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À La Une - Iran

Dix morts dans de nouveaux troubles nocturnes en Iran

"Le peuple iranien répondra aux fauteurs de troubles et hors-la-loi", prévient Rohani en qualifiant les protestataires de "petite minorité qui (...) insulte les valeurs sacrées et révolutionnaires".

Sur cette image tirée d'une vidéo diffusée par l'agence Mehr News, ce qui semble être un groupe de protestataires arrachant une barrière de séparation à Téhéran, le 30 décembre. AFP PHOTO / HO / MEHR NEWS

Dix personnes ont été tuées lors des pires violences en Iran depuis le début il y a quatre jours des protestations contre la vie chère et le pouvoir, une contestation inédite depuis des années dans le pays.
Au lendemain de son appel au calme et à sa promesse "d'un plus grand espace pour les critiques", le président Hassan Rohani a averti lundi que "le peuple iranien répondra aux fauteurs de troubles", une "petite minorité" selon lui.


Pour la quatrième nuit consécutive, des manifestants sont descendus dimanche soir dans la rue dans plusieurs villes du pays dont la capitale Téhéran pour protester contre le gouvernement et les difficultés économiques - chômage, vie chère et corruption. Selon des vidéos mises en ligne par les médias iraniens et les réseaux sociaux, les manifestants ont attaqué et parfois incendié des bâtiments publics, des centres religieux et des banques ou des sièges du Bassidj (milice islamique du régime). Les manifestants ont aussi mis le feu à des voitures de police.


Au total, 12 personnes ont péri dans les violences qui ont émaillé les protestations déclenchées jeudi à Machhad, la deuxième ville du pays, avant de prendre de l'ampleur et de se propager à travers le territoire.
Dimanche soir, six personnes ont péri par des "tirs suspects" à Toyserkan (ouest), selon la TV d'Etat, et quatre sont mortes à Izeh (sud-ouest) et Doroud (ouest), selon d'autres médias.
Les autorités affirment que les forces de l'ordre ne tirent pas sur les manifestants et accusent "des fauteurs de troubles" ou des "contre-révolutionnaires" armés de s'infiltrer parmi eux. "A Toyserkan, des fauteurs de troubles masqués qui semblaient ne pas être des gens du coin ont attaqué et incendié des bâtiments publics. Il y a eu des tirs suspects qui ont tué six personnes", a affirmé la TV.

 

(Lire aussi : En Iran, "le début d'un grand mouvement", selon Shirin Ebadi)

 

'Etre unis'
A Izeh, deux manifestants ont été tués par balles, mais un responsable a dit ignorer si les tirs provenaient des forces de l'ordre ou des manifestants. A Doroud, deux passagers à bord d'une voiture ont péri quand leur véhicule a été percuté par un camion de pompiers volé par des manifestants qui l'ont lâché du haut d'une pente, selon le préfet. Samedi, deux manifestants ont été tués également à Doroud, où un responsable a affirmé que les forces de l'ordre n'avaient pas ouvert le feu.
Les manifestations se sont poursuivies en dépit du blocage par les autorités sur les téléphones portables des messageries Telegram et Instagram, utilisées pour appeler à manifester.

 


"Le peuple iranien répondra aux fauteurs de troubles et hors-la-loi", a prévenu M. Rohani en qualifiant les protestataires de "petite minorité qui (...) insulte les valeurs sacrées et révolutionnaires". "Notre économie a besoin d'une grande opération de chirurgie, nous devons tous être unis", a dit M. Rohani dans un communiqué, insistant sur la détermination du gouvernement à "régler les problèmes de la population", en particulier le chômage. La veille, M. Rohani avait reconnu que l'Iran devait fournir "un espace" pour que la population puisse exprimer ses "inquiétudes", mais il avait condamné les violences. "Critiquer, c'est totalement différent que d'utiliser la violence".


M. Rohani, élu pour un second mandant en mai 2017, a permis à l'Iran de sortir de son isolement avec la levée de sanctions internationales qui avaient été imposées pour dénoncer les activités nucléaires sensibles du pays. Cette levée de sanctions avec la signature en 2015 d'un accord historique avec les grandes puissances sur le programme nucléaire iranien avait fait espérer aux Iraniens une amélioration de la mauvaise situation économique, mais les fruits de cet accord se font toujours attendre.

 

 

Plus de 400 arrestations
Les nouvelles protestations sont inédites depuis le mouvement de contestation contre la réélection de l'ex-président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad en 2009, violemment réprimé.
Dimanche des troubles sont de nouveau survenus dans une dizaine de villes, notamment Kermanshah (ouest), Shahinshahr (près d'Ispahan), Takestan (nord), Zanjan (nord), Toyeserkan (ouest), Nahavand. Des "fauteurs de troubles ont été arrêtés" dans certaines localités, selon des responsables.

A Téhéran, la police a utilisé du gaz lacrymogène et des canons à eau pour disperser un petit groupe de manifestants dimanche soir qui ont lancé des slogans hostiles au pouvoir dans le quartier de l'université. Dans la capitale, 200 personnes ont été arrêtées. Quelque 200 autres ont été interpellées dans des villes de province ces derniers jours, selon les médias.


