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Liban - Décryptage

Dans le conflit Amal-CPL, l’ombre du Hezbollah

Entre le CPL et le mouvement Amal, la guerre médiatique a atteint son apogée entre jeudi et samedi. Les fameuses introductions de leurs chaînes de télévision respectives, la OTV et la NBN, ont été d’une rare violence, reflétant une véritable impasse dans les relations à la fois personnelles et institutionnelles entre les deux camps. Alors que la chaîne du mouvement Amal, et de son chef le président de la Chambre Nabih Berry, accusait ouvertement le CPL de vouloir balayer l’accord de Taëf et grignoter la part de la communauté chiite dans les institutions publiques, la chaîne du CPL étalait à son tour des données sur des dossiers de corruption dans lesquels serait impliqué le président de la Chambre. La violence verbale était telle que les milieux politiques ont cru que le processus était irréversible et que désormais la rupture était totale entre les deux formations pourtant censées être dans le même camp politique.

Toutefois, dans cette relation compliquée entre les deux formations et leurs chefs, il y a une troisième partie, le Hezbollah, qui, lui, peut tolérer les dissensions et les critiques réciproques entre elles... jusqu’à un certain point. Selon des sources proches des deux formations, aussi bien le CPL que le mouvement Amal voulaient, en haussant le ton entre eux, provoquer une réaction du Hezbollah et le pousser à prendre position pour l’un ou l’autre. La tactique a réussi puisqu’à partir d’hier, le CPL a commencé à atténuer la violence de son discours, et Amal en a fait de même. Cela a commencé par des déclarations (relativement) apaisantes du chef du CPL, le ministre Gebran Bassil, sur le souci de son parti de préserver toutes les composantes de la société libanaise. M. Bassil a dit que le CPL qui a souffert de l’exclusion ne peut pas utiliser cette politique à son tour contre les autres. Il a été suivi d’une déclaration plus claire encore de l’ancien ministre Élias Bou Saab et actuel conseiller du chef de l’État sur le fait que les introductions de la OTV ne reflètent pas les positions du CPL et de son chef. De son côté, la NBN a cherché à faire une distinction entre le président de la République et le CPL, dans une volonté claire de laisser ouverte une fenêtre pour un compromis.

Faut-il en déduire que le conflit ouvert entre les deux formations est en voie de règlement ? Des sources concordantes, proches des deux formations, précisent qu’on ne peut pas encore parler de règlement, mais d’un plafond pour contenir le conflit et l’empêcher de déborder. Mais le fossé reste profond entre les deux camps et il est difficile de le combler en cette période de campagne électorale, sachant qu’en l’absence de conflit sur les options stratégiques entre les deux formations, il ne reste plus que les thèmes de la corruption et du confessionnalisme pour mobiliser les électeurs respectifs des uns et des autres. Selon les mêmes sources, tant que le conflit reste confiné aux limites fixées, il ne dérange pas le Hezbollah, qui ne veut pas se laisser entraîner à prendre position en faveur de l’un de ses alliés contre l’autre. Exactement comme cela a été le cas dans le conflit entre le CPL et le chef des Marada, Sleiman Frangié, dans lequel il n’a pas voulu intervenir pour ne pas avoir à prendre position pour l’un ou l’autre.

Toutefois, entre Amal et le CPL, la situation a failli dégénérer au point qu’elle aurait pu devenir incontrôlable. Les campagnes violentes sur les réseaux sociaux entre les partisans d’Amal et ceux du CPL en sont témoins, les deux camps faisant feu de tout bois pour se lancer des accusations allant même jusqu’à la trahison. Ce qui constitue une ligne rouge. C’est ainsi que la polémique autour de l’autorisation de projeter le film de Steven Spielberg The Post est devenue un argument chez les partisans d’Amal pour accuser le CPL de favoriser une normalisation des relations avec Israël, alors que les deux sujets sont totalement indépendants. Des sources proches du CPL précisent à cet égard que la polémique entre les deux formations a pris une ampleur injustifiée et qui ne peut s’expliquer que par le fait qu’en attaquant le CPL, les partisans de Nabih Berry souhaitent en réalité adresser un message indirect au Hezbollah. Selon cette approche, le mouvement Amal n’aurait pas encore digéré l’appui du Hezbollah à l’élection de Michel Aoun à la présidence, contre l’avis du président de la Chambre. Il craindrait donc qu’un scénario similaire se produise avec les élections législatives, sachant que, dans le contexte actuel, il y a peu de chances que le bloc parlementaire du Changement et de la Réforme, quel que soit le nombre de ses députés, vote pour l’élection de M. Berry à la présidence de la Chambre, après les législatives de mai. Ce dernier aurait donc beau dire que le Hezbollah et lui « sont deux corps en un », la campagne avec le CPL est un moyen pour lui d’obtenir de sa part des garanties. Du côté d’Amal, l’argumentation est différente. Il est surtout question d’empêcher « la dérive autoritaire » du CPL, devenu « parti du pouvoir », surtout depuis que le Premier ministre a choisi de s’allier au président de la République et à son camp. Il évoque donc les droits de la communauté chiite pour pousser le Hezbollah à se positionner en sa faveur... Quelle que soit la thèse adoptée, la balle reste donc dans le camp du Hezbollah.

