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Économie - Repère

Nouveau plan de relance de la BDL : ce qui a changé

À travers sa circulaire n° 485, la Banque centrale a légèrement relevé les taux d’intérêt sur la quasi-totalité des prêts qu’elle subventionne.

Le secteur immobilier reste le plus grand bénéficiaire du plan de relance de la BDL. Photo P.H.B.

La Banque du Liban (BDL) a définitivement entériné cette semaine son nouveau plan de relance annuel de l’économie libanaise, détaillé dans la circulaire intermédiaire n° 485. Le texte a été signé jeudi par le gouverneur de la Banque centrale et publié hier sur le site internet de cette dernière.

Les contours de ce septième plan de relance de la BDL lancé depuis 2013 – pour un total de près de 7 milliards de dollars de prêts subventionnés alloués aux banques pour leur permettre de soutenir la demande interne – avaient été définis par la circulaire n° 475 publiée en octobre – et dont l’exécution a été suspendue. « Si elle n’en modifie pas le fond, la nouvelle circulaire modifie certains aspects de la mise en œuvre de ce plan jusqu’à son expiration le 31 décembre prochain », résume pour L’Orient-Le Jour Nassib Ghobril, directeur du département de recherche de Byblos Bank. Pour le reste, ce nouveau plan de relance va peu ou prou garder les même contours que ceux définis dans la circulaire d’octobre, avec une large part de l’enveloppe réservée à l’immobilier, mais aussi les énergies renouvelables, la recherche ou encore l’enseignement supérieur.


Renforcer le contrôle

La nouvelle circulaire alloue 750 milliards de livres libanaises (497 millions de dollars) et 500 millions de dollars de prêts subventionnés, un montant quasiment identique à celui de la circulaire d'octobre.

Second changement, plus important, les taux d’intérêt sur la quasi-totalité des prêts subventionnés vont augmenter de 0,5 à 0,75 point de pourcentage en fonction des banques et des types de prêt. « La BDL a dû procéder à cet ajustement suite à la hausse des taux d’intérêt qui s’est produite dans le sillage de la crise de novembre dernier, provoquée par la démission – avortée un mois plus tard – du Premier ministre, Saad Hariri », poursuit M. Ghobril. Suite à cette crise, certaines banques avaient été confrontées à une pénurie de livres qui les a contraintes à se fournir sur le marché interbancaire, dont les taux d’intérêt avaient atteint jusqu’à 120 % courant novembre. Si ces taux ont retrouvé assez rapidement leur niveau normal (environ 4 %), la crise a poussé les banques à augmenter les taux d’intérêt sur les dépôts en livres, entre autres conséquences. 

M. Ghobril précise cependant que les taux d’intérêt pratiqués sur les prêts au logement proposés par l’Établissement public pour l’habitat (EPH) n’ont augmenté de « quatre points de base », soit 0,04 point de pourcentage. Jeudi, Rony Lahoud, le directeur de cet établissement dont la mission consiste à proposer des prêts au logement à des taux relativement faibles aux ménages qui n’ont pas suffisamment de revenus pour devenir propriétaires, avait déclaré que les conditions d’octroi de prêts n’allaient pas être modifiées. Un message se voulant rassurant alors que la BDL avait demandé à l’EPH de geler toutes les nouvelles autorisations pour des demandes de prêt pendant plusieurs semaines. Le taux d’intérêt pratiqué par l’établissement dans le cadre du plan de relance est en principe de 3,73 %.

D’autres modifications dans le mécanisme de subvention, et qui concernent cette fois les banques, ont été également été mises en place par le nouveau texte. « Ainsi, les établissements bancaires n’ont plus la possibilité de financer les prêts via leurs réserves obligatoires », note le directeur du département de recherche de la BlomInvest, Marwan Mikhael. De fait, l’EPH ne pourra en principe plus proposer de prêt immobilier à 3,28 %, ce taux étant à l’origine pratiqué dans le cas où les banques qui intervenaient dans le mécanisme du financement du prêt – conformément au fonctionnement de l’établissement – décidaient de le financer via leurs réserves obligatoires.

Enfin, la circulaire n° 485 a également modifié le mécanisme par lequel la BDL subventionne les prêts. Jusqu’ici, le mécanisme était le suivant : la Banque centrale allouait l’enveloppe de crédit en livres aux banques à un taux d’intérêt de 1 %, à charge pour ces dernières de les distribuer au secteur à un taux maximal de 6 %. « Les banques avaient autrefois directement accès à la ligne de crédit ; désormais, la Banque centrale va verser sa subvention après coup, après avoir vérifié que le contrat de prêt visé rempli toutes les conditions de fond et de forme dictées par le texte », explique M. Mikhael. Une façon pour la BDL de renforcer son contrôle sur la façon dont est utilisée son enveloppe.


RQ : cet article a été modifié le 05/02/2018 après une mise au point de la BLD


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