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Liban - Commémoration

Hariri tranche : Pas d’alliance avec le Hezbollah

La cérémonie au BIEL s’est déroulée en l’absence des chefs de file du 14 Mars, une première. 

Lors de la cérémonie organisée au BIEL, mercredi, pour marquer la 13e commémoration de l’assassinat de Rafic Hariri. Photo Philippe Pernot

Au-delà de la 13e commémoration de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, la cérémonie organisée mercredi par le courant du Futur au BIEL a représenté l’occasion pour le chef du gouvernement, Saad Hariri, de lancer officiellement la bataille des législatives prévues le 6 mai prochain.  

La tenue de l’événement dans un contexte marqué par une dégradation des rapports entre les composantes du 14 Mars, dispersées depuis la mise sur pied du compromis qui a permis l’accession à la présidence de Michel Aoun, lui a donné une dimension politique importante. La cérémonie a donc représenté une opportunité d’examiner les rapports entre le courant du Futur et les Forces libanaises, d’une part, et avec les Kataëb et l’ancien ministre Achraf Rifi, rangés dans le camp de l’opposition, d’autre part.

Sur ce plan, il est important de noter que la cérémonie du mercredi s’est déroulée pour la première fois en l’absence des chefs de file du 14 Mars. Parmi les personnalités absentes, le leader des FL, Samir Geagea, ainsi que l’ancien président de la République, Amine Gemayel, et le chef du parti Kataëb, Samy Gemayel, pour ne citer que quelques exemples. Même si une délégation des FL était présente, aux côtés de l’ambassadeur d’Arabie saoudite, Walid Yaacoub, et du ministre d’État à la Planification, Michel Pharaon, et ses collègues de l’Éducation, Marwan Hamadé, et de l’Information, Melhem Riachi, entre autres.

Cependant, à l’heure où l’on estime, dans certains milieux politiques, que le compromis politique d’octobre 2016 a fortement secoué la formation haririenne de l’intérieur, les ténors du Futur étaient à la tête des personnalités présentes, notamment l’ancien Premier ministre Fouad Siniora et Okab Sakr, député de Zahlé.

Mais c’est surtout le ministre de la Justice, Salim Jreissati, qui a créé la surprise en se rendant au BIEL, en qualité de représentant du chef de l’État. Et pour cause : M. Jreissati avait à un moment été l’avocat de la défense des membres du Hezbollah inculpés par le Tribunal international pour le Liban (TSL) de l’assassinat de Rafic Hariri.

Cette présence a été exploitée par Achraf Rifi qui s’en est pris à Saad Hariri sur son compte Twitter : « Nous nous sommes tenus à vos côtés, mais vous étiez aux côtés de l’avocat de la défense des assassins, alors que des ténors de la révolution de l’indépendance étaient absents de la cérémonie (...) », a écrit l’ancien ministre. « Notre désaccord porte sur un choix politique que nous n’acceptons pas pour les fils des martyrs », a-t-il ajouté à l’adresse du Premier ministre. M. Jreissati a répondu en traitant, via Twitter, M. Rifi de « catastrophique ».

Hariri : Non au Hezbollah

S’il n’a pas annoncé ses candidats pour les législatives, Saad Hariri a tracé les grandes lignes de ses alliances électorales, en dépit de tous les obstacles. « Nous n’avons pas d’argent pour les élections », a-t-il lancé à l’adresse d’une assistance de quelque six mille de ses partisans, ajoutant : « Nous ne nous allierons pas au Hezbollah. » Il a été chaleureusement applaudi par ses partisans sur ce point. Il aurait ainsi laissé entendre qu’il mènera la bataille législative de Jezzine aux côtés du CPL, qui semble déterminé à faire face au candidat du président de la Chambre, Nabih Berry, appuyé, lui, par le parti de Hassan Nasrallah.

Accusant ses détracteurs de surenchère, Saad Hariri leur a adressé des messages clairs : « Certains qui étaient considérés comme mes amis écrivent aujourd’hui des rapports contre Saad Hariri et le courant du Futur. » Une allusion à peine voilée à Achraf Rifi. « Ce sont des phénomènes sonores qui n’aboutiront à rien », a encore dit M. Hariri, assurant que son parti est imbattable.

Le chef du gouvernement a également défini les grandes lignes de son programme électoral. Il s’agit de « réhabiliter l’ère Rafic Hariri ». « Il faut donc voter le projet de redressement du Liban, axé sur l’économie et l’investissement », a-t-il renchéri.

Sur un autre plan, M. Hariri a réitéré son attachement à l’accord de Taëf qui est « une ligne rouge », ainsi qu’à la politique de distanciation du Liban par rapport aux conflits régionaux, et s’est engagé à mettre en application le verdict du TSL, une fois rendu.

Erreurs de protocole

Des fautes d’ordre protocolaire ont, par ailleurs, entaché la cérémonie du BIEL. Plusieurs personnalités ont dû se retirer, n’ayant pas trouvé de places leur étant réservées ou n’étant pas satisfaites des places leur ayant été attribuées. C’est le cas de l’ancien ministre Alain Hakim, représentant Amine et Samy Gemayel, du chef du Mouvement de l’Indépendance, Michel Moawad, et de la journaliste May Chidiac. Nadim Gemayel, député de Beyrouth, a quitté la cérémonie pour protester contre la place qui lui est réservée. « J’étais installé derrière d’anciens ministres et des représentants du patronat », a-t-il expliqué à L’OLJ. Il a cependant ajouté avoir reçu un coup de fil de Saad Hariri par la suite et qu’il considérait l’incident comme clos.

Au-delà de la 13e commémoration de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, la cérémonie organisée mercredi par le courant du Futur au BIEL a représenté l’occasion pour le chef du gouvernement, Saad Hariri, de lancer officiellement la bataille des législatives prévues le 6 mai prochain.  La tenue de l’événement dans un contexte marqué par une...

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" Tout ce que nous sommes est le résultat de ce que nous avons pensé. " Bouddha

FAKHOURI

11 h 33, le 16 février 2018

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  • " Tout ce que nous sommes est le résultat de ce que nous avons pensé. " Bouddha

    FAKHOURI

    11 h 33, le 16 février 2018

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