On souhaite lui donner la place qui lui est due dans ce pays. Elle dépasse le statut du spectacle, à nos yeux. Elle est bien plus que cela ; elle incarne la raison, la tolérance et l’intelligence. La danse permet d’exprimer par le corps les tabous dont l’esprit est victime. On a pu aussi plonger dans le passé de la région, où la dabké et le baladi ont des racines profondes. Plusieurs artistes contemporains qu’on aborde s’ancrent dans l’histoire en proposant des créations inspirées du passé.
Comment la revue a-t-elle évolué depuis les quatre dernières années ?
Des leçons sont tirées de chaque nouvelle publication. L’équipe réfléchit dans un esprit de continuité et nous voulons creuser plus profondément chaque fois. Alors que nous avions préparé le premier numéro en deux mois, maintenant Pictoram, c’est un travail de terrain qui s’étale sur presque dix mois à temps plein. On œuvre d’ailleurs déjà sur la prochaine publication, qui sera aussi à propos d’un art de la scène. Le sujet sera dévoilé plus tard cette année.
Quel rôle joue la revue dans le paysage médiatique culturel ?
Pictoram a un rythme de publication lent, nous osons prendre le temps. Le journalisme d’investigation est donc privilégié. Alors qu’habituellement, l’information est servie presque immédiatement, nous nous permettons de prendre du recul pour réellement comprendre le milieu artistique libanais. Spinoza l’a bien dit : « Ni rire, ni pleurer, ni haïr, mais comprendre. » Telle est notre mission. C’est une revue destinée aux Libanais, mais qui s’adresse aussi à un public international afin de faire rayonner les artistes du pays.
commentaires (1)
Bonjour, Votre référence à Spinoza (le tractatus) est réconfortante et bienvenue. Cordialement Philippe
VIARD Philippe
13 h 22, le 07 février 2018