S'en prenant de nouveau au régime en Iran, leur ennemi juré, les Etats-Unis ont apporté dimanche leur soutien "au droit du peuple iranien à s'exprimer pacifiquement et être entendu". L'Iran a de son côté dénoncé les ingérences des Etats-Unis dans ses affaires.

 

Lire aussi
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commentaires (8)

Téhéran est la ville ayant le plus fort taux d’héroïnomanes au monde (la dose d’héroïne y est moins cher que le pain) .Cette situation toléré par le régime lui a permis jusqu' alors d’engourdir de nombreuses velléités de contestation. Pour échapper à la prison les homosexuels sont contraints au changement de sexe. Les filles ayant fugué plusieurs fois sont contraintes à la prostitution. Les mollahs deviennent alors leurs proxénètes et déguisent cette pratique en mariage temporaire de quelques heures. C’est le plus fort taux de peine de mort par habitant. C’est également le seul pays qui pratique la peine de mort pour enfants de moins de 16 ans (atefa saleh). L'accord nucléaire a permit de rapatrier des fond gelés et de relancer l'exportation d'hydrocarbures ,mais cette nouvelle manne a profité essentiellement aux caciques du régime et aux pasdarans ( police politique et garde prétorienne ) Le reste a été englouti dans la guerre en Syrie qui coute d'ailleurs bien plus que ce surcroit de devises , générant une profonde déception dans la population déjà exsangue par 38 années de théocratie arbitraire et liberticide. Chômage, corruption, inflation, népotisme, trafic d'influence, racket ont tous progressé . Le régime vacille. Le mécontentement est général, à un tel niveau de privation il est difficile de prédire quelle sera la résultante des mouvements de masse.

ANDRE HALLAK

00 h 25, le 03 janvier 2018

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Commentaires (8)

  • Téhéran est la ville ayant le plus fort taux d’héroïnomanes au monde (la dose d’héroïne y est moins cher que le pain) .Cette situation toléré par le régime lui a permis jusqu' alors d’engourdir de nombreuses velléités de contestation. Pour échapper à la prison les homosexuels sont contraints au changement de sexe. Les filles ayant fugué plusieurs fois sont contraintes à la prostitution. Les mollahs deviennent alors leurs proxénètes et déguisent cette pratique en mariage temporaire de quelques heures. C’est le plus fort taux de peine de mort par habitant. C’est également le seul pays qui pratique la peine de mort pour enfants de moins de 16 ans (atefa saleh). L'accord nucléaire a permit de rapatrier des fond gelés et de relancer l'exportation d'hydrocarbures ,mais cette nouvelle manne a profité essentiellement aux caciques du régime et aux pasdarans ( police politique et garde prétorienne ) Le reste a été englouti dans la guerre en Syrie qui coute d'ailleurs bien plus que ce surcroit de devises , générant une profonde déception dans la population déjà exsangue par 38 années de théocratie arbitraire et liberticide. Chômage, corruption, inflation, népotisme, trafic d'influence, racket ont tous progressé . Le régime vacille. Le mécontentement est général, à un tel niveau de privation il est difficile de prédire quelle sera la résultante des mouvements de masse.

    ANDRE HALLAK

    00 h 25, le 03 janvier 2018

  • UNE GUERRE CIVILE EST TRES PROBABLE EN IRAN SI LES MANIFESTANTS TROUVENT DES FINANCIERS/POURVOYEURS... POUR APPUI !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 04, le 02 janvier 2018

  • Demain matin tout ça c'est fini et les palestiniens continueront à se faire massacrer.

    FRIK-A-FRAK

    22 h 55, le 01 janvier 2018

  • Quand on est sous les sanctions on balaie devant sa porte on ne cherche pas à aller dépoussiérer chez le voisin

    Ado

    21 h 41, le 01 janvier 2018

  • Les manifestants protestent contre la vie chère qui selon eux est la faute du pouvoir. Mais ils ne savent pas que ce pouvoir est sous de nombreuses sanctions depuis des décennies. D'où leur qualification de hors-la-loi et de minorités par Rohani qui a tout à fait raison. Trump devrait plutôt se concentrer sur sa politique intérieure qui le conteste de plus en plus.

    Zorkot Mohamed

    16 h 23, le 01 janvier 2018

  • "Petite minorité" deviendra "grande majorité", Monsieur le Président Hassan Rohani.

    Un Libanais

    14 h 35, le 01 janvier 2018

  • Le ministre de l'Intérieur Abdolreza Rahmani Fazli a averti dimanche que "ceux qui (...) créaient du désordre et agissaient dans l'illégalité devaient répondre de leurs actes et payer le prix", faisant la distinction entre "ceux qui ont des revendications légitimes" et "les contre-révolutionnaires" Voilà tout comme la syrie au commencement ... pq en iran ils font la différence et en syrie ils ne l’ont pas fait ?!?! Je veux comprendre ... n’aurait il pas été préférable aux iraniens de conseiller Assad de faire là différence au début ?!?

    Bery tus

    07 h 10, le 01 janvier 2018

  • L iran est dans une situation pire qu en 1978...il est grand temps d un printemps perse dans l interet du pays et de toute la region!

    HABIBI FRANCAIS

    03 h 31, le 01 janvier 2018

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