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Moyen Orient et Monde - Interview express

Les Kurdes syriens "prêts à défendre seuls" la poche de Afrine

L’objectif des Turcs est de pousser la population à l’exode, afin de provoquer un changement démographique, accuse Saleh Muslim, chef du PYD, joint au téléphone par « L’Orient-Le Jour ».

Saleh Muslim, le chef du parti de l’Union démocratique kurde (PYD). Photo AFP

Dans une déclaration à L’Orient-Le Jour, Saleh Muslim accuse Ankara de vouloir pousser à l’exode les habitants de cette enclave frontalière de la Turquie, tenue par les forces kurdes, pour y installer les rebelles aujourd’hui regroupés dans la province voisine d’Idleb, qui font face à une offensive du régime syrien. Saleh Muslim est le chef du parti de l’Union démocratique kurde (PYD) dont les hommes constituent la principale composante des Forces de défense syriennes soutenues par les États-Unis. L’annonce par Washington de la formation d’une nouvelle force à forte composante kurde déployée à la frontière avec la Turquie a provoqué la colère d’Ankara qui menace d’attaquer l’enclave kurde de Afrine.

Craignez-vous un assaut turc imminent sur l’enclave de Afrine ?
Pour le moment, il n’y a pas d’attaque, mais des bombardements depuis les positions turques sur la région de Afrine. Nous avons pris nos dispositions pour défendre Afrine, qui compte plus d’un million d’habitants, dont la moitié sont des déplacés venus des autres régions syriennes. Nous avons combattu seuls à Kobané (ville reprise par les forces kurdes aux jihadistes de l’État islamique en janvier 2015) et personne ne nous a soutenus.
L’objectif des Turcs est de pousser la population à l’exode, afin de provoquer un changement démographique. Ils veulent y reloger les mercenaires (NDLR : les rebelles syriens proturcs) qu’ils ont rassemblés à Idleb (province où le régime syrien a lancé le 25 décembre une offensive pour déloger les milliers de rebelles, notamment jihadistes, qui s’y sont regroupés après la chute d’autres régions syriennes, NDLR).

Les États-Unis, qui soutiennent les Forces démocratiques syriennes (FDS), ont-ils promis d’intervenir ?
Les Américains agissent selon leurs intérêts. Ils ne veulent pas perdre leur allié de toujours, la Turquie, et veulent en même temps ménager leur nouvel allié, les Kurdes. Ils manœuvrent pour rester au centre. Les États-Unis ne nous ont rien promis (concernant Afrine). Mais le secrétaire d’État Rex Tillerson s’est engagé à ne pas abandonner les FDS.
Qu’en est-il de la nouvelle force de 30 000 hommes dont la formation par les FDS a été annoncée, chargée d’opérer dans des zones proches de la frontière turque ? Est-ce une nouvelle force de gardes-frontières ou l’affaire a-t-elle été mal interprétée, comme vient de le dire Rex Tillerson ?
Il n’y a en fait rien de nouveau. Il s’agit d’une nouvelle forme des FDS, qui comptent aujourd’hui plus de 70 000 combattants. Les entraînements étaient déjà en cours, c’est juste une nouvelle répartition des forces.

Dans une déclaration à L’Orient-Le Jour, Saleh Muslim accuse Ankara de vouloir pousser à l’exode les habitants de cette enclave frontalière de la Turquie, tenue par les forces kurdes, pour y installer les rebelles aujourd’hui regroupés dans la province voisine d’Idleb, qui font face à une offensive du régime syrien. Saleh Muslim est le chef du parti de l’Union démocratique kurde...

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