles, comme des hôtels et restaurants, cette attaque a visé des cibles dures, des symboles forts", a jugé un consultant burkinabè en sécurité, Paul Koalaga, qui évoque aussi "un problème au niveau du renseignement".

Selon un témoin les assaillants de l'ambassade armés de fusils d'assaut Kalachnikov étaient "habillés en civil, même pas cagoulés, à visage découvert".
A l'inverse, le commando qui a attaqué l'état-major portait l'uniforme de l'armée de terre bukinabè, selon une source sécuritaire.
Le parquet de Ouagadougou a lancé un appel à témoins "pour aider à la recherche et l'identification des complices, des hôtes et de tous facilitateurs éventuels des faits".

C'est la troisième fois en deux ans que la capitale du Burkina est la cible d'attaques visant des cibles fréquentées par les Occidentaux. 19 personnes avaient été tuées dans un café le 13 août 2017, dans un attentat non revendiqué. Et le 15 janvier 2016, 30 personnes, dont six Canadiens et cinq Européens, avaient été tuées lors d'une attaque revendiquée par le groupe jihadiste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
"Notre pays a été de nouveau la cible (...) de forces obscurantistes", a dénoncé vendredi soir le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré.

Selon un rapport intermédiaire de l'ONU publié vendredi, la montée en puissance de la force du G5-Sahel va de pair avec des "menaces terroristes croissantes de l'Etat islamique dans le Grand Sahara (ISGS) et de Ansar al-Islam", notamment aux confins des Burkina Faso, Mali et Niger.

G5 Sahel
Cette zone est au coeur de l'action de la force du G5-Sahel. Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé à un "effort urgent et concerté" de la communauté internationale pour aider à stabiliser la région, y compris à travers "la pleine opérationnalisation" de la force du G5-Sahel.

Le président français Emmanuel Macron a réaffirmé "la détermination (...) de la France, aux côtés de ses partenaires du G5-Sahel, dans la lutte contre les mouvements terroristes".
Le président du Niger et président en exercice de cette force, Mahamadou Issoufou, lui a fait écho en assurant que les attaques "ne feront que renforcer la détermination du G5-Sahel et de ses alliés dans la lutte contre le terrorisme".


Pour mémoire

Attentat au Burkina: les forces de sécurité doivent miser sur la coopération

Attaque contre un restaurant à Ouagadougou : 18 morts, dont trois Libanais 

Lire aussi

Les hôtels, cibles privilégiées des attentats depuis dix ans

Le Groupe pour le soutien de l'islam et des musulmans (GSIM) a revendiqué les attaques de vendredi à Ouagadougou, affirmant avoir agi en représailles à une opération française au Mali, rapporte samedi l'agence privée mauritanienne Al Akhbar, citant un communiqué de ce groupe. Dirigé par le Touareg malien Iyad Ag Ghaly, le groupe affirme avoir mené ces attaques contre...

commentaires (1)

Ah bon ? Vous dîtes piste jihadiste privilégiée ? Laquelle svp ? Figurez vous que chez nous au M. O on arrive même à faire la différence entre ces différentes catégories de bactéries jihadistes wahabites. Demandez à nos experts maison ...lol...

FRIK-A-FRAK

16 h 04, le 03 mars 2018

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Ah bon ? Vous dîtes piste jihadiste privilégiée ? Laquelle svp ? Figurez vous que chez nous au M. O on arrive même à faire la différence entre ces différentes catégories de bactéries jihadistes wahabites. Demandez à nos experts maison ...lol...

    FRIK-A-FRAK

    16 h 04, le 03 mars 2018

Retour en haut