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L'Espagne déclare l'ambassadeur vénézuélien "persona non grata"

Le gouvernement espagnol a déclaré vendredi "persona non grata" l'ambassadeur du Venezuela à Madrid, Mario Isea, en riposte à la décision prise jeudi par Caracas d'expulser l'ambassadeur d'Espagne.

"Le gouvernement répond de manière proportionnelle et pour cette raison, a décidé - en stricte application du principe de réciprocité - de déclarer persona non grata l'ambassadeur du Venezuela en Espagne", a anoncé le porte-parole Ínigo Méndez de Vigo, à l'issue du Conseil des ministres à Madrid.

L'ambassadeur Mario Isea avait déjà été rappelé mercredi pour consultations par le gouvernement vénézuélien et "n'est pas en Espagne", a souligné M. Méndez de Vigo.

L'Espagne entretient des relations tendues avec le Venezuela depuis l'arrivée au pouvoir en 1999 d'Hugo Chavez, décédé en 2013. Ces relations sont restées très mauvaises, depuis, entre le gouvernement espagnol du conservateur Mariano Rajoy et celui du président socialiste vénézuélien Nicolas Maduro.

La tension s'est accrue depuis que l'Union européenne a adopté lundi des sanctions contre sept hauts fonctionnaires vénézuéliens, dont le numéro deux du régime "chaviste", Diosdado Cabello, le ministre de l'Intérieur, Nestor Reverol, et la présidente du Conseil national électoral, Tibisay Lucena.

Le Venezuela accuse en effet l'Espagne d'avoir poussé l'UE à adopter ces sanctions.

Mardi, le président Maduro avait attaqué directement M. Rajoy, en l'accusant d'être "raciste" et "colonialiste" et de diriger "le gouvernement le plus corrompu de l'histoire de l'Espagne".

Le lendemain, M. Rajoy avait répliqué qu'il "se moquait" de ces attaques et avait assuré que ces sanctions étaient "bien méritées" face aux "décisions brutales" et "à la conception de la démocratie qu'a M. Maduro".

Ce même jour, Caracas avait rappelé son ambassadeur en invoquant "l'agression teintée d'ingérence et de colonialisme du Royaume d'Espagne" envers la République bolivarienne du Venezuela.

Cette crise ouverte survient alors que le Venezuela se prépare pour une élection présidentielle anticipée qui doit avoir lieu le 30 avril au plus tard.

La "Table de l'unité démocratique" qui réunit les trois principaux partis d'opposition au Venezuela a été exclue jeudi par la Cour suprême de justice de cette élection présidentielle, ouvrant la voie à la réélection de Nicolas Maduro.

Le pays producteur de pétrole traverse une grave crise politique, après des manifestations violentes contre le président Maduro qui ont fait 125 morts d'avril à juillet, doublée d'une crise économique très dure, le Fonds monétaire international prévoyant pour 2018 une chute de 15% du PIB et une inflation pouvant atteindre les 13.000%.

Le gouvernement espagnol a déclaré vendredi "persona non grata" l'ambassadeur du Venezuela à Madrid, Mario Isea, en riposte à la décision prise jeudi par Caracas d'expulser l'ambassadeur d'Espagne.
"Le gouvernement répond de manière proportionnelle et pour cette raison, a décidé - en stricte application du principe de réciprocité - de déclarer persona non grata l'ambassadeur du...