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Campus - À VOUS LA PAROLE !

Le Mimosa d’Alexandre Najjar et / est le mien

« J’ai toujours pensé que la disparition d’une mère laisse son fils inconsolable. Ne sent-il pas qu’il a perdu la légitimité de vivre puisque celle qui lui a donné la vie n’est plus ? Entre une mère et son enfant, le lien n’est pas seulement un lien d’affection maternelle ou filiale. Il y a ce cordon ombilical qui, quoique sectionné à la naissance, continue à les relier spirituellement, il y a ces neuf mois de “ conception ” au cours desquels l’enfant fait partie intégrante de sa mère, au même titre que son rein ou son poumon », écrit Alexandre Najjar dans son livre intitulé Mimosa.
Son livre dédié à sa mère disparue l’année dernière m’a profondément marquée. Symbole de délicatesse, de sécurité et d’amour inconditionnel, le Mimosa est une fleur qui a largement inspiré l’écrivain dans la description qu’il fait de sa mère jusqu’à devenir sa nouvelle appellation. Cette mère-héroïne, d’une sagesse légendaire et d’une tendresse exemplaire, fait de Mimosa un livre non seulement sur la mère de l’écrivain mais également sur la mienne, la vôtre et toutes les mères.
Le sentiment de perte d’Alexandre Najjar que j’ai eu l’occasion de rencontrer lors d’une conférence autour de son livre organisée à l’Institut français de Tripoli le 18 janvier dernier, je l’ai partagé avec lui, surtout dans les derniers chapitres de son livre. Des chapitres écrits dans un interminable soupir de manque. À travers Mimosa, l’auteur nous fait comprendre que vivre sans mère, ce n’est certainement pas mourir, mais c’est ne pas vivre, c’est être entouré par tout le monde et pourtant se sentir seul. Ayant vécu la même perte, je l’ai très bien compris, et j’ai réalisé que je ne suis plus seule. Il y a quelqu’un qui vit ce que je vis et qui sent ce que je ressens.

Une souffrance partagée
Je fais souvent des rêves où je me vois entre les bras de ma mère, la tête posée sur sa poitrine, les mains serrant les siennes. À peine réveillée, je me tourne automatiquement vers l’autre côté du lit tout en m’imaginant qu’elle se trouve à mes côtés mais, rapidement, je réalise qu’elle n’est plus.
Ma mère n’est plus avec moi. La terre l’a engloutie. Gamine de dix ans, je ne la perdais pas du regard, je la suivais partout où elle bougeait. J’avais besoin de la sentir toujours auprès de moi. Et un jour, à 18 ans, c’était sa tombe que je scrutais.
 « N’ayant plus ce que l’on aime, il ne nous reste plus qu’à aimer ce que l’on a : votre souvenir », estime maître Najjar. Son écriture tissée de beaux souvenirs et émaillée de vives émotions m’a fait remonter dans le temps pour replonger dans le monde de ma propre mère et retrouver sa tendresse qui m’a tant manquée. Ma mère était partout dans ce livre, et c’était sa main qui tournait les pages.
Mimosa m’a redonné de l’espoir malgré l’angoisse qui me ravageait en l’absence de ma mère.
Maman, je me suis aperçue que je ne vis pas sans repère comme je le pensais avant… Tu es là et tu vas toujours l’être, même si je ne te vois pas. Tu me guides et tu veilles sur moi. Si aujourd’hui je t’écris, c’est que je suis certaine que tu liras mes propos.

Étudiante en lettres françaises au Ceuln de l’USJ


« J’ai toujours pensé que la disparition d’une mère laisse son fils inconsolable. Ne sent-il pas qu’il a perdu la légitimité de vivre puisque celle qui lui a donné la vie n’est plus ? Entre une mère et son enfant, le lien n’est pas seulement un lien d’affection maternelle ou filiale. Il y a ce cordon ombilical qui, quoique sectionné à la naissance, continue à les relier...

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