Entre le CPL et le mouvement Amal, la guerre médiatique a atteint son apogée entre jeudi et samedi. Les fameuses introductions de leurs chaînes de télévision respectives, la OTV et la NBN, ont été d’une rare violence, reflétant une véritable impasse dans les relations à la fois personnelles et institutionnelles entre les deux camps. Alors que la chaîne du mouvement Amal, et de son...

commentaires (5)

Le hezb libanais de la résistance est au dessus de la mêlée. De ce fait il a une vision globale de la situation et ses prises de position ne sont jamais faites dans la précipitation. Ce conflit larvé entre alliés de la résistance est normal et ne date pas d'hier, le hezb trouvera les moyens de rapprocher ou d'atténuer les divergences . Chacun son opinion , mais la mienne d'opinion est que il est temps pour Berry de se casser un peu . Si On doit appeler les formations politiques au Liban par leur appartenance confessionnelle , disons que les chiites en ont un peu beaucoup même ras la coupe des caprices de ce leader. Cette communauté possède des jeunes qui ont acquis suffisamment de maturité pour passer à autre chose. Hezb résistant libanais si tu m'entends. .......... PS : Je ne vois pas pourquoi le hezb de la résistance libanaise ferait un cadeau aux chrétiens ou à n'importe quelle autre formation politique libanaise , il n'est pas là pour ça, et il sait à qui donner sa confiance pour preserver le Liban des parasitages étrangers. Scarlett nous dit bien qu'il a choisi le PHARE Aoun Commandante Kheneral contre le choix de Berry, à son corps défendant. Et quand Scarlett ecrit , on lit avec intelligence .

FRIK-A-FRAK

12 h 52, le 29 janvier 2018

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Commentaires (5)

  • Le hezb libanais de la résistance est au dessus de la mêlée. De ce fait il a une vision globale de la situation et ses prises de position ne sont jamais faites dans la précipitation. Ce conflit larvé entre alliés de la résistance est normal et ne date pas d'hier, le hezb trouvera les moyens de rapprocher ou d'atténuer les divergences . Chacun son opinion , mais la mienne d'opinion est que il est temps pour Berry de se casser un peu . Si On doit appeler les formations politiques au Liban par leur appartenance confessionnelle , disons que les chiites en ont un peu beaucoup même ras la coupe des caprices de ce leader. Cette communauté possède des jeunes qui ont acquis suffisamment de maturité pour passer à autre chose. Hezb résistant libanais si tu m'entends. .......... PS : Je ne vois pas pourquoi le hezb de la résistance libanaise ferait un cadeau aux chrétiens ou à n'importe quelle autre formation politique libanaise , il n'est pas là pour ça, et il sait à qui donner sa confiance pour preserver le Liban des parasitages étrangers. Scarlett nous dit bien qu'il a choisi le PHARE Aoun Commandante Kheneral contre le choix de Berry, à son corps défendant. Et quand Scarlett ecrit , on lit avec intelligence .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 52, le 29 janvier 2018

  • pour du decryptage ce n'en est que de la description . description par ailleurs precise ET manquant de nouveaute. combat de coqs , quoi de + attendy et naturel. seul remarque , apres une declaration d'abou saab telle que mentionnee ds cet article, qui affirmait sans honte - no remords-ni peur de poursuites judiciares, que pour lui- ANCIEN MINISTRE, CONSEILLER ACTUEL A LA PRASESIDENCE = FONCTIONNAIRE publique paye par le contribuable libanais et donc d'autant plus responsable devant le peuple libanais, qui affirme donc que les syriens, pour lui n'etaient pas des envahisseurs , juste que leurs soldats ... ben il n'approuvait pas , que sinon ils etaient les bien venus. non seulement il defigure la VERITE ET LA REALITE de l'ere syrienne-ca s'explique par son passe politique pt't, mais il ose leur donne un blancseing absolu alors que notre GOUV a dit son mot a ce propos, et ce depuis 2005-sanas parler de la position de la majorite des libanais. ca me rappelle un autre ministre qui affirmait publiquement preferer un pays ETRANGER au sien pays d'aoption actuel. C DU BEAU CELA visiblement on chache cela puisqu'on adore le seigneur actuel pouvoir auquel appartiennent les ministres concernes.

    Gaby SIOUFI

    11 h 10, le 29 janvier 2018

  • Le Hezbollah ne soutiendra que Berry quoi qu'il en soit. Il lâchera un nonos a Aoun pour garder sa couverture. De même le Parti de Joumblatt. Il ne donnera rien aux Chrétiens pour qu'ils reprennent leur place au sein du pouvoir mais vaguera entre les divers formations pour toujours museler les Chrétiens mais essayer en parallèle de limiter les autres. Aoun a fait des choix stratégiques erronés toute sa vie et au final c'est le Liban et les Libanais qui en payent les frais. Il est temps que les Chrétiens arrêtent de soutenir ses candidats pour lui donner une leçon lors de ces élections. Peut être cela lui fera changer de comportement.

    Pierre Hadjigeorgiou

    08 h 56, le 29 janvier 2018

  • UNE ANALYSE DE LA TRES CHERE MADAME SCARLETT HADDAD EN GENERAL OBJECTIVE... TELLES SES NOMBREUSES DERNIERES ANALYSES... ET QUI RELATE LES FAITS TELS QUELS A MON AVIS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 53, le 29 janvier 2018

  • Et donc la position du hezb ?! Car c’est pas du tout clair ... surtout que vous ne faite pas mention des réseaux sociaux

    Bery tus

    06 h 24, le 29 janvier 2018

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