Législatives : Berry et Hamadé accusent Bassil de vouloir reporter le scrutin

Le chef du Législatif libanais, Nabih Berry, et le ministre de l’Education, Marwan Hamadé, ont accusé mercredi le chef de la diplomatie, Gebran Bassil, de chercher à reporter les élections législatives prévues en mai prochain, après une proposition de celui-ci d’apporter des amendements à la loi électorale.

« Le projet de loi proposé par M. Bassil pour prolonger la date d’inscription des électeurs de la diaspora est une preuve de sa volonté de reporter la tenue du scrutin et poussera d’autres à vouloir apporter davantage de modifications à la loi électorale, rendant impossible la tenue des législatives », a regretté M. Berry, cité par des sources proches du chef du mouvement chiite Amal, selon la chaîne LBCI.

« Nous disons à M. Bassil et aux autres : +Cessez de nous sortir de temps à autre des propositions qui pourraient affecter la crédibilité du processus, dénaturer la loi actuelle, et donc reporter les élections », a pour sa part affirmé M. Hamadé, proche du leader druze Walid Joumblatt.

Mardi soir, M. Bassil avait présenté au gouvernement un projet de loi à caractère urgent pour prolonger jusqu’au 10 février la date d’inscription des électeurs libanais de la diaspora. Ce projet de loi figure à l’ordre du jour du Conseil des ministres qui se tiendra jeudi.

Du 1er octobre au 20 novembre, les expatriés libanais ont eu la possibilité de s'inscrire sur les listes électorales sur une plateforme en ligne mise en place par le ministère des Affaires étrangères afin de pouvoir voter depuis leur lieu de résidence. Près de 92.800 Libanais se sont enregistrés.

Aucun accord n'avait été trouvé mardi dernier à l'issue de la réunion de la commission ministérielle chargée de l'application de la nouvelle loi électorale qui doit régir les législatives prévues en mai 2018, notamment sur la question des "méga-centres de vote" qui devraient permettre aux Libanais de voter en fonction de leur lieu de résidence.

La nouvelle loi électorale se base sur un mode de scrutin proportionnel avec 15 circonscriptions.

Les dernières élections législatives remontent à 2009. Depuis, les députés ont prorogé leur mandat à trois reprises.