La procureure de la Cour pénale internationale (CPI) a condamné vendredi le double attentat à la voiture piégée de Benghazi, en Libye, faisant près de 40 morts, et a une nouvelle fois exigé la remise immédiate d'un commandant libyen.
"Nous devons condamner ces attentats et ces exécutions et y répondre avec fermeté", a déclaré Fatou Bensouda dans un communiqué, se disant "profondément préoccupée" par les violences perpétrées devant une mosquée dans le quartier d'Al-Salmani.
La ville de Benghazi, la deuxième de Libye, a été meurtrie mardi soir par deux nouveaux attentats qui ont fait près de 40 morts, illustrant une instabilité persistante dans cette région contrôlée par les forces du maréchal controversé Khalifa Haftar.
La procureure, Fatou Bensouda, a été "consternée" par des photographies et une vidéo "sur lesquelles on apercevrait le commandant Mahmoud Mustafa Busayf Al-Werfalli en train d'exécuter 10 personnes", "en représailles des attentats à la voiture piégée lâchement perpétrés".
Ce commandant, Mahmoud Al-Werfalli, fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI qui l'accuse de "crimes de guerre" dans au moins sept incidents similaires en 2016 et 2017.
La mission de l'ONU en Libye (Manul) a également demandé jeudi la remise "immédiate" à la CPI du commandant, membre des forces du maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est libyen.
Selon des témoins et une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, M. Al-Werfalli aurait exécuté mercredi en public une dizaine de jihadistes présumés en guise de vengeance après le double attentat.
Sur la vidéo, on peut voir un officier en uniforme militaire présenté comme Mahmoud Al-Werfalli abattant l'un après l'autre une dizaine d'hommes en tenue de prisonnier bleue, les yeux bandés et alignés à genoux sur le lieu de l'attentat dans la deuxième ville libyenne.
En Libye, théâtre d'un "effroyable cycle de violence et d'impunité" selon Mme Bensouda, deux autorités se disputent le pouvoir: un gouvernement reconnu par la communauté internationale et basé à Tripoli, et une autorité qui exerce son pouvoir dans l'est avec le soutien du maréchal Haftar.
Les forces loyales à ce dernier ont repris l'été dernier Benghazi à des groupes jihadistes.
Les plus commentés
Sur le front sud, le Hezbollah reprend l’initiative
Le quintette passe aux choses concrètes : une feuille de route et un délai
Une escalade pour... empêcher l’élargissement de la bataille, selon le Hezbollah