Le Premier ministre, Saad Hariri, qui participait hier au Forum économique mondial de Davos en Suisse, a insisté sur l’importance du respect de la politique de la distanciation face aux conflits de la région. Il s’est en outre voulu rassurant concernant les nouvelles sanctions américaines contre le Hezbollah, précisant que ces sanctions ne visaient pas l’économie du pays.
« La seule raison qui m’a poussé à rentrer au Liban et à revenir sur ma démission (présentée le 4 novembre dernier, depuis Riyad) est que tous les partis se sont mis d’accord sur le fait que la politique de distanciation était la politique officielle du gouvernement libanais », a déclaré M. Hariri dans un entretien accordé à Davos.
Concernant les mesures américaines contre le Hezbollah, M. Hariri a souligné : « Les États-Unis se concentrent sur le Hezbollah, et non sur l’économie libanaise. » Ces propos interviennent au moment où le secrétaire adjoint américain au Trésor pour le financement du terrorisme, Marshall Billingslea, a conclu avant-hier une visite de deux jours au Liban, en rapport avec l’enquête menée par Washington sur le parti chiite. « Nous ne pouvons faire changer d’avis les États-Unis, mais nous leur disons : “Si vous avez décidé de vous concentrer sur le Hezbollah, vous ne pouvez pas blâmer le peuple libanais pour l’impuissance de la région à traiter ce problème” », a affirmé Saad Hariri.
En outre, le chef du gouvernement a évoqué la menace israélienne contre le Liban. « La principale menace est, selon moi, qu’Israël prenne des mesures contre le Liban en raison de mauvais calculs », a-t-il affirmé.
Saad Hariri a ensuite fait valoir que le Liban « veut les meilleures relations avec l’Iran, d’État à État », dans une critique indirecte au soutien qu’accorde Téhéran au Hezbollah, indépendamment des institutions officielles libanaises. « L’Iran doit cesser son ingérence au Yémen, cela ouvrira la porte au dialogue dans la région », a-t-il poursuivi.
Entretiens avec les dirigeants internationaux
En marge du forum, M. Hariri s’est entretenu avec le roi Abdallah II de Jordanie et a annoncé qu’il se rendra à Amman pour discuter du dossier des réfugiés syriens. Le chef du gouvernement a également exprimé au roi Abdallah II son attachement au principe de la distanciation du Liban par rapport aux conflits régionaux.
M. Hariri a aussi rencontré la directrice générale du FMI, Christine Lagarde. Ils ont discuté des préparatifs de la conférence du Cèdre à Paris (en avril prochain), qui sera consacrée au financement d’un large programme de modernisation des infrastructures libanaises, ainsi que des récents développements au Liban et dans la région.
Il s’est en outre entretenu avec son homologue italien, Paolo Gentiloni, en présence de l’ambassadrice du Liban en Suisse, Rola Noureddine, et de son chef de cabinet Nader Hariri. Ils ont discuté des préparatifs en cours de la conférence de Rome II (en février prochain) consacrée au soutien à l’armée libanaise et aux forces de sécurité ainsi que des relations bilatérales entre les deux pays. M. Hariri s’est par ailleurs rendu au lieu de résidence du président suisse, Alain Berset, avec qui il a passé en revue les derniers développements au Liban et dans la région.
En cours d’après-midi, le Premier ministre a rencontré séparément ses homologues belge Charles Michel et norvégienne Erna Solberg. Les discussions ont porté sur les préparatifs de la conférence Rome II, de la conférence du Cèdre ainsi que de la conférence de Bruxelles (prévue pour le printemps) et qui devrait pencher sur la crise des réfugiés syriens.
Saad Hariri a également rencontré le président brésilien Michel Temer qu’il a invité à se rendre au Liban. Il s’est ensuite entretenu avec son homologue arménien Karen Karapetyan avec qui il a évoqué les relations bilatérales.
Le chef du gouvernement a en outre rencontré une délégation d’hommes d’affaires libanais en présence du ministre de l’Économie, Raëd Khoury. M. Hariri les a encouragés à investir au Liban.
Saad Hariri s’est enfin entretenu avec le secrétaire général adjoint aux Affaires politiques de l’ONU, Jeffrey Feltman, avec qui il a évoqué les derniers développements.
Liban - Forum de Davos
« Les États-Unis se concentrent sur le Hezbollah et non sur l’économie libanaise », souligne Hariri
OLJ / le 25 janvier 2018 à 00h00
ILS FERAIENT MIEUX DE COMBATTRE LE HEZBOLLAH EN LUI COUPANT SES RESSOURCES IRANIENNES...
08 h 52, le 25 janvier 2018