Moussa Maamari, qui a construit de ses propres mains son château, le palais Moussa à Deir el-Qamar, s’est éteint hier à l’âge de 87 ans. Il sera enterré dans cette localité demain samedi, non loin de l’édifice qu’il a mis soixante ans à construire. La bâtisse, d’inspiration très hétéroclite, est depuis de longues années une destination touristique populaire.
Né en 1931 dans une famille modeste, Moussa Maamari se plaisait à raconter avoir vu son château en rêve alors qu’il était encore sur les bancs de l’école. Obsédé par l’idée de l’édification du château, et passant son temps à griffonner des dessins durant les cours, il était devenu la risée de ses camarades, disait-il aussi. Un jour, racontait-il, l’instituteur, excédé, s’est gaussé de lui devant tous les élèves, l’a frappé et mis à la porte de l’école pendant une journée.
Pas suffisant néanmoins pour décourager le jeune Moussa. En 1945, il pose la première pierre de son château.
Mais il subit un nouveau revers. Alors qu’il est tombé amoureux d’une jeune fille plus riche que lui, cette dernière finit par épouser un homme mieux nanti. Moussa Maamari sombre dans le chagrin. Mais cet épisode lui donnera aussi la force et la volonté de poursuivre son rêve jusqu’au bout. « J’ai gardé avec moi durant de longues années le dessin de château que j’avais griffonné à l’école. C’est comme si ce papier me donnait du courage », avait-il déclaré à la presse.
Jusqu’en 1996, Moussa Maamari poursuivra la construction de son château, seul, pièce par pièce, dont quelques-unes abritent de multiples objets en terre cuite, en bois et en fer forgé, dans une représentation des scènes du quotidien de la montagne libanaise à la fin du XIXe et au début du XXe siècle.
commentaires (3)
Un des bâtisseurs de notre Liban moderne! Que Dieu ait son âme! Il aura maintenant l'opportunité de bâtir un coin bien de chez nous au paradis!
Wlek Sanferlou
16 h 52, le 02 février 2018