Hariri remercie Mogherini pour le soutien de l'UE au Liban

Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a remercié mardi soir la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne, Federica Mogherini, pour le soutien de l'UE au Liban, lors d'une conférence de presse conjointe.

"Ma priorité, c'est la protection du Liban des feux qui embrasent la région, et l'UE est en faveur de la stabilité et de la sécurité du pays", a souligné M. Hariri. "Je remercie l'UE pour son soutien à l'armée libanaise. Nous respectons les résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu, surtout la résolution 1701, sachant que l'armée coopère avec la Force intérimaire des Nations Unies au Liban pour assurer la sécurité", a ajouté le Premier ministre.

La résolution 1701 avait mis fin à la guerre de juillet 2006 entre le Hezbollah et Israël.

M. Hariri a ensuite fait savoir qu'il a évoqué la question de l'exploitation des hydrocarbures onshore et offshore du Liban, assurant que le gouvernement s'engageait à être transparent à ce niveau.

Le ministre libanais de l'Énergie, César Abi Khalil, avait annoncé vendredi que les travaux de forage de puits de pétrole commenceront en 2019. Les deux offres approuvées jeudi dernier lors du Conseil des ministres ont été présentées par le consortium formé par le géant français Total, l'italien Eni et le russe Novatek, seuls candidats à la première phase d'attribution des licences d'exploration et d'exploitation des hydrocarbures offshore.

Enfin, M. Hariri a remercié Mme Mogherini pour le soutien européen au Liban en rapport avec les conséquences du conflit en Syrie, à savoir la crise des déplacés syriens, alors que le Liban accueille plus d'un million d'entre eux.

"Il es tout à fait normal que j'exprime l'amitié de l'UE pour le Liban", a pour sa part expliqué Mme Mogherini. "Notre priorité restera l'édification d'un Liban fort économiquement", a-t-elle ajouté.

Elle a ensuite exprimé sa "satisfaction" quant au retour de M. Hariri au Liban, après avoir présenté sa démission le 4 novembre en Arabie saoudite, avant de revenir sur sa décision le 5 décembre. M. Hariri avait justifié sa décision par la "mainmise de l'Iran et du Hezbollah" sur le Liban.

Mme Mogherini a dit "espérer que toutes les composantes libanaises appliquent la politique de distanciation" par rapport aux conflits de la région.

Le 8 décembre, une réunion du Groupe de soutien au Liban (GIS) s'est tenue au Quai d'Orsay à Paris.

Une nouvelle conférence de soutien à l'économie libanaise se tiendra dans les quatre premiers mois de 2018. Le gouvernement libanais travaille notamment sur un ambitieux programme de modernisation de ses infrastructures pour lequel il a besoin d'investissements internationaux.

Une réunion est également prévue en 2018 à Rome pour mobiliser des aides en faveur de l'armée libanaise, en formation et en matériel. L'Arabie s'était engagée à payer 2,2 milliards d'euros d'équipements militaires français avant de faire volte-face en 2016 en invoquant "la mainmise du Hezbollah" sur le Liban.

Federica Mogherini s'est ensuite entretenue à Aïn el-Tiné avec le chef du Législatif, Nabih Berry. Elle lui a de nouveau exprimé le soutien de l'UE au Liban. M. Berry a quant à lui remercié la cheffe de la diplomatie de l'UE pour son soutien.

Mme Mogherini s'est également entretenue avec le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil au palais Bustros.