Rechercher
Rechercher

Liban - Émeutes

À Hadeth, CPL, Amal et Hezbollah veulent calmer les esprits

Alain Aoun à « L’OLJ » : Les conflits politiques ne seront désormais plus traduits en affrontements sur le terrain, mais les divergences persistent.

Les députés et responsables de parti présents lèvent leurs mains en signe de solidarité. Plus jamais de recours à la rue, se sont-ils promis.

Main dans la main, les députés d’Amal, du Hezbollah et du Courant patriotique libre ont assuré à l’issue d’une réunion à Hadeth, encore traumatisée par l’irruption violente de militants d’Amal dans la localité mercredi soir, que les conflits ne seraient plus réglés dans la rue.
Les députés Alain Aoun, Nagi Gharios, Fadi Aaouar et Hikmat Dib (CPL), Ali Bazzi (Amal) et Ali Ammar (Hezbollah) se sont réunis en présence du président du conseil municipal Georges Aoun, avant de s’exprimer devant les caméras.

« L’ennemi israélien... »
« Notre rencontre est un message qui s’oppose à tout ce qui a eu lieu ces derniers jours », a déclaré le député Ali Ammar. « Un message à nos partisans qui, consciemment ou inconsciemment, ont contribué à exacerber les divisions. Nous sommes attachés au renforcement de l’unité nationale, et je parle d’avenir commun à nous tous, en tant qu’êtres humains, avec nos différences. Je veux féliciter tous ceux qui ont mis en échec ce que l’ennemi israélien tramait contre notre pays », a-t-il encore dit. Le député du Hezbollah a tenu à assurer que le document d’entente signé entre sa formation et le CPL en 2006 n’avait pas été ébranlé par ces événements. « Le document d’entente est là pour rester, tant qu’il y a du sang qui coule dans nos veines, et malgré tous ceux qui tentent de porter atteinte à ce document », a-t-il assuré.
On rappelle que la coexistence entre la Hadeth chrétienne et la banlieue chiite toute proche avait été gravement mise à l’épreuve mercredi soir lorsque des dizaines de voitures et de motos conduites par des partisans d’Amal et brandissant des drapeaux du mouvement avaient sillonné les rues de Hadeth, tirant des coups de feu en l’air. Des partisans du CPL étaient alors descendus dans la rue, les armes à la main, ce qui avait nécessité l’intervention de l’armée. Le mouvement Amal s’était empressé de se démarquer des « fauteurs de troubles », en constatant que les démons de la guerre civile s’étaient réveillés aussi bien dans le camp Amal que dans celui du CPL.

Partenaires
« Nous voulons assurer que nous sommes responsables », a pour sa part déclaré le député Alain Aoun au cours de la conférence de presse. « Nous ne permettrons pas qu’un différend politique se transforme en affrontement entre les Libanais. Nous resterons partenaires au sein de ce pays. Et nous avons comme responsabilité de préserver le document d’entente de Mar Mikhaël, à la veille du 12e anniversaire de sa signature. Cette entente va se poursuivre. Voilà le message que nous adressons à tous les Libanais. Il se peut que nous ayons à nouveau des divergences politiques, mais cela ne va pas mener à la sédition », a-t-il assuré.
Prenant à son tour la parole, le député d’Amal Ali Bazzi a lui aussi appelé à l’unité. « Nous devons tous, indépendamment de nos divergences, rester toujours au service de l’homme et protéger ses droits, loin de toute atteinte à sa personne », a-t-il souligné. « Tout le monde sait que le mouvement Amal n’a aucun lien avec ce qui s’est passé à Hadeth ou dans la rue. Et nous avons eu le courage de présenter des excuses aux Libanais pour toute gêne occasionnée par les manifestations de rue. Nous avons le courage de présenter des excuses, car nos priorités sont ailleurs, notre priorité c’est le Liban, et les défis dangereux auxquels il fait face, surtout les menaces israéliennes. »
À une journaliste qui lui demandait si le mouvement Amal réclamait toujours des excuses à M. Bassil, M. Bazzi a répondu : « Gebran Bassil sait ce qu’il a à faire, il doit présenter des excuses à tous les Libanais. »
 
Épreuves
Resté au siège de la municipalité, après le départ des députés du Hezbollah et d’Amal, Alain Aoun a répondu aux questions de L’Orient-Le Jour : « Les conflits politiques ne seront désormais plus traduits en affrontements sur le terrain, mais les divergences politiques persistent. » Le parlementaire a ensuite expliqué que la réunion d’apaisement visait uniquement à éviter des débordements de rue ; il n’a pas voulu aborder en détail la question des divergences politiques opposant sa formation et celle du président Berry. Interrogé au sujet des répercussions de ce conflit sur la relation du CPL avec le Hezbollah, la veille du douzième anniversaire de l’« entente » qui lie les deux formations en vertu d’un document signé à Mar Mikhaël le 6 février 2006, M. Aoun a souligné que « cette relation passe par des épreuves, mais les deux parties œuvrent à chaque fois pour gérer les crises et préserver l’entente ».
« La page des heurts a été tournée; le modèle de coexistence incarné par la localité de Hadeth, et sur lequel nous travaillons depuis douze ans déjà, sera préservé », a assuré pour sa part le président de la municipalité à L’OLJ.
Il reste à noter qu’un sit-in de solidarité avec les habitants de la ville, qui devait réunir les députés Ali Ammar et Ali Bazzi (Amal), a finalement été annulé à la suite de la conférence de presse qui s’est tenue hier.

Main dans la main, les députés d’Amal, du Hezbollah et du Courant patriotique libre ont assuré à l’issue d’une réunion à Hadeth, encore traumatisée par l’irruption violente de militants d’Amal dans la localité mercredi soir, que les conflits ne seraient plus réglés dans la rue. Les députés Alain Aoun, Nagi Gharios, Fadi Aaouar et Hikmat Dib (CPL), Ali Bazzi (Amal) et Ali...

commentaires (3)

"L'ennemi israélien", encore lui et jamais un protagoniste libanais. Ce déni permanent n'aide pas, c'est sûr, à pacifier le pays en éduquant les esprits. Et il suffirait donc de présenter des "excuses"? Morte de rire (jaune).

Marionet

10 h 08, le 03 février 2018

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • "L'ennemi israélien", encore lui et jamais un protagoniste libanais. Ce déni permanent n'aide pas, c'est sûr, à pacifier le pays en éduquant les esprits. Et il suffirait donc de présenter des "excuses"? Morte de rire (jaune).

    Marionet

    10 h 08, le 03 février 2018

  • LES PYROMANES HABILLES EN POMPIERS ! PLUS DE CHIMPANZERIES DU JAMAIS VU...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 44, le 03 février 2018

  • SUPER l’ennemi israélien pouvait pas tomber mieux .... Israël pouvait pas faire mieux pour aider les libanais à s’unifier ... mais quelle mascarade ... mais vraiment ils nous prennent pour des imbéciles (heureusement que les Forces Libanaises n’y fait pas partie) ... mais Israël n’avait pas besoin d’y mettre son grain de sel .. les moutons au Liban étaient bien parti pour l’irreparable !!! C’est vraiment à te faire dégoûter de la politique libanaise ... heyk comme ça on lève les mains comme signe de victoire comme ce qui c’est passer dans la rue c’était pour rigoler, plaisanter

    Bery tus

    07 h 23, le 03 février 2018

Retour en haut