Rechercher
Rechercher

Culture - Rencontre

Tout sur la passion de Bruno Ledoux pour « le deuxième personnage le plus connu après Jésus-Christ »...

L’homme d’affaires, qui possède l’un des plus importants ensembles d’objets ayant appartenu à Napoléon, a signé à Beyrouth un très beau livre consacré aux trésors de sa collection*.

Parmi les pièces majeures de la collection, le trône de Napoléon Ier, de l’hôtel de ville de Paris.

Son allure de quinquagénaire branché, sportif et baroudeur est très éloignée de ce que l’on imagine d’un businessman épris d’épopées napoléoniennes. Et pourtant, cet homme d’affaires, moderne et touche-à-tout, est un vrai passionné d’histoire. En une quinzaine d’années, Bruno Ledoux a constitué l’une des plus importantes collections privées d’objets personnels de Napoléon Bonaparte, tout en investissant dans l’immobilier, le sport (il a des parts dans le club de rugby du Biarritz olympique), les médias (il est connu notamment pour avoir sauvé le quotidien Libération de la faillite en 2014) et la production de films entre autres... S’il avoue tenir de son père, Charles Ledoux, fondateur du puissant groupe de métallurgie Metaleurop, sa curiosité pour le passé, celle-ci s’est développée chez lui, jusqu’à cette magnifique collection de plus d’un millier de pièces, dont quelques véritables trésors. Rencontre à Beyrouth où, venu avec sa compagne, la chanteuse de jazz libano-américaine Danielle Rizk, il a signé à la Librairie Antoine Napoléon intime (Seuil), le beau livre qui recense, raconte et met en contexte les pépites de sa collection.

Le roman de Bonaparte

« J’aime les objets. Je trouve que derrière chacun d’eux, il y a une âme. Et cette collection est ma manière à moi d’apprendre l’histoire. Elle me permet d’entrer dans l’environnement, dans l’intimité des personnages qui ont façonné notre destin national et de mieux comprendre leur nature et leur psychologie », explique ce grand admirateur « du génie et de la modernité » de Napoléon. « Issu de la petite aristocratie corse, il a été le premier à s’élever socialement par sa connaissance, son travail et son intellect. En cela, il est le symbole de ce que l’on appelle aujourd’hui l’ascenseur social français. Et puis sa période, qui débute avec la Révolution et se termine avec son exil, a été l’une des plus riches de notre histoire, celle qui a redessiné les cartes de l’Europe ainsi qu’une grosse partie de l’administration française », souligne-t-il.

C’est un fragment de manuscrit autographe d’un roman en vers écrit par le jeune Bonaparte, sur lequel Bruno Ledoux tombe au hasard d’une visite à Drouot, en 1999, qui sera l’élément déclencheur de sa collection. « Je n’aurais jamais cru pouvoir avoir à ma portée un texte de la main même de Napoléon. Je croyais naïvement à l’époque que la plus petite chose lui ayant appartenu devait être immédiatement préemptée par un musée national », confie-t-il.

La fascination éprouvée lors de ce tout premier achat le conduira à écumer les salles de vente et autres prestigieux antiquaires à la recherche d’autres reliques de l’empereur des Français. Il se retrouve ainsi rapidement propulsé dans l’univers feutré des grands collectionneurs. Suivront, dans son escarcelle, l’un de ses mouchoirs, des bas et des chemises, une paire de gants, deux de ses pistolets incrustés d’or, l’un de ses fameux bicornes, son premier portrait à l’époque où il était encore Bonaparte, une robe de Joséphine, le service de porcelaine du temps où il était Premier Consul, l’habit de baptême de son fils, le roi de Rome... Et parmi ses acquisitions les plus intéressantes, il y a le magnifique sabre de l’empereur, l’un de ses lits de camp en fer « qu’il dressait toujours près de son lit d’apparat dans chacun des châteaux où il séjournait », son Code civil personnel, ou encore l’un de ses cinq trônes, celui de l’hôtel de ville de Paris.

La réglisse de l’empereur…

Détenteur aujourd’hui d’une collection rassemblant près d’un millier d’objets couvrant les périodes de la Révolution française (elle commence par la chute de Louis XVI, dont il possède d’ailleurs la dernière chemise portée avant l’échafaud) jusqu’à l’exil à Sainte-Hélène et la fin de l’Empire, Bruno Ledoux confesse que l’une de ses pièces favorites est une petite bonbonnière en écaille de tortue que Napoléon, grand amateur de réglisse, portait constamment sur lui. « Il l’avait sur lui à Waterloo. Un officier prussien l’a récupérée et elle m’est parvenue avec encore un morceau de réglisse d’époque. Je trouve extrêmement émouvant ce petit symbole de l’histoire qui s’arrête », assure ce collectionneur dont le rêve ultime est de dénicher l’une des redingotes de l’empereur. « Il n’en existe pas qui nous soit parvenue jusqu’à nos jours. En tout cas, on n’en connaît pas de détenues par des privés. » Ce qui n’empêche pas Bruno Ledoux de poursuivre sa quête du Graal…

Entre-temps, il vient d’acquérir le palais de Rome à Rambouillet, dans l’idée d’en faire un écrin adapté à cet ensemble exceptionnel, qu’il considère un peu comme son œuvre et qu’il voudrait conserver dans son intégralité.

Et en attendant de l’aménager en musée, c’est à travers ce riche et illustré Napoléon intime, qu’il a coécrit avec cinq historiens de renom – « J’ai, pour ma part, rédigé toutes les (longues) légendes des objets » –, qu’il ouvre sa collection au public et partage sa passion pour « le deuxième personnage historique le plus connu au monde après Jésus-Christ », dit-il non sans une pointe de cocorico dans la voix.

*« Napoléon intime » de Bruno Ledoux, éditions du Seuil, 416 p., 45€. Disponible à la Librairie Antoine. 



Son allure de quinquagénaire branché, sportif et baroudeur est très éloignée de ce que l’on imagine d’un businessman épris d’épopées napoléoniennes. Et pourtant, cet homme d’affaires, moderne et touche-à-tout, est un vrai passionné d’histoire. En une quinzaine d’années, Bruno Ledoux a constitué l’une des plus importantes collections privées d’objets personnels de...

commentaires (1)

le deuxième personnage historique le plus connu au monde après Jésus-Christ...yaneh les francais sont comme les Libanais, presomptueux

George Khoury

07 h 07, le 19 février 2018

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • le deuxième personnage historique le plus connu au monde après Jésus-Christ...yaneh les francais sont comme les Libanais, presomptueux

    George Khoury

    07 h 07, le 19 février 2018

Retour en